Publié le 19 Sep 2018 - 15:36
MOBILITE URBAINE

Après le Ter, l’Etat lance le Brt pour 296 milliards F Cfa 

 

Seul projet transport inscrit au titre des engagements du Sénégal dans le cadre de l’accord Climat de Paris, doté d’une enveloppe de 296 milliards de francs Cfa, le projet de Bus rapid transit (Brt) est attendu pour régler une grande partie des problèmes de mobilité à Dakar.

 

L’agglomération de Dakar concentre 23 % de la population sénégalaise, 50 % de celle urbaine et 66 % de l’activité économique du pays. Il y a, aujourd’hui, 324 000 véhicules en circulation, soit 72 % du parc automobile, avec une croissance de 10 % par an. Pour faire face, l’Etat vient de lancer le projet Bus rapid transit (Brt). Avec un financement de 296 milliards de francs Cfa, ‘’il ambitionne d’apporter une réponse structurelle à la situation, en proposant une offre de transport capacitaire à même de satisfaire la demande importante des populations’’, explique le ministre des Transports terrestres, Abdoulaye Daouda Diallo. Le ministre présidait, hier, le lancement de ce projet.

Sur un linéaire de 18,3 km reliant les villes de Dakar à Guédiawaye, le Brt va, ainsi, desservir 14 communes en réduisant le temps de parcours de 90 à 45 minutes. Avec, selon le ministre des Infrastructures, des conditions de sécurité, de confort, mais surtout de régularité. ‘’Outre la réalisation d’infrastructures, il est prévu une restructuration globale du réseau de transport public accompagnée de réformes majeures pour la modernisation du système de transport de la capitale, afin de répondre aux normes d’une économie compétitive et moderne’’, a-t-il ajouté.

En réalité, selon Abdoulaye Daouda Diallo, ce programme intègre également un ‘’important’’ projet de sécurité routière pris en compte, à la fois, dans la conception de l’infrastructure routière. Ceci, à travers une stratégie continue de renforcement de capacités et de sensibilisation des usagers. ‘’Le Brt répond à l’exigence de réhabiliter le circuit de mobilité à Dakar. Plus de la moitié du financement a été déjà reçu. Il y aura un rabattement. Il y a que le Ter qui sera en exploitation pour pouvoir passer entre les deux locomotives’’, explique-t-il.

Toutefois, il est nécessaire de réaliser des études d’impacts. Les impactés seront indemnisés. Outre le Ter et le Brt, le ministre a rappelé que d’autres actions destinées à la mobilité urbaine sont en cours. Il s’agit de l’élargissement de la voie des Niayes, la construction d’autres autoponts. Toutefois, il précise que ce projet va respecter les normes environnementales et sociales. ‘’D’ailleurs, c’est une forte exigence des partenaires techniques et financiers. On a déjà lancé l’appel d’offres pour pouvoir commencer les travaux. Nous espérons que, d’ici 2020, on puisse terminer cette étape’’, a renchéri le ministre.

Plus de 198,9 milliards de F Cfa de la Bm

Ce Brt est financé par la Banque mondiale (Bm). D’ailleurs, la directrice des Opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, Louise Cord, renseigne qu’il s’agit du ‘’plus grand projet financé par la Banque mondiale au Sénégal avec un investissement de 300 millions de dollars (plus de 168,6 milliards de francs Cfa) de l’Ida approuvé en mai 2017, un appui-conseil de la Sfi pour le recrutement de l’opérateur qui investira à hauteur de 54 millions de dollars (plus de 30,3 milliards), une subvention de 35 millions de dollars (soit 19,67 milliards de F Cfa) attendue du Fonds verts climat ainsi qu’un prêt de 80 millions d’euros (plus de 52,4 milliards de F Cfa) de la Bei’’. Ce faisant, Mme Cord estime que le montage financier du projet est un motif de satisfaction.

Ces investissements ainsi que la contrepartie de 15 milliards de francs Cfa du gouvernement permettront d’exécuter le projet d’une manière ‘’efficace’’. Le représentant de la Bei, Philippe Brown, de renchérir que le montant alloué à l’Etat du Sénégal entre dans le cadre d’un vaste projet de 280 millions d’euros, soit 183,668 milliards de francs Cfa, visant à décongestionner la ville de Dakar. ‘’Il permettra, ainsi, une meilleure qualité de service, de sécurité, de fréquence, de confort et de fiabilité. Cela contribuera à réduire l’usage des voitures particulières’’, dit-il.

MARIAMA DIEME

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