Publié le 16 Mar 2018 - 23:04
MBOUR - MANIFESTATION DES TAXIMEN CONTRE LES TAXES MUNICIPALES

Des heurts, le chaos et des personnes arrêtées

 

Les chauffeurs de taxi ont manifesté hier pour protester contre les taxes ‘’exorbitantes’’ imposées par le maire. De chaudes échauffourées ont rythmé la journée entre policiers et taximen. Des dizaines de manifestants ont été mis aux arrêts.

 

La circulation a été paralysée toute la journée d’hier, suite aux manifestations des chauffeurs de taxi. ‘’La réfection des routes, l’aménagement d’un siège, la diminution de la taxe municipale qui s’élève à 6 000 francs Cfa, c’est cela que nous réclamons. Un maire doit avoir une posture et une démarche responsables. J’appelle les chauffeurs au calme. Notre différend, ce n’est pas avec les autres transporteurs, mais avec la mairie’’, a expliqué Oumar Kébé, président des taximen. Le maire de la ville, disent-ils, leur avait promis de faire baisser la taxe municipale qui s’élève à 6 000 francs CFA. Mais dernièrement, dans une radio de la place, il a refusé de la diminuer. Ensuite, il a ajouté que ‘’les chauffeurs qui ne voudront pas s’acquitter du paiement de cette taxe n’ont qu’à rester chez eux ou sortir de la ville’’.

Des propos jugés irresponsables et qui ont fait déborder le vase. Hier, les taximen ont manifesté toute la journée, installant ainsi la ville dans un chaos total. Ils ont barré les routes, déversé des ordures et de grosses pierres sur la chaussée pour montrer leur mécontentement. Pis, ils ont fait descendre les passagers des bus Tata et en ont caillassé trois. Dans l’après-midi, 35 personnes ont été mises aux arrêts. Les chauffeurs se sont rendus devant le commissariat de police pour réclamer leur libération.

Des élèves évacués

Mais au milieu des groupuscules de taximen, des policiers en civil ont encore procédé à d’autres arrestations. Pour disperser les manifestants, ils ont lancé des grenades lacrymogènes. Contraignant des établissements scolaires à fermer et à renvoyer les élèves chez eux. D’ailleurs, des potaches ont été évacués à l’hôpital, dont cinq en urgence. Car les gaz lacrymogènes les ont asphyxiés. Une lycéenne de Demba Diop, qui rentrait chez elle, est tombée en syncope. Dans l’après-midi, certains directeurs n’ont pas voulu endosser la responsabilité d’accueillir leurs élèves. Ainsi, ils leur ont demandé de rester chez eux.

Au milieu de ce désordre, les charretiers et conducteurs de jakarta se sont frotté les mains en assurant le transport.

KHADY NDOYE (MBOUR)

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