Publié le 16 Mar 2020 - 12:11
MESURES GOUVERNEMENTALES FACE AU CORONAVIRUS

Sonko félicite et recadre le gouvernement

 

Le leader de Pastef/Les patriotes ne s’est pas fait prier pour réagir, suite au discours du président Macky Sall, samedi dernier. Ousmane Sonko salue les mesures préventives du gouvernement et invite tous les Sénégalais à les respecter, en signe de ‘’citoyenneté et de patriotisme’’. De son point de vue, l’État est tenu de faire fi des émotions et des sentiments pour prendre les bonnes décisions. C’était le cas pour le refus de rapatrier les 12 étudiants de Wuhan. Une bonne décision, selon lui, qui découle d’un bon raisonnement de la part du gouvernement et des spécialistes de la santé.

‘’Cette maladie est bien réelle et touche tous les continents sans distinction de race, de religion ou de rang social. C’est sérieux, il n’y a ni complots ni manipulations. Nous Sénégalais avons l’habitude de penser que nous serons toujours épargnés, quand un malheur se présente. Ce n’est pas le cas pour le coronavirus’’, a-t-il déclaré dans la soirée du samedi. À l’en croire, le monde traverse un siècle à virus et il revient à chaque pays de se préparer en conséquence.

Il estime, en outre, que les mesures prises par le gouvernement restent encore faibles, par rapport à la rapidité de propagation du coronavirus. Sonko analyse une légèreté dans la réaction assez tardive de l’État qui voulait coûte que coûte s’accorder avec les guides religieux. Oubliant ainsi sa prérogative régalienne. ‘’Il y a un temps pour la concertation, un temps de sensibilisation et il y a un temps pour décider pour le bien de tout un peuple. Nous lançons un appel à l’État pour la fermeture de toutes nos frontières aux pays gravement touchés par la pandémie et pour le renforcement du contrôle sanitaire aux frontières avec les autres pays les moins affectés’’, ajoute-t-il.

Le leader politique n’a pas manqué de déplorer l’absence de priorité dans la gestion financière de l’État du Sénégal. ‘’Nous n’avons aucun centre virologique, aucun centre spécialisé pour recevoir ce genre de malade, mais on prend 150 milliards pour construire des stades. Le Centre des maladies infectieuses de Fann n’a pas la capacité nécessaire de prise en charge. Aujourd’hui, il faut qu’on en tire des leçons et qu’on investisse dans la santé et l’éducation. On ne devait pas attendre que le virus entre au Sénégal pour réagir. Le gouvernement aurait dû, dès son apparition en Chine, convoquer les leaders de conscience et d’opinion (khalifes généraux, l’église, les acteurs culturels) les sensibiliser par anticipation. Cela nous aurait évité tout ce désordre dans les déclarations’’, soutient-il.

Ousmane Sonko a également rendu hommage au personnel médical et paramédical pour le travail abattu dans des conditions parfois précaires les exposant chaque jour au virus. A ce jour, selon lui, la notion de responsabilité citoyenne doit trouver tout son sens, en plus de celle de l’État. Aux Sénégalais affectés, il a témoigné soutien et solidarité.

 

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