Publié le 5 Jan 2018 - 12:46
MIX ENERGETIQUE

Malicounda  attend une seconde centrale de 120 Mw 

 

Après la centrale solaire de 20 Mégawatts, installée dans la commune de Malicounda (Mbour), cette localité en aura bientôt une autre d’une capacité 120 Mw. Le contrat d’achat d’énergie a été signé hier, entre Senelec et le partenaire technique, notamment Matelec power.

 

L’énergie occupe une place centrale dans le Plan Sénégal Emergent (PSE). C’est pourquoi, pour suivre le rythme de la croissance de la consommation, Senelec a mis en place, selon son directeur général Mouhamadou Makhtar Cissé, le plan de production 2017-2030. Une stratégie qui prévoit d’accroître les moyens de productions du pays de plus de 100 Mw à l’horizon 2030. ‘’La cérémonie qui nous réunit marque une avancée significative dans ce processus. D’un coût global de 82 milliards de francs CFA, la centrale sera d’un apport déterminant dans notre offre d’énergie et pour le développement de la localité de Malicounda. Une des innovations de ce projet est sa réalisation en co-développement avec Africa50, Senelec et Matelec Power’’, a expliqué hier le Dg de Senelec, lors de la signature du contrat d’achat de l’énergie avec leur partenaire.

En effet, ce contrat d’achat d’énergie traduit, selon Mouhamadou Makhtar Cissé, un autre aspect de la politique énergétique du Sénégal. Il s’agit de la privatisation de la production. ‘’Ce sont les partenaires qui vont chercher les ressources financières, investir et vendre de l’électricité à Senelec. Et après 20 ans d’exploitation, la centrale sera rétrocédée à Senelec’’, a-t-il précisé. Et les objectifs visés par la société nationale en charge de l’électricité, c’est ‘’d’accélérer la cadence de réalisation’’, d’avoir un ‘’meilleur tarif’’ par la mobilisation de financements compétitifs.

L’électricité ‘’encore chère’’ au Sénégal

Ainsi, le Dg de Senelec a rappelé que depuis 2012, c’est plus de 250 Mw jusqu’à 300 Mw qui ont été injectés dans le réseau de Senelec, en plus des autres centrales qui seront inaugurées prochainement. Il s’agit notamment de la centrale de Ten Marina (Thiès) d’une capacité de 30 Mw et celle de Sendou qui va arriver dans 2 à 3 mois pour 125 Mw.  ‘’Le Sénégal est en train de passer dans une autre ère, celui du gigawatt. On est à plus de 1000 Mw de capacité installée avec ces toutes nouvelles centrales. (…) Construire le prix de l’électricité demande du temps. C’est ce que nous sommes en train de faire’’, a-t-il dit. D’ailleurs, M. Cissé a signalé qu’une baisse exceptionnelle du prix de l’électricité est arrivée l’année dernière dans des conditions économiques qui ni s’y prêtaient pas. ‘’Cette baisse est certes effective, mais l’électricité reste encore chère au Sénégal. Il faut le résorber et pour le faire, il faut des investissements importants, mieux asseoir notre mix’’, a-t-il admis.

Dès lors, il a notifié que la ‘’meilleure politique’’ tarifaire de Senelec, c’est le développement du mix énergétique, d’avoir des centrales solaires, éoliennes, qui vont arriver en 2018, de prendre un peu de l’énergie électrique de Manantali, de Sambagallou en Guinée, etc. Ce qui constitue pour le Dg de Senelec un ensemble d’investissements qui, dans la durée, permettront au Sénégal ‘’d’atteindre l’objectif du PSE qui est de réduire la facture de l’électricité’’. ‘’A partir de 2020, avec l’arrivée du gaz, des lignes de l’OMVG, on pourra envisager une baisse sérieuse du coût de l’électricité. Mais il faudrait que tous ces investissements puissent se faire et si nous respectons la cadence que nous avons aujourd’hui, qui est très bonne, sans aucun doute, on connaîtra une baisse du prix de l’électricité à partir de cette date’’, a estimé le Dg de Senelec.

En réalité, le Sénégal présente ‘’un des meilleurs cadre’’ pour les investisseurs étrangers, grâce aux lois, aux règlements et au ‘’professionnalisme’’ des équipes, notamment celles de Senelec.  C’est ce qu’a témoigné le directeur de Matelec Power. ‘’Donc, ce projet est un challenge pour nous et il va falloir le réaliser très rapidement. Cette centrale est plus efficace. Parce qu’elle consomme moins d’énergie, elle est moins coûteuse pour Senelec. Elle présente également une caractéristique importante pour le réseau sénégalais. Avec une durée de construction de deux ans dans les normes, Matelec et Senelec ont fait un pari afin que le premier Kwh soit injecté dans le réseau de Senelec en début 2019. Il faut noter que le projet est financé sous forme de partenariat public privé avec principalement l’apport du fonds initié par la Banque africaine de développement (BAD) Africa 50. Ce que le conseiller du directeur général d’Africa 50, Edouard Dahomé, considère comme une ‘’approche innovante’’ qui va permettre ‘’d’accélérer’’ la mise en œuvre de projets de partenariat public-privé. 

MARIAMA DIEME

 

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