Publié le 30 Jun 2015 - 15:42
MEMORANDUM SUR LES DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES IMPORTATEURS

L’UNACOIS et l’USETTA entrent en rébellion

 

Beaucoup de problèmes ont été soulevés hier, par l’UNACOIS/JAPPO et l’USETTA. Les deux organisations ont décidé d’entrer en rébellion contre l’administration. Ils ont décidé, entre autres, de ne plus payer la prestation informatique douanière.

 

L’union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS/JAPPO) et l’union sénégalaise des entreprises de transit et de transport agréées (USETTA) craignent le pire dans leurs secteurs d’activités. Réunis hier au siège de l’UNACOIS, ils ont présenté un mémorandum sur certaines difficultés qu’ils rencontrent. Notamment, l’augmentation sur la prestation informatique douanière (PID), l’acompte sur le bénéfice industriel et commercial (BIC) de 3%, une concurrence déloyale et de fausses quittances du Trésor. Les deux regroupements s’insurgent aussi contre les dysfonctionnements du système Gaïndé, l’installation de la plate-forme électronique (ORBUS), des taxations hors barème des compagnies consignataires, un déséquilibre sur la libération du transport et le non-respect des barèmes.

Ainsi  l’UNACOIS et l’USETTA ont décidé de ne plus payer la prestation informatique douanière (PID) et les factures dues à l’utilisation de la plate-forme électronique Orbus, à partir de cette fin du mois. Le chargé de l’information de l’USETTA, Etienne Sarr, note que la PID ne cesse d’augmenter, depuis sa mise en place. Elle est passée, selon lui, de quelques centaines de francs à 5 000, arrivant à 9 500 par déclaration. Dans les normes, dit-il, en matière d’avancées technologiques, on aurait dû voir l’effet inverse. D’après ses explications, ‘’la  version actuelle du système informatique douanier ne présente ni les gages de performance, ni la sécurité et la stabilité que veut justifier le paiement d’une prestation aussi exorbitante’’. Il affirme que, dans les faits, le taux de dématérialisation est passé de 70 à 30%. ‘’Le constat fait est que nous avons engendré beaucoup de problèmes avec cet outil et c’est nous qui entretenons cette machine. Non seulement nous n’allons plus payer le PID, mais aussi nous n’allons plus payer l’orbus’’.

Le système Gaïndé, dit-il, qui doit permettre la réduction significative des délais des formalités de pré-dédouanement, la réduction des coûts liés aux formalités, l’amélioration de la qualité service rendu à la clientèle ainsi que la quasi-suppression de l’utilisation du papier, est source de difficultés. ‘’Il arrive très souvent qu’il y ait des difficultés à router les supports vers la banque, ce qui va nécessiter un déplacement en douane et générer une perte de temps’’, confie M. Sarr.

Fraude sur les quittances du Trésor public

A propos des fraudes sur les quittances du trésor public,  l’UNACOIS et l’USETTA  dénoncent  un procédé qui consiste à créer un double de la quittance à réutiliser pour d’autres opérations d’enlèvement de marchandises. ‘’Actuellement, des quittances sont employées doublement. Tous ceux qui sont convoqués ont été inquiétés (les transitaires et les commerçants) et les agents du Trésor ne le sont pas. Nous ne pouvons pas comprendre que celui qui tire la quittance, la valide dans sa machine ne soit pas inquiété et c’est lui seul qui a le menu pour y accéder’’. De ce fait, l’USETTA souhaite une enquête qui mette en lumière les responsabilités, mais refuse que les commissionnaires soient pris comme boucs émissaires, car pour eux, il ne peut y avoir responsabilité du commissionnaire en douane.  

REVELATIONS SUR UNE FRAUDE PORTANT SUR 35 000 TONNES DE SUCRE

L’Unacois annonce une plainte contre le journal Le Témoin

Dans son édition du 24 juin dernier, le journal Le Témoin a fait état d’une fraude éventrée par la douane portant sur une importante quantité de sucre présente au port de Dakar. Selon Idy Thiam, président national de l’UNACOIS, le quotidien en question a aussi écrit qu’il s’agit de 35 000 tonnes de sucre destinées au Mali que des commerçants membres de l’UNACOIS tenteraient d’écouler frauduleusement sur le marché local. ‘’Nous ne sommes en rien concernés par cette fraude annoncée par ce journal. Nous avons pris acte et nous allons porter plainte pour qu’ils nous disent les auteurs de cette mascarade’’, a déclaré hier Idy Thiam. Car, a-t-il ajouté, des investigations au sein de leur organisation a démontré qu’aucun membre n’est à l’origine de cette fraude. Ils comptent « demander au journal les vrais coupables ».

AIDA DIENE

 

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