Publié le 23 Sep 2015 - 23:49
MEDIACHRONIK PAR MAME TALLA DIAW

Plus c’est ordurier, plus c’est médiatique ?

 

Ça s’insulte, ça médit, ça calomnie… Partout ou presque, sur l’internet, à la télé, à la radio, dans les journaux… et le public de découvrir des individus qui méritent la palme de la grossièreté. Et le Conseil national de régulation  de l’audiovisuel (Cnra) a dû se faire… lire dans des mises en garde adressées à des chaînes de télévision qui ont offert leur plateau à des tristes sires comme le député Moustapha Cissé Lô et son antagoniste Serigne Modou Bousso Dieng qui ont échangé des grossièretés indignes des dignitaires religieux qu’ils sont.

Quand ceux qui sont conviés à s’exprimer dans les médias n’ont pas de respect pour leur étiquette, il revient alors à ces médias de leur refuser l’antenne. Il ne faut pas se laisser par la tentation de l’audimat ou du buzz que valent ces propos tirés du ruisseau. C’est là le sens des responsabilités auquel le régulateur appelle les médias.

Cissé Lô n’a pas son pareil, ‘’il n’a pas son deux’’, comme diraient les Ivoiriens ; il semble même fasciner la presse. Ahmet Khalifa Niass est du même attrait, mais lui au moins, il sait être courtois, sait dire des choses intéressantes quoique  parfois loufoques.

L’inimitié de Cissé Lô avec le directeur général du Port autonome de Dakar, Cheikh Kouyaté, risque de coûter cher à ce dernier, qui ne peut parler comme son frère ennemi. Le polémiste (si ce n’est pas l’habiller trop grand) est allé tellement loin contre Kanté qu’il pourrait bien avoir semé le doute sur sa probité, son cursus scolaire, académique, universitaire… On ne sait comment Kanté va se sortir d’un tombereau de révélations à vous laisser groggy un homme imperturbable.

Et les médias rapportent tout cela avec une délectation navrante… Parce que ces grossièretés peuvent faire vendre un journal et faire écouter une radio, regarder une télé.

Pires que des grossièretés, les insultes entre deux Sénégalaises vivant à Paris, deux amies que de l’argent a opposées. La première, Fama Mbodj, a commencé les attaques ; des hostilités enregistrées puis postées sur le réseau social Facebook et auxquelles a répliqué Victorine. Des mots crus, à travers lesquels un chat se dénomme chat, idem pour les attributs masculins et féminins, leurs fonctions génitales et tout ! Dégueulasse ! Et pourtant, chacune se réclame qui d’une éducation religieuse catholique stricte (doomu katolik laa…) qui d’une lignée aristocratique (sëttu lingeer, arrière-petite-fille d’une reine du Walo).

Tout cela et tant d’autres faits et écrits de la même eau font du réseau social Facebook un espace où il y a le meilleur et le pire ; un espace ‘’ésopien’’, en quelque sorte. Une plate-forme  où on s’instruit, se cultive, mais aussi où on peut être perverti ; pour peu qu’on ne sache pas ce qu’on vient y faire et qui soit sain.

Certaines fois, vous trouvez qu’un ‘’ami’’ qui ne semble pas vouloir du bien poste sur votre page des images qui ne vous ressemblent pas du tout.

Pour rester sur les réseaux sociaux, votre serviteur a remarqué qu’ils ne sont pas les sources d’informations crédibles pour un journaliste. La crise au Burkina Faso en a été l’occasion. Dès lundi dernier, des messages annonçant la fuite du général Diendéré, d’autres son arrestation par la gendarmerie… Mais, en suivant la télé ou écoutant la radio, on obtient des informations vraies. Cela est, évidemment, mis au passif de ce journalisme citoyen qui (et qu’on) croit avoir envoyé à la fourrière le journalisme classique qui inscrit une éthique et une déontologie dans sa pratique.

Et pour finir avec l’actualité sur le Burkina Faso, je voudrais saluer ce commentaire d’un internaute Senateur Clinton du portail « www.reponserapide.com », qui estime que ‘’le vote est le seul moyen de sanctionner un comportement politique’’. J’ai compris là une mise en cause de la Transition burkinabè qui s’est crue inspirée en écartant de la compétition électorale les représentants de l’ancien régime. Que ne laisse-t-on pas ces derniers se présenter aux élections et faire confiance au peuple burkinabè pour les sanctionner, s’il y a lieu.

Mame Talla DIAW

 

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