Publié le 21 Apr 2019 - 19:43
ME AÏSSATOU SOW, PDTE CHAMBRE DES NOTAIRES DU SENEGAL

‘’Nous recrutons tous les jours, mais …’’ 

 

La présidente de la Chambre des notaires du Sénégal (Cdns) récuse l’accusation selon laquelle leur profession est fermée. Me Aïssatou Sow pointe du doigt l’Etat et plaide pour la réforme du statut des notaires, pour faciliter l’accès aux postulants.

 

Si la profession de notaire est jugée ‘’fermée’’, la faute n’incombe pas à ces officiers ministériels, mais plutôt à l’Etat. C’est ce qu’a laissé entendre, hier, la présidente de la Chambre des notaires du Sénégal (Cdns). Selon ses explications, la décision de création de charges n’appartient pas aux notaires, mais plutôt à l’autorité de tutelle chargée d’organiser et de voir là où le besoin se fait sentir. Ces précisions faites, Me Aïssatou Sow déclare à qui veut l’entendre que ‘’les notaires jouent pleinement leur rôle’’. Pour étayer ses propos, elle rappelle que le dernier concours d’accès à la profession a été organisé en 2014. Depuis lors, dit-elle, ‘’il n’y en a pas eu, mais cela ne les a pas empêchés de recruter’’. ‘’Nous recrutons tous les jours, mais ce qu’il ne faudrait pas confondre, c’est l’accès à la profession et à un emploi’’, explique la notaire. Poursuivant, elle ajoute que l’accès à la profession est réglementé par l’autorité qui vérifie l’opportunité de créer des charges ou non.

D’ailleurs, c’est dans le souci de faciliter l’accès à la profession qu’une réforme portant modification du statut des notaires est envisagée. ‘’Avec le Pr. Ismaïla Madior Fall, Garde des Sceaux sortant, nous avions entamé des discussions pour modifier le statut des notaires et l’axe principal de cette modification concerne les conditions d’accès à la profession, car, pour devenir un notaire, il faut faire trois examens’’, renseigne Me Sow. Revenant sur ces étapes, la notaire fait savoir qu’après l’obtention d’une Maîtrise en droit, il faut passer un concours d’accès au stage et les lauréats doivent ensuite suivre un stage de trois ans et à l’issue, ils doivent faire un examen pour vérifier les compétences acquises durant les trois années de formation. Selon toujours ses explications, dès qu’on a cette aptitude à la fonction de notaire, trois voies s’ouvrent pour exercer la profession. ‘’On peut être notaire salarié ou notaire associé et pour avoir une charge de notaire’’, indique-t-elle. La présidente d’ajouter que, pour cela, ‘’il faut attendre que la charge soit créée par l’Etat, postuler et se voir attribuer celle-ci’’.

Par conséquent, dit-elle, ‘’la réforme porte sur la suppression d’une de ces étapes’’.  ‘’On est en train de réfléchir avec le ministre, car on s’est dit : créer trois examens nous semble un frein. Nous étions très avancés sur les discussions et même sur les autres aspects de notre profession, car l’attente est très longue pour les postulants. Il faut accélérer la cadence pour qu’on puisse arriver à un texte qui permet l’intégration d’un grand nombre de postulants’’, plaide la présidente de la Cdns.

Par ailleurs, elle s’est réjouie de la réussite des deux journées. ‘’Nous avons eu beaucoup de demandes, preuve de la pertinence de ces journées. Nous tirons un bilan très satisfaisant de ces journées que nous allons réitérer dans les mois à venir’’, se félicite-t-elle.

FATOU SY

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