Publié le 12 Nov 2019 - 17:31
MAOULOUD A DAROU MOUSTY

Une affaire de saisie de cartouches qui fâche 

 

Une saisie de cartouche de chasse a failli perturber la célébration du Maouloud à Darou Mousty. Les gendarmes de Pékesse ont contrôlé un véhicule et y ont trouvé quelques 3000 cartouches de chasse convoyées par deux individus dont l’homme de confiance du Beuk néék (chambellan) du khalife qui est le responsable de l’utilisation des cartouches. Cinq personnes dont deux armuriers ont été arrêtées et déférées au parquet.

Le Beuk néék par qui tout est arrivé, est pourtant un grand commerçant de Darou Mousty. Il détient des permis pour usage d’armes de chasse. La vente de cartouches de chasse est libre et ne nécessite aucune procédure particulière, malgré une vigilance accrue nécessaire à l’environnement sécuritaire. Quoi qui il en soit, une autre armurerie a pu satisfaire la demande, en vendant, selon des sources proches des marabouts de Darou, sept (7) caisses de cartouches de chasse.

Selon nos sources, autant il faut féliciter les agents qui ont saisi les cartouches, autant il faut déplorer la tournure de l’enquête qui met à nu la méconnaissance des textes par les officiers de police judiciaire en charge.

Le major Wagane Faye ancien commandant de brigade de Darou Mousty, a bien voulu dans sa page Facebook, en deux posts, définir le cadre de cette affaire. ‘’Ayons confiance à nos forces armées et ayons confiance dans la gestion des matériels de guerre que l’Etat a bien voulu nous confier. Ces matériels sont bien gardés et dans des endroits sûrs et appropriés. Je ne peux parler des munitions d’AK47, objet de la première affaire, sans toucher le secret défense qui entoure l’acquisition, la gestion, l’emploi et la destruction des munitions de guerre."

La pratique de l’usage du fusil, à l’occasion de la nuit du Maouloud (Gamou), est une longue et vieille histoire qui renvoie à Serigne Ibrahima Faty Mbacké « Borom Darou ». Comme un signe prémonitoire, sa venue au monde en 1862 a coïncidé avec la sanglante bataille et la déroute mémorable du Capitaine Pinet Laprade. Ce dernier entreprenait avec un important effectif de spahis et des canons sortis pour la première fois, une expédition contre les disciples déterminés d’en découdre de l'Almamy Maba Diakhou Ba, appuyé par Lat Dior Ngone Latyr Diop, Damel du Cayor et ses tiedos présents dans le Rip pour d’autres motifs. Ce champ de bataille appelé « Khourou Pathé Badiane » est à quelques encablures de « Diabalidoube » ou « Diabacounda » ; lieu de naissance de Borom Darou. Celui-là qui est et demeure le bras droit du fondateur du mouridisme « Serigne Touba » à qui il avait confié toute sa famille, ses disciples…

 

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