Publié le 19 Jul 2017 - 01:54

Matar Ba, ministre des Sports 

 

Le ministre des Sports, Matar Ba, a remis le drapeau national à la délégation sénégalaise pour les 8es Jeux de la Francophonie à Abidjan (du 21 au 30 juillet 2017). Après la cérémonie tenue ce lundi au stade Léopold Senghor, il est revenu sur le drame qui a tué 8 supporters du Stade de Mbour, en finale de Coupe de la Ligue contre Us Ouakam.

 

Quelle est votre réaction après le drame de samedi ?

Ce qu’il faut saluer, c’est qu’il une solidarité de l’ensemble du peuple sénégalais pour dire stop à la violence. Ce qui s’est passé est extrêmement grave et chacun des acteurs concernés est en train de prendre ses responsabilités. Ils ont déjà sorti des décisions, le procureur de la République a tenu une conférence de presse. C’est ça le signal fort qui a été lancé. Maintenant, toutes les dispositions ont été prises et la levée du corps a eu tout à l’heure (lundi soir). Nous prions pour que de tels événements ne se reproduisent plus au Sénégal, surtout qu’il concerne le sport qui doit être que paix. C’est un jeu qui donne tout et à qui on est prêt à donner tout. C’est des écarts de comportement, un événement malheureux. Aujourd’hui, c’est prématuré de dire qu’on a pris telle ou telle autre disposition mais des choses devront être faites. Maintenant, il faut que le tout monde revienne à la sérénité. C’est malheur qui s’est abattu, qu’il faut gérer sereinement et prier pour que ces jeunes reposent au Paradis, apporter notre compassion et solidarité aux parents qui sont secoués par cette tragédie a touché tout le monde, vous journalistes aussi.

Est-ce que le mouvement ‘navétane’ est menacé ?

Nous avons arrêté toute activité sportive pour réunir tout le monde. D’ici quelques jours, il y aura une large concertation et une réunion avec les autorités administratives, la police, les acteurs. Mais, j’en appelle à la compréhension de tout le peuple sénégalais. Parce qu’il y a de la sensibilisation mais ça ne doit pas s’arrêter au niveau des clubs. L’éducation doit partir de nos familles, de nos maisons pour que celui qui va au stade sache qu’il y va pour se faire plaisir et non se bagarrer. Si on aide dans ce sens-là, on parviendra à faire de grands pas, à apaiser ce milieu sportif et notre société parce que ce n’est pas que sport. En tout cas, les Sénégalais doivent se ressaisir qu’on quitte définitivement cette politique politicienne qui emballe tout le monde et qui fait qu’on ne se concentre pas sur l’essentiel. L’essentiel, c’est garantir la stabilité sociale, faire en sorte les Sénégalais soient dans la paix et que des ondes positives circulent dans ce pays. Si on le fait avec les efforts de l’Etat et des uns et des autres, nous parviendront à développer ce pays.

Que pensez-vous d’une certaine opinion qui dit que vous devriez démissionner ?

Chacun a sa lecture de la question mais je pense que je suis assez responsable pour voir ce qui s’est passé. C’est facile pour un politicien de l’opposition de tire sur un ministre des Sports avec une violence avérée que tout le monde a vue et qu’il ait des conséquences après - un mur qui n’est même pas la tribune mais un balcon qui a cédé, tout simplement qui a reçu une charge extraordinaire – je pense que ce n’est pas propre au Sénégal ni à Demba Diop. Nous avons pris de temps de gérer ces questions-là parce que la réhabilitation de Demba Diop concernait le gazon, l’éclairage, les vestiaires. Au Sénégal, nous sommes dans un pays organisé. Le stade Babacar Sèye (de Saint-Louis) a été fermé parce qu’on a reçu une note de la protection civile.

Parce qu’il y a des inspections de ces services pour voir les lieux qui sont fréquentés, si les bâtiments sont en état de délabrement poussé et que Demba Diop n’a pas connu cela. S’il n’y avait pas de bagarre, les gens allaient perdre leur match et rentrer tranquillement. Ce mur qui a cédé n’était pas destiné pour que des gens s’y asseyent ou s’y adossent. Ce qui est arrivé est arrivé, toutes les dispositions seront prises pour qu’il n’y ait plus de violence. Ça nous évitera de faire ces commentaires. Maintenant, ceux qui font de la politique politicienne sont libre de le faire mais moi, je suis dans une famille sportive et que je suis très touché de la solidarité du monde sportif sénégalais, les présidents de fédérations, le Comité national olympique… Tout le monde sait l’engagement qu’on a, le travail qu’on est en train de faire.

Avec la suspension des activités sportives, le match contre la Sierra Leone est-il toujours maintenu ?

Bien évidemment, c’est un match international. Ça va se jouer peut-être dans la banlieue parce que Demba Diop ne peut pas, pour le moment, recevoir de compétition sportive. 

Propos recueillis par Adama Coly

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