Publié le 22 Jan 2020 - 08:04
MESAVENTURE A FARAFENNI

Des policiers gambiens rackettent les musiciens de l’Orchestra Baobab

 

De retour d’un concert en Casamance, les artistes de l’Orchestra Baobab ont connu une mésaventure à la frontière sénégalo-gambienne, à Farafenni. Très affectés par cette dernière, ils ont adressé une lettre à l’ambassadeur de la Gambie au Sénégal pour se plaindre et raconter leur infortune.

 

Les artistes sénégalais connaissent beaucoup de tribulations, lors de leurs tournées. Quand on ne les embête pas pour des problèmes de visa, on les enquiquine et leur font perdre leur temps pour des vétilles ou, pire, pour de fausses accusations. Les dernières victimes en date sont les membres du mythique Orchestra Baobab. Dans une lettre adressée à l’ambassadeur de la Gambie au Sénégal, Momodou E. Njie, l’administrateur du groupe, Thierno Koité, se plaint de ‘’mesures discriminatoires’’ et de ‘’fausses accusations’’ à leur endroit par des membres de la police gambienne. Balla Sidibé et Cie revenaient d’un concert joué en Casamance le 4 janvier dernier. ‘’Le dimanche 5 janvier 2020, nous arrivons aux environs de midi à la frontière, précisément à Farafenni. Les policiers gambiens, pour procéder à un contrôle, se sont signalés comme la brigade de répression narcotique. Ils nous ont fait descendre de notre véhicule pour fouiller nos bagages. Chose normale, puisque des contrôles sont faits à toutes les frontières’’, lit-on dans la lettre M. Koité. Seulement, le leur n’a été ni correct ni honnête.

En effet, souligne l’administrateur de l’Orchestra Baobab, ‘’à notre grande surprise, ils ont simulé avoir trouvé des grains de chanvre indien et d’avoir trouvé dans la boite à gants un petit cornet de chanvre. Toutes ces fouilles dont ils avaient procédé n’étaient que simulations et fausses accusations, parce qu’aucun de nous ne fume ne serait-ce que de la cigarette, à plus forte raison du chanvre indien’’, se dolente M. Koité.

Très peiné, il se désole de la légèreté des agents trouvés sur place ce dimanche-là. ‘’Ils ont tout de suite accusé notre chauffeur d’être le coupable’’, ajoute-t-il. Le mis en cause a beaucoup nié et réfuté l’accusation. Il n’empêche qu’il a été menotté et mis à l’écart. Les agents en faction ont réclamé la somme de 400 000 F CFA afin qu’il soit libéré, sans quoi, il serait poursuivi et condamné. Perdus, les musiciens ont tenté la carte de la médiation.

‘’Nous les avons suppliés, mais ils ont refusé’’, regrette Thierno Koité. Ils ont juste consenti à revoir à la baisse la somme demandée contre la libération du chauffeur. Les policiers exigeaient cette fois 200 000 F CFA. Comme au marché et obligés de le faire pour continuer leur voyage, les musiciens ont commencé à marchander. ‘’Nous ne pouvions rien faire face à cette situation’’, explique l’administrateur du groupe. Ils se sont finalement ‘’sacrifiés difficilement’’ en se cotisant pour payer le montant réclamé. Ils ont donné au final 160 mille F CFA aux policiers pour partir.

En outre, ‘’extrêmement affectés par cet événement, nous vous demandons, Excellence, d’intervenir pour que ce genre de situation ne se répète plus pour importuner de paisibles voyageurs, d’autant plus que le Sénégal et la Gambie sont un peuple frère et uni’’, insiste Thierno Koité.

BIGUE BOB

 

Section: