Publié le 15 Jan 2019 - 22:06
MICROFINANCE, AUTOSUFFISANCE EN RIZ, INFRASTRUCTURES…

Plus de 61 milliards de francs Cfa attribués au Sénégal

 

La Banque islamique de développement (Bid) a alloué, hier, au gouvernement sénégalais, plus de 61 milliards de francs Cfa de prêts concessionnels et de dons. Un montant qui vise notamment à financer la microfinance, l’autosuffisance en riz, les infrastructures et le renforcement de la capacité opérationnelle de la Haute autorité du Waqf (Haw).

 

Avec un niveau d’approbation de financement de près de 1 400 milliards de francs Cfa, le Sénégal est aujourd’hui, selon le ministre de l’Economie, le premier pays partenaire du groupe de la Banque islamique de développement (Bid) en Afrique subsaharienne. C’est dans cet esprit que le ministre sénégalais de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Ba, et le président de la Bid, Bandar Hajjar, ont procédé à la signature de 4 accords de financement d’un montant total d’environ 61,7 milliards de francs Cfa. Une somme destinée à financer surtout la microfinance, l’autosuffisance en riz, les infrastructures et à renforcer la capacité opérationnelle de la Haute autorité du Waqf (Haw).

En effet, pour la mise en œuvre du Programme national de promotion de la microfinance islamique au Sénégal (Promise), la Bid a octroyé à l’Etat 34 milliards de francs Cfa. Une initiative qui, selon le patron de cette institution, doit apporter un soutien à près de 50 000 micro-entrepreneurs et créer 25 000 nouveaux emplois. ‘’L'objectif du projet est de contribuer au développement socio-économique du Sénégal, grâce à l'inclusion financière de petits et micro-entrepreneurs générant plus d'emplois, une activité économique accrue et des moyens de subsistance améliorés, en se concentrant sur les chaînes de valeur de l'agriculture et des services’’, a expliqué M. Hajjar.

Il s’agit, également, de contribuer au développement d’un cadre juridique adapté à la microfinance islamique au Sénégal et d’optimiser la qualité de l’offre de services pour ce type d’offres de financement. Plus spécifiquement, le projet devrait augmenter de 3 points de pourcentage le taux d’inclusion financière des populations défavorisées. Sur ce, le président de la Bid a indiqué que le coût total du projet est estimé à environ 47 milliards de francs Cfa. La contribution de la Bid est de 34 milliards de francs Cfa, dont 5, 890 milliards au profit du gouvernement et 28,595 milliards pour des institutions de microfinance.

Toujours dans le cadre de la promotion de la microfinance et de la finance islamique, la Bid a fait un don d’une valeur de 156 millions de francs Cfa à la Haute autorité du Waqf (Haw). Une somme qui va servir à apporter une assistance technique et à contribuer au renforcement de la capacité opérationnelle de cette institution créée pour administrer le Waqf public et superviser les activités d’intérêt général relatives aux Waqf privés, mixtes et familiaux. ‘’L'accord, qui prend effet immédiatement, est le deuxième du genre, après une première assistance technique d’environ 160 millions de francs Cfa apportée par la banque au profit de la Haw pour le financement du plan de communication du Waqf au Sénégal’’, a souligné Amadou Ba. C’est, selon le ministre des Finances, le résultat d’un partenariat entamé depuis 2009, visant à faire du Sénégal un ‘’hub régional’’ de la finance islamique. Ceci, à travers la promotion des instruments de la finance islamique sociale et solidaire comme le Waqf.

Par ailleurs, cette subvention sera également employée pour identifier des projets Waqf à réaliser et mettre en place des stratégies d’investissement pour la création et le développement de Waqf publics.

Plus de 18 milliards de F Cfa pour l’autosuffisance en riz

Après avoir raté l’échéance pour atteindre l’autosuffisance en riz en 2017, l’Etat a bénéficié, hier, d’un financement de 18,1milliards de francs Cfa de la Bid pour le développement de la chaine de valeur de cette filière. Ainsi, avec ce nouveau projet, l’objectif est de contribuer à la ‘’réduction des importations’’ de riz. Mais aussi à la consolidation de la croissance économique, en améliorant la production, la transformation et la commercialisation, et en renforçant la participation du secteur privé sénégalais.

‘’Plus précisément, le projet permettra d’augmenter de manière substantielle la production et la productivité du riz, en utilisant l'approche basée sur la chaîne de valeur, d’augmenter les revenus des petits exploitants et réduire la pauvreté et l'insécurité alimentaire, de créer des opportunités commerciales pour les producteurs de riz ciblés, dans le but de leur créer un accès aux marchés et de renforcer la capacité de services institutionnels, notamment par un engagement effectif du secteur privé’’, a fait savoir le président de la Bid. L’initiative couvre, dans cette perspective, les principales zones de production de riz, notamment la vallée du fleuve Sénégal et les régions de Kolda, Sedhiou, Ziguinchor, Thiès, Kaolack et Fatick.

Dès lors, il est attendu une production supplémentaire de riz de 400 000 t. ‘’Le projet soutient les principaux acteurs de la chaîne de valeur du riz et permettra de créer 20 000 emplois décents et durables d’ici 2025’’, a ajouté M. Hajjar.

Pour sa part, le ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture, chargé de l'Accompagnement et de la Mutualisation des organisations paysannes, Moustapha Lô Diatta, a affirmé que la conception de ce projet a été ‘’participative’’. Il implique, d’après lui, les acteurs de la chaine de valeur du riz afin d’identifier les axes stratégiques devant en constituer les fondamentaux. ‘’Le Programme national d’autosuffisance en riz se voit ainsi renforcé. Car des blocages ont été identifiés pour accélérer l’avènement de l’autosuffisance dans notre pays’’, a-t-il dit. Ainsi, il est prévu, avec ce programme, la réhabilitation totale de la station de Séfa, celle du laboratoire national de la Division des semences à Dakar, la  construction d’un centre de formation de cette division. Mais aussi la cartographie de la fertilité des terres, l’appui à la mécanisation des riziculteurs, la construction de magasins de stockage dans la vallée du fleuve Sénégal, etc.

11,2 milliards de F Cfa pour la réalisation de routes

Un des principaux partenaires au développement du pays, la Bid, a participé, pour plus 171 milliards de francs Cfa, à la réalisation du projet de Train express régional (Ter) inauguré hier. L’institution a aussi bloqué 11,2 milliards de francs Cfa pour la construction de routes rurales avec la technologie de stabilisation des sols. Un projet dont le coût global est estimé à 13,394 milliards de francs Cfa.

En effet, le programme vise à tester la technologie de stabilisation des sols de l’entreprise malaisienne Probase, afin de doter le Sénégal d’infrastructures de transports en milieu rural de bonne qualité et avec une meilleure durabilité. De manière plus spécifique, il permettra la construction de 52 km de routes rurales dans les régions de Thiès, Diourbel et Kaolack. Ce qui contribuera ainsi, selon les autorités, non seulement à une ‘’meilleure connectivité’’, mais également à la création de nouveaux emplois dans les zones du projet. ‘’L’entreprise Probase offre une garantie de 10 ans qui couvrira tous les types de défauts de construction ainsi que l’entretien périodique et préventif. Immédiatement à l’achèvement des travaux d’aménagement des routes, elle mettra en place une équipe de maintenance avec l’équipement adéquat pour une période de garantie de 10 ans’’, a rassuré le président de la Bad.

MARIAMA DIEME

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