Publié le 2 Sep 2015 - 21:24
MEDIACHRONIK

Après la gloire médiatique…

 

Boulimie médiatique d’un marabout : jusqu’où la boulimie médiatique mènera-t-elle Ahmet Khalifa Niass ? Leader de formation politique, marabout, homme d’affaires, ancien ministre, ancien colonel  (mais d’opérette, au service d’alors et aujourd’hui défunt guide de la Révolution libyenne, Mouammar Kadhafi), époux qui a eu à divorcer d’avec vingt-et-une épouses (et puis qui sait encore quoi), Ahmet Khalifa Niass est d’une boulimie médiatique difficile à qualifier. Chaque semaine, il a son scoop à donner à un  organe de presse (site internet, chaîne de télévision…). Un homme dont ce que les spécialistes appellent ‘’l’unité de bruit médiatique’’  (Ubm) doit être très élevée par ces temps qui courent.

Hier soir, il était l’invité de la chaîne de télévision Tfm après l’avoir été de la Sen tv, il y a quelques mois. L’homme n’est jamais parcimonieux dans les révélations,  y compris celles touchant sa ‘’privacy’’ (vie privée), notamment son union avec une certaine femme politique, devenue celle d’un milliardaire. Faut-il démentir le chef de l’Etat guinéen accusant l’ex-président de la République du Sénégal, Me Wade, d’avoir encouragé son homologue militaire guinéen d’alors, Moussa Daddis Camara, à se maintenir de force au pouvoir ? Voilà que le marabout Niass fait publier, en fac simile, une lettre du président Wade au capitaine Camara ; démentant ainsi le président guinéen Condé. Tant mieux pour la vérité historique.

Ahmet Khalifa Niass donc aime les médias, lesquels le lui rendent bien et savent être à son écoute, sûrs de la prodigalité du sujet en propos fracassants, mais dont l’effet ne semble point lui importer. Certainement que Niass aime bien ce jeu ; être sous les projecteurs. Mais, cette boulimie, il faut savoir la gérer ; les médias, il faut savoir en être gourmand. On n’y gagne pas à tous les coups. Il viendra un moment où, à court de scoop, on en deviendra insipide. Mais le parcours d’Ahmet Khalifa Niass est si touffu qu’on sait ne devoir redouter l’ennui à le dérouler par celui qui, lui-même, l’a vécu. A moins que ce soit le public qui en ait assez de l’entendre, de le lire, de le voir. Et c’est là un des risques, une des conséquences auxquels s’expose la star du moment.

Keb’s ou la disgrâce continue : ‘’Je ne fais pas confiance à la gloire’’, commentait l’énorme star de l’opéra, la Grecque Maria Callas, après la perte de sa voix qui signifia pour elle la déchéance. On est tenté (toutes proportions gardées) de faire le parallélisme entre cette chute d’une mégastar  avec la vedette de la télévision sénégalaise, Ndèye Fatou Thiam alias Keb’s qui n’arrive toujours pas à être à la Tfm l’immense Keb’s qu’elle a été à la 2Stv. A sa nouvelle destination, elle ne tient, pour le moment,  qu’une ‘’Permanence ‘’ qui n’est pas à la mesure de son gabarit de célébrité cathodique.

Lamine Samba n’est pas mieux situé sur la grille des programmes de la même Tfm ; son job de reporter des arènes est (en attendant encore, là aussi ?) assuré par quelqu’un d’autre de la maison. Plus haut tu monteras, plus dure sera la chute.

Où est donc Boughaleb ?

Elle avait fait le tour des journaux, la photo du jeune policier Tombong Oualy, qui avait été présumé  meurtrier de l’étudiant Bassirou Faye, le 14 août 2014 avant d’être  mis hors de cause et, son camarade Sidy Mohamed Boughaleb inculpé par la justice et incarcéré. Mais, qui est ce Boughaleb, à qui ou quoi ressemble-t-il ?  La presse ne semble pas avoir plus de chance avec sa photo qu’avec celle de Oualy. Néanmoins, le journal L’Observateur a pu retrouver le père de Boughaleb, le photographier et l’interviewer. C’est bon à prendre…

Migrants africains, réfugiés syriens

Il a raison, Souleymane Niang, journaliste, directeur de la West Africa Democracy Radio (Wadr, de Dakar), dans son analyse de la crise des migrants publiée hier sur sa page Facebook. Dans le classement occidental, les Africains qui tentent, au péril de leur vie, de s’installer en Occident, sont des migrants, alors que les Syriens au même objectif, en forçant les frontières de pays européens, sont des réfugiés. Et voilà, selon la lecture bien lucide et pertinence de Niang, les Africains encore victimes d’une perception biaisée qui fleure bon le racisme.

Une photo de Dakar pour illustrer un article sur le Nigeria

 N’y aurait-il pas assez (voire pas du tout)  d’églises au Nigeria pour qu’un portail internet sénégalais illustre par une photo de la cathédrale de Dakar un article sur une mesure de fermeture de cinquante-cinq édifices religieux de Lagos par les autorités de la ville de Lagos qui leur reprochent leur nuisance sonore ? Une recherche Google suffit pour trouver un large choix de bâtisses chrétiennes nigérianes. Et apprendre aussi qu’il s’agit d’églises évangéliques fermées suite à de nombreuses plaintes d'habitants. Les fermetures ont été opérées par le service de la protection de l'environnement de la ville de Lagos.

Une mort de personne, c’est toujours trop 

 ‘’Kenn  nit dong moo ci faatu‘’ (il n’y a eu qu’une seule personne décédée) a dit hier dans le journal du matin une présentatrice des informations sur la radio Top Fm ! Aurait-elle voulu que le bilan fût plus lourd que la mort d’une personne ? Peut-être.

Mame Talla DIAW

 

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