Publié le 12 Oct 2012 - 14:51
MANKEUR NDIAYE, AMBASSADEUR DU SÉNÉGAL À PARIS

«La venue du président Hollande est (…) une prime à notre démocratie»

 

 

La visite officielle que le président français François Hollande doit effectuer vendredi au Sénégal équivaut à une ‘’prime’’ au système démocratique du pays, a estimé l’ambassadeur Mankeur Ndiaye, faisant état de la disponibilité de la France à ‘’hisser son niveau de coopération avec le Sénégal à un niveau qualitativement supérieur’’.

 

''Je crois qu'il est important de souligner, pour s'en réjouir, que c'est le premier déplacement en Afrique du président de la République française, SEM François Hollande. Notre pays et ses institutions démocratiques peuvent en être fiers. Notre peuple tout autant’’, a déclaré l’ambassadeur du Sénégal à Paris, dans un entretien avec l’APS.

 

Selon Mankeur Niaye, qui a pris fonction le 6 juin dernier, le déplacement du président français à Dakar, qui intervient à la veille du Sommet de la Francophonie, prévu du 13 au 14 octobre à Kinshasa, en République démocratique du Congo, est ‘’une forme de prime à notre système démocratique (…)’’.

''Le symbolisme de l'acte posé par le Président Hollande en décidant de faire de Dakar la première étape de son déplacement sur le continent, est puissant et nous devons être fiers de notre pays pour être perçu, aujourd'hui, de par le monde, comme un modèle de démocratie, et de notre peuple attaché aux valeurs démocratiques que nous partageons avec la France et le peuple français’’, a ajouté M. Ndiaye. ‘’Je puis vous assurer de la disponibilité de la France de hisser son niveau de coopération avec le Sénégal à un niveau qualitativement supérieur’’, a affirmé le diplomate.

 

Il a aussi donné en exemple les nombreux hommes d'affaires français ‘’qui visitent le Sénégal et qui travaillent à nouer des partenariats, invités qu'ils ont été par le président de la République lors de sa rencontre avec le Medef international à venir investir au Sénégal dans des conditions de transparence absolue et de respect de l'Etat de droit’’. Selon le diplomate, ‘’les deux dernières années, on le sait, n'ont pas été faciles, mais cette période est derrière nous. Les chantiers sont immenses et la volonté politique est forte des deux côtés’’.

 

Il a rappelé la visite officielle effectuée en juillet dernier à Paris, par le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, soulignant que ‘’le courant est très vite passé entre les deux dirigeants qui, depuis lors, travaillent ensemble dans la concertation sur des dossiers d'intérêt partagé, tant au plan bilatéral que multilatéral’’. ‘’Sur la crise malienne par exemple, les deux chefs d'Etat partagent la même analyse et leur récente participation à +l'Événement Sahel+ organisé en marge de l'Assemblée générale des Nations-Unies à New York, le 26 septembre dernier, et les messages qu'ils y ont délivrés en sont l'illustration parfaite. Et leur position ferme a grandement contribué à faire bouger les lignes sur le dossier malien’’, a-t-il relevé.

 

‘’Je sens, souligne le diplomate, une forte envie d'aller le plus loin possible dans la consolidation et l'approfondissement des relations de coopération, surtout dans un contexte difficile pour l'Europe et pour l'Afrique également, un contexte de crise économique et financière, de crise de l'euro notamment, et d'exacerbations des tensions au plan global. Mais, aucune entrave, aucun frein au développement des relations bilatérales. (…)Non, nos relations n'obéissent nullement à des critères idéologiques’’.

 

‘’La relation France/Sénégal transcende la nature des régimes à Dakar et à Paris (…). Elle est et demeure pérenne dans ses fondamentaux et ça c'est l'histoire qui l'a fait ainsi et nous ne sommes pas à même de la réviser ou de la réécrire à notre goût’’, a-t-il insisté, se réjouissant du ‘’retour à la normalité diplomatique dans les relations’’ entre Dakar et Paris. Selon lui, ‘’les orientations sont claires de part et d'autre et les excellents rapports entre les deux chefs d'Etat donnent le tempo, le rythme et la cadence’’.

A ce propos, il y a des programmes qui s’achèvent et d'autres sont en cours d'exécution, a-t-il dit avant d’ajouter : ‘’Nous travaillons à l'adoption d'un nouveau Document-Cadre de Partenariat(DCP) qui prenne en compte les axes prioritaires de notre coopération comme l'éducation et la formation professionnelle, la santé maternelle et infantile, la lutte contre les grandes pandémies, l'agriculture et le développement rural, les infrastructures. Nous allons bientôt réunir à Dakar le Comité conjoint sur la gestion des flux migratoires entre la France et le Sénégal’’.

 

‘’Avec l'Agence française de développement et les services du ministre délégué au Développement, de nouveaux chantiers seront bientôt ouverts. D'ailleurs, ce sera bientôt le cas avec d'autres ministères français comme ceux de l'Intérieur, de la Justice, de la Défense, de la Culture, de l’Éducation, pour ne citer que ceux-là. Il y a aussi le vaste chantier de la coopération décentralisée qui met en relation directe les peuples français et sénégalais à travers leurs collectivités locales’’, a-t-il poursuivi.

 

‘’Nous intégrons naturellement dans nos actions la situation de nos compatriotes, leur promotion, leur défense et leur protection et nous œuvrons à la redéfinition des programmes d'appui à l'investissement dans les zones d'origine, au retour et à la réinsertion économique’’, a encore indiqué Mankeur Ndiaye.

 

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