Publié le 2 Nov 2015 - 16:50
MARCHE CONTRE L’ACCAPAREMENT DE 680 HA DE TERRE

Tivaouane Peulh, terre de convoitises

 

L’Association des délégués de quartiers, le collectif des propriétaires de Tivaouane Peulh et des citoyens victimes de spoliation foncière ont organisé hier une marche. Ils demandent au chef de l’Etat de tenir sa promesse électorale de leur faire justice.

 

Les immenses étendues de terre de Tivaouane Peulh font l’objet de toutes les convoitises. Depuis des mois, le Collectif des attributaires et propriétaires de Tivaouane Peulh (CAPT) y est en croisade contre plusieurs entités dont l’Institut Mozdahir International (IMI), l’IPRES et la Primature. Ce collectif peut désormais compter sur l’Association des délégués de quartiers de Tivaouane Peulh et d’autres victimes de spoliation foncière. Tout ce beau monde s’est retrouvé hier dans les rues de la commune, sous le chaud soleil dominical, pour dire halte aux prédateurs fonciers, aux cris de : ‘’Nous voulons récupérer nos terres !’’ ‘’Laissez nos terres !’’ ‘’Stop ça suffit !’’ La manifestation a été encadrée par les gendarmes de l’escadron de Niague.

Selon Abdou Senghor, président de l’Association des délégués de quartiers de Tivaouane Peulh, cette marche a été organisée dans le but de dénoncer l’anarchie foncière au niveau de la commune où les populations assistent, effarées, à une spoliation sans précédent. Au banc des accusés se retrouvent l’Institut Mozdahir, l’IPRES, la CPI, la Primature et Promo immobilier. Plus de 680 ha ont été captés par ces ‘’gros bras’’ qui ont fait, à ce jour, plus de 500 victimes. ‘’Toutes ces entités disent que c’est l’Etat qui leur a octroyé lesdites terres. Il y en a même qui viennent déloger des gens qui ont déjà construit leurs maisons’’, dénonce le chef de quartier. À l'avenir, ils ont décidé de ne plus se laisser faire. ‘’Désormais, quiconque tentera de le faire sera obligé de marcher sur nos corps. Nous avons saisi la justice’’,  tonne le vieux Senghor.

Les prédateurs qui viennent prendre leurs terres, poursuit-il, ‘’brandissent un ancien décret : le 13606 qui est caduc’’. D’ailleurs, à cause de ce décret, nul ne peut plus avoir de délibération dans cette zone. Ainsi, las de ces combats sans fin, ils demandent au président Macky Sall de trancher et de leur venir en aide. ‘’Nous interpellons le président Macky Sall car il nous avait dit, lors de la campagne, qu’il allait nous faire justice. Mais toujours rien. On compte sur lui pour corriger cette injustice. On ne va plus se laisser faire. Personne ne va nous prendre nos terres. Nous sommes plus de 500 personnes. Nous avons nos documents en bonne et due forme. On est prêts à tout’’, a lancé Abdou Senghor devant un public acquis à sa cause. 

 CHEIKH THIAM

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