Publié le 19 Apr 2019 - 00:46
MBOUR

3 810 élèves sans acte de naissance

 

Les inspections de l’éducation et de la formation (Ief) de Mbour 1 et 2 sont confrontées à un récurrent problème d’enregistrement de leurs élèves au niveau des centres d’état civil. La Fédération départementale des associations des parents d’élèves de Mbour tire la sonnette d’alarme.

 

Mille quatre cent quatre-vingts enfants de l’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) de Mbour 1 et plus de 2 330 enfants de l’Ief 2, soit 3 810, n’ont pas de pièces d’état civil. L’annonce a été faite, hier, par le président de la Fédération départementale des associations des parents d’élèves de Mbour, Mouhamed Keïta, au cours d’une réunion d’évaluation. ‘’Nous, parents d’élèves, avons décidé de prendre notre bâton de pèlerin pour éradiquer cette situation qui ne peut plus continuer. Les parents d’élèves doivent avoir conscience que les enfants ne doivent pas être victimes de cette situation. Aucun enfant ne doit plus être pénalisé pour un défaut de pièce d’état civil’’, martèle Mouhamed Keïta, Président de la Fédération départementale des associations des parents d’élèves de Mbour.

Au cours de la réunion, les parents d’élèves ont diagnostiqué trois paramètres comme étant les principales raisons à ce problème. ‘’Le premier constat est que les parents ont démissionné ; le second est que les enfants sont victimes de parents qui n’ont pas de pièces d’état civil ; enfin, le dernier point est qu’il y a des enfants nés de parents inconnus ou abandonnés’’.

‘’Néanmoins, on permet aux enfants de passer leurs examens dans les meilleures conditions, même s’ils n’ont pas de pièces’’. L’Ief de Mbour 1, Mamadou Lamine Sakho, précise que le défaut de pièce d’état civil ne constitue plus un motif pour exclure l’élève à un examen. ‘’On accepte les enfants sans pièce pour faire les examens, pour ne pas les pénaliser. Ce n’est pas de leur faute. On leur donne la chance de faire l’examen, puis de régulariser. C’est le ministre qui l’a décidé, en accord avec les Ia et les Ief, et c’est une bonne chose’’, explique Mouhamadou Lamine Sakho.

‘’Ce n’est plus un blocage pour faire le Cfee’’

Ainsi, le défaut de pièce ne constitue plus un motif pour exclure l’élève d’un examen. ‘’On recense l’élève et on lui propose une date de naissance pour lui permettre de faire l’entrée en 6e. Donc, ce n’est plus un blocage pour faire le Cfee. Ensuite, il est tenu de régulariser. Ce n’est évidemment pas une bonne chose, parce que cela va le rattraper dans le futur’’, affirme l’Ief.

D’après lui, si on peut comprendre la situation pour les élèves vivant dans les zones rurales, ce n’est pas le cas pour les résidents de Mbour où le taux est important. ‘’Il y a donc un problème de sensibilisation à faire. Les chiffres sont importants pour les deux inspections et on est sur une dynamique d’anticiper sur l’année prochaine. Nous avons ainsi un comité pour continuer à travailler et faire en sorte que, l’année prochaine, on n’ait pas à faire face à ces problèmes au mois d’avril’’, déclare Mouhamadou Lamine Sakho.

Selon lui, le président du tribunal va parrainer et ‘’on va commencer, depuis le Ci jusqu’au Cm2, et recenser tous ceux qui n’ont pas de pièce et les régulariser. C’est énorme, parce que le tribunal a aussi d’autres préoccupations. Mais il faut une dynamique de compréhension‘’, indique l’Ief.

Ainsi, grâce à l’appui de l’inspecteur, de l’ensemble des directeurs d’école du département, le problème sera résolu. Le tribunal de Mbour ayant compris l’enjeu et l’importance de la pièce d’état civil, va beaucoup faciliter la tâche à l’association des parents d’élèves et aux Ief, afin de permettre aux enfants qui n’ont pas de pièce d’en avoir.

KHADY NDOYE [MBOUR]

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