Publié le 23 Mar 2016 - 06:31
MENACE DJIHADISTE

Les peurs du Procureur général de Guinée-Bissau 

 

Le procureur général de Guinée-Bissau croit fermement que des citoyens de Guinée-Bissau ont succombé au mirage de la propagande djihadiste. Antonio Sedja Man l'a fait savoir ce lundi à Bissau, en affirmant qu'il existe "des soupçons de recrutement de jeunes Bissau-guinéens pour rejoindre les groupes terroristes", au cours d'un séminaire sur le terrorisme et le crime organisé tenu à Bissau. Selon le maître des poursuites de Guinée-Bissau, les derniers développements dans son pays ne laissent aucun doute sur l'effet séduction de la propagande djihadiste auprès de populations de Guinée-Bissau : "Il y a des signaux forts que des jeunes tentent de rejoindre les réseaux terroristes opérant en Afrique de l'Ouest pour se former", a déclaré Antonio Sedja Man.

Il précise que "les quatre jeunes Bissau-guinéens détenus en ce moment à Bissau et à Conakry pour activités liées au terrorisme, en couvrant et en aidant la fuite d’un djihadiste mauritanien, ont été recrutés à Bissau et ont reçu une formation djihadiste au Mali’’. ‘’Nous sommes en train de faire une étude sociologique sur ces jeunes pour savoir qui ils sont, pourquoi ils ont rejoint le terrorisme", renseigne Antonio Sedja Man. Déplorant l'impréparation des services de sécurité de son pays face à cette menace d'une autre envergure, le procureur a ajouté que les activités des terroristes ont commencé en Guinée-Bissau depuis 2002.

Déjà gravement grippé par le trafic international de drogue et d’armes, la Guinée-Bissau suscite, depuis quelques années, une attention particulière des Etats-Unis et de l’Union européenne. Ces puissances craignent que les trafics illicites qui font légion en Guinée-Bissau ne servent à financer les activités des groupes terroristes, comme les FARCS de Colombie, dont les réseaux de trafic de cocaïne ont été démantelés à Bissau.

 

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