Publié le 3 Mar 2020 - 18:18
MICROFINANCE, ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

Un budget de 127 milliards de F CFA prévu dans la LPSD

 

Un budget de 127 milliards de francs CFA est prévu dans la Lettre de politique sectorielle de développement (LPSD) pour les besoins de financement de la microfinance, de l’économie sociale et solidaire pour la période 2020-2024. L’annonce a été faite, hier, par la ministre de tutelle Zahra Iyane Thiam, lors d’un atelier de validation de cette lettre.

 

La stratégie de développement du secteur, préconisée par le ministère de la Microfinance, de l’Economie sociale et solidaire, dans sa Lettre de politique sectorielle de développement (LPSD) pour la période 2020-2024, repose sur 3 orientations stratégiques et 4 objectifs spécifiques. Ces derniers sont déclinés en 2 programmes métiers et un programme support. Ces programmes, qui constituent le cadre d’opérationnalisation de la LPSD sont, d’après la ministre de tutelle, renseignés dans le Document de programmation pluriannuelle des dépenses (DPPD) et déclinés en actions et activités.

Et pour financer tous ces programmes, Zahra Iyane Thiam a fait savoir qu’il est prévu un budget de 127 milliards de francs CFA. ‘’Si la formulation d'une stratégie sectorielle est un préalable nécessaire, elle ne garantit pas, pour autant, sa réalisation, sa bonne mise en œuvre. C’est pourquoi une attention toute particulière sera accordée au pilotage stratégique, à la mise en œuvre et au suivi-évaluation, pour une opérationnalisation selon les meilleurs standards d’efficacité et de transparence en la matière’’, a précisé la ministre hier, lors l’atelier validation de cette LPSD.

Pour la ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, ce dispositif permettra de ‘’suivre régulièrement’’ les progrès réalisés dans la matérialisation des objectifs de la Lettre de politique sectorielle. Mais aussi d’en détecter les contraintes et de pouvoir prendre les mesures correctrices appropriées.

‘’A cet effet, un dispositif de suivi-évaluation de la mise en œuvre de la LPSD articulé au Cadre harmonisé de suivi-évaluation des politiques publiques (Case) sera mis en place, avec l’élaboration d’un rapport annuel de suivi de performance, sous la supervision d’un comité national de pilotage’’, indique Zahra Iyane Thiam.

Au fait, l’élaboration de la Lettre de politique sectorielle de développement, d’après le secrétaire général du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, offre l’opportunité à la tutelle de disposer d’un cadre de référence. Qui leur permet de passer d’ici peu de la logique de budgets de moyens à celle de budgets-programmes. ‘’Cet instrument de planification qu’est la LPSD permettra de donner un contenu plus opérationnel aux attributions de votre ministère avec une gouvernance axée sur l’efficacité, conformément aux réformes du cadre harmonisé des finances publiques’’, témoigne Pierre Ndiaye.

Ainsi, il souligne qu’il s’agira de s’assurer que les contenus et le canevas sont ‘’conformes’’ à l’esprit du guide méthodologique qui a été élaboré par les services de la planification. Et aussi, ‘’vérifier la congruence’’ des axes stratégiques auxquels le diagnostic a abouti, avec les programmes déclinés dans le Document de programmation pluriannuelle des dépenses. Qui en est l’outil d’opérationnalisation.

Pour sa part, le président de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés du Sénégal (APSFD) a estimé que l’adoption de la politique sectorielle de la microfinance et de l’économie sociale et solidaire devrait permettre à leur secteur ‘’d’amorcer, de façon définitive et irréversible’’, sa mutation et ‘’d’accomplir pleinement’’ la mission qui lui a été assignée. C’est-à-dire de promouvoir la ‘’finance inclusive et performante’’ qu’ils souhaitent mettre au service du développement du pays.

Environ 420 milliards de F CFA injectés dans l’économie par an

Selon Amadou Boudia Guèye, le secteur de la microfinance a fini de ‘’montrer le rôle éminemment important’’ qu’il assure dans le développement économique et social qui se traduit par les chiffres ‘’assez reluisants’’ enregistrés au 3e trimestre de l’année 2019. Il s’agit du nombre de clients qui est à plus de 3 millions qui sont servis par 303 institutions, à travers 907 points de services, avec une contribution de l’ordre de 33 % au taux d’inclusion financière ou de bancarisation des populations. ‘’Aussi, les institutions de microfinance injectent, mensuellement, plus de 35 milliards de francs CFA directement dans les activités économiques du pays, soit environ 420 milliards de francs CFA par an’’, renchérit-il.

M. Guèye a expliqué que le sous-secteur de l’économie sociale et solidaire se rapporte plus aux opérations et aux opérateurs économiques de production, de distribution, de transformation des biens et services. Il vise l’inclusion sociale des acteurs ou une utilité sociale générale. S’agissant du second du sous-secteur de la microfinance, il s’identifie par la particularité des acteurs agissant dans le cadre de la finance sociale et solidaire.

MARIAMA DIEME 

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