Publié le 15 Apr 2016 - 12:34
ME SIDIKI KABA SUR L’EVACUATION DE BIBO BOURGI EN FRANCE

‘’Les conditions d’un tel déplacement vont être organisées’’

 

Les conditions pour que Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi puisse se rendre en France sont en train d’être étudiées, selon le ministre de la justice. Me Sidiki Kaba révèle aussi que les dispositions sont en train d’être prises pour améliorer les conditions des détenus.

 

Venu hier présider la cérémonie d’inauguration du Centre médical social de l’administration pénitentiaire logé au Camp Pénal de Liberté 6, le ministre de la justice, Garde des Sceaux, en a profité pour se prononcer sur les sujets brûlants de l’actualité. Notamment le cas Bibo Bourgi qui est incarcéré, depuis une semaine, au pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec. ‘’Comme vous le savez, il y a une décision de justice qui a été rendue et les personnes qui ont été condamnées ont été arrêtées. Mais lorsque des personnes sont dans une situation d’incompatibilité avec le milieu carcéral, on les mets en liberté. Et dans de pareils cas, l’administration prend toujours les bonnes décisions pour leur permettre d’aller se soigner à l’étranger.’’

Selon le ministre, c’est exactement le cas avec l’homme d’affaires libano-sénégalais. Il rappelle d’ailleurs que Bibo Bourgi et Alioune Samba Diassé ont déjà bénéficié d’une telle mesure. ‘’Les deux n’étaient pas en détention, mais en liberté pour leur permettre de se soigner au Sénégal. Lorsque leurs cas se sont aggravés, nous avons autorisé qu’ils se rendent en France pour faire des soins. Maintenant, il va de soi que les conditions vont être organisées pour qu’un tel déplacement ait lieu.’’

A la suite de ces révélations, le Garde des Sceaux a embrayé sur l’affaire Karim Wade qui va être plaidée le 27 juin prochain devant le Tribunal de Grande instance de Paris. Dans cette nouvelle manche judiciaire, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a saisi le parquet de Paris pour la confiscation des biens de Karim Wade et Bibo Bourgi en France. Leurs conseils ont attaqué cette mesure. Me Kaba considère que tout cela est normal. ‘’Comme vous le savez, il y a des biens qui ont été saisis. Et il était important qu’une procédure puisse avoir lieu en France, et notamment les décisions qui ont été prises par la Cour suprême du Sénégal. En réalité, le dossier est renvoyé pour le 27 juin pour préparer l’ensemble des éléments qui permettront de le faire examiner, en ayant tout ce qui va permettre à la justice française de se prononcer en tout état et connaissance de cause. C’est essentiellement cela.’’

Bientôt des repas individuels pour les détenus

Puis, abandonnant les dossiers judiciaires, le ministre a fait des annonces concernant la situation des détenus. Il promet des meilleures conditions de vie. L’administration pénitentiaire, dit-il, travaille partout pour que les détenus aient de meilleures conditions. A l’en croire, il n’y a pas longtemps, la dépense journalière pour un détenu était à 80 F CFA. Ce montant est passé à 300 F CFA pour arriver à 1000 F CFA. ‘’Des repas collectifs vont être bientôt remplacés par des repas individuels’’, annonce-t-il. Avant de se confier sur d’autres réalisations. ‘’Quand on a entendu que les toilettes étaient insuffisantes à la MAC de Rebeuss, nous avons fait au total 22 toilettes supplémentaires, il y a à peine 4 mois’’. Selon Me Kaba, ‘’sous peu, il y aura une boulangerie pour permettre aux détenus de longues peines d’avoir une activité et permettre leur réinsertion et réadaptation. Ce bijou sera bientôt inauguré, affirme-t-il. Il va fonctionner et il va vendre du pain. Il permettra aux détenus d’avoir de l’argent, une activité’’.

Le ministre a été interpellé sur les deux détenus libyens de Guantanamo. Selon ses dires, tout a été fait dans la transparence dans ce dossier. ‘’Notre pays s’appelle le pays de la Teranga. On parle de raisons humanitaires. Ce pays a la capacité d’être un lieu d’espoir pour tous ceux qui ont besoin de terre d’asile. Et n’oublions pas qu’ils sont des Africains’’, plaide Me Sidiki Kaba. Qui n’a pas voulu répondre à la question de la présence ou non des deux Libyens. ‘’Merci’’ : c’est par cette pirouette qu’il a éludé la question.

CHEIKH THIAM

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