Publié le 28 Dec 2017 - 16:03
MAUVAISE QUALITE DE L’AIR

Dakar respire rouge

 

La capitale sénégalaise a atteint le point rouge de l’indice de la qualité de l’air. Selon Aminata Mbow, des actions urgentes doivent être menées. L’alerte a été lancée hier, au cours de l’atelier du projet de ‘’suivi de la pollution de l’air liée au trafic automobile’’.

 

La dégradation de la qualité de l’air se poursuit et risque de se maintenir au moins  jusqu’à la fin de cette année. C’est du moins ce qu’a soutenu, hier, la chef du Centre de gestion de la qualité de l'air, au cours de l’atelier du projet de ‘’suivi de la pollution de l’air liée au trafic automobile’’. Selon Aminata Mbow, hier (avant-hier), la capitale était à l’alerte orange. Mais aujourd’hui  (hier) l’indice est en rouge. ‘’L’indice de la qualité de l’air est matérialisé par un groupe de 4 couleurs. Il est vert lorsque la qualité de l’air est bonne et qu’il y a peu de risques sanitaires. Il est jaune lorsque la qualité de l’air est un peu dégradée. Ce qui veut dire à ce niveau déjà que les personnes sensibles, les enfants, les personnes âgées, celles souffrant de maladies respiratoires peuvent commencer à être incommodés. Quand elle est orange, cela veut dire que tout le monde est concerné’’, a expliqué l’experte. 

Cette dégradation, a-t-elle dit, peut, après deux jours d’exposition, entrainer des maladies respiratoires. ‘’Quand la qualité de l’air est très mauvaise, l’indice passe au rouge, c’est une alerte générale. Cela veut dire que des actions urgentes doivent être mises en œuvre et toute la population doit être informée du danger encouru. Aujourd’hui, l’indice est déjà passé en alerte rouge. L’épisode de pollution ne s’est pas encore décanté. Cette période de l’année, avec les conditions combinées au fait qu’il n’y a pratiquement plus de précipitation, on est en saison sèche en zone sahélienne. Il y aura forcément des pics de pollution d’ici la fin du mois de l’année’’, a-t-elle averti.

Pour elle, le problème de la pollution de l’air à Dakar est lié aux particules fines. Ce sont, a-t-elle souligné, des particules de poussière qui peuvent pénétrer profondément les poumons selon leur taille, leur forme. ‘’Elles sont émises par le trafic automobile, notamment le parc de véhicules diesel, le brûlage à l’air libre de biomasses et déchets par certaines activités industrielles et un élément non moins important pour les pays situés en zone sahélienne : c’est la poussière désertique en provenance du Sahara qui contribue beaucoup à ces types de pollution qui font passer l’alerte en rouge’’, a soutenu Mme Mbow.

‘’Il n’y a pas de médicaments…’’

De son côté, le professeur Nafissatou Oumar Touré a prévenu que les conséquences sur la santé sont multiples. Il y a des conséquences aigües, des pistes de production et beaucoup de conséquences sur le plan respiratoire. ‘’Les polluants qu’on a dans l’air irritent les voies respiratoires hausses (des personnes qui font régulièrement les tableaux de  rhume, de rhinite) et basses (personnes fragilisées qui font facilement des tableaux de bronchite ou d’infections respiratoires).

Pendant cette période, l’idéal serait, pour toutes ces personnes, de ne pas sortir pendant de très longues durées. Ce qui n’est pas très facile’’, a conseillé le chef du Service de pneumologie au centre hospitalier de Fann. Poursuivant son alerte, elle a recommandé le port du masque. ‘’Si le masque ne suffit pas trop, il filtre au moins une partie de la pollution de l’air et diminue ainsi la quantité de particules que la personne aura inhalée. Il faut également éviter de faire du sport dehors, parce que plus on fait du sport, plus on avale de l’air et plus on inhale des particules qui peuvent être irritantes pour l’appareil respiratoire’’, a recommandé le Pr. Touré.

Ces conseils, a-t-elle soutenu, sont valables pour toute la population, mais surtout pour les personnes fragiles (asthmatiques, les bronchites chroniques, les enfants et les sujets âgés). ‘’Il n’y a pas de médicaments pour cela. D’habitude, les gens disent qu’il faut prendre du lait. Mais le lait ne passe pas par les organes respiratoires’’.

L’objectif de cet atelier est de présenter les réalisations qui ont été faites dans le cadre de projet d’appui au transport et à la mobilité urbaine mise en œuvre par le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud). Il permettra, par ailleurs, la mise en place d’un observatoire de la qualité de l’air.

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