Publié le 5 Feb 2019 - 20:14
MARCHE ORANGE THIES - BAMBEY-SEREER

Idrissa Seck  surfe sur l'eau en pénurie 

 

Pour le deuxième jour de campagne de la coalition Idy2019, les problèmes d'eau ont été au centre des préoccupations des populations. Idrissa Seck leur a promis la solution définitive, en cas d'élection.

 

A Thienaba Seck,  Idrissa Seck a été accueilli dans les habits du héros de dessin animé Kirikou, chargé de délivrer la contrée de ses problèmes en eau. Un rôle qu'il a assumé volontiers. Dans ce fief religieux,  on n'a pas hésité à se montrer très impliqué devant le candidat de la coalition Idy2019.

Les relations compliquées de cette famille religieuse avec le maire ‘’apériste’’ de la localité, Talla Diagne, ont poussé le khalife de cette maison à mettre Macky Sall en garde juste après les législatives passées. "Si Macky Sall veut conserver ses relations cordiales avec le foyer religieux d’Amary Ndack Seck, il doit prendre les dispositions idoines pour remettre le maire de la commune à sa place", s'était  alors emporté le khalife  Cheikh Tidiane Seck  devant Ousmane Tanor Dieng, lors de la Ziarra de 2017. L'année suivante également, le dignitaire s'est offusqué d'une promesse non tenue par le président sortant. 

Hier,  le candidat d’Idy2019  a été rappelé au bon souvenir de son poste de Premier ministre où il avait aidé à la construction d'un forage.  C'est d'ailleurs l'eau, l'invitée surprise de ce début de campagne, qui a été le point de doléance de la famille Seck et de toute la population de Thiénaba. "L'eau du forage est de mauvaise qualité,  d'un faible débit et le fonctionnement demande beaucoup de courant. On est fatigué avec ces problèmes d'eau à  Thiénaba. Il faut sauver cette localité sur cette question, comme vous l'aviez fait en votre temps", a déclaré le président de l'Usofor Serigne Dame Lô.

Le président du parti Rewmi a naturellement profité de cet appel pour s'engouffrer dans la brèche. "Ce problème n'est pas propre à Thiénaba. Jusque dans la capitale, on souffre  des contrecoups de l'incompétence de ce régime. Notre mission ne se limitera à rien d'autre que d'être aux côtés du peuple",  a réagi Idrissa Seck.

Quelques kilomètres plus loin, après cette visite de courtoisie, il réitère son discours devant la foule cette fois. "La priorité des priorités, en cas de victoire, sera de régler une bonne fois pour toute ce problème de l'eau, quand on aura gagné au premier tour", déclarera-t-il à la sortie de Thiénaba quand les populations de la localité ont stoppé son convoi pour l'interpeler.

Une journée qui a commencé dans l'après-midi à Thiès Bakhdad, chez le dignitaire mouride Serigne Khadim Lô Gaydel qui lui a souhaité  un franc succès pour cette présidentielle.  Le directoire de campagne a dû changer de feuille de route pour éviter  toute collision avec une autre caravane, avance Yankhoba Diattara, l'un des caciques du parti Rewmi dans la circonscription. Mais le parcours n'en a pas été plus reposant pour autant. Les complaintes non plus. A Ngoudiane, à Khombole, à Kaba, à  Lambaye, à Refane, à  Ndagalma, à Bambey Sereer,  à Ndiereer et d’autres localités du Cayor et du Baol, c'était comme une contre-proposition populaire du programme d'équipement rural du candidat sortant.  L'accès à l'eau a  été le problème le plus évoqué par les dignitaires et populations de ces localités et éventuellement l'accès aux services sociaux de base comme les cases de santé. "L'eau est source de vie. Si l'on manque  de vous la fournir, ne croyez pas à d'autres engagements venant de ce régime qui vit ses dernières heures. Macky Sall a trahi les parents d'élèves sur l'éducation,  les jeunes sur l'emploi et la population sur le manque d'hôpitaux... Vous allez régler ça  au premier tour", a dit Idrissa Seck dans une harangue qui a emporté toute la foule.

Idy et la lutte traditionnelle

L'imaginaire de la lutte est très présente  dans ces joutes électorales. La coalition d'opposition Idy2019 n'échappe pas à la règle. En dehors d'avoir coopté Zoss dans sa sécurité,  l'étape de Khombole d'hier a été l'occasion, pour Idrissa Seck, de tester sa nature taquine. 

Il a usé  d'une anecdote sur la lutte traditionnelle  pour illustrer l'issue du combat du 24 février. "Un lutteur diola (Ndlr : un lutteur socé) avait soulevé son protagoniste et a demandé à l'assistance "laleessoko ?" Que devrais-je en faire ? Une partie de la foule répondit "diolonding", déposer en douceur" ; l'autre partie opta pour "falkastim", le terrassement sans ménagement".  Avec la foule surexcitée de partisans, pas la peine qu'on vous raconte la suite.

OUSMANE LAYE DIOP

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