Publié le 17 Aug 2012 - 10:05
MODE - TENDANCE KORITÉ

Palma, Woodin et Diezner, le trio en vogue

 

C'est la quête aux tissus et coutures en vogue à quelques jours de la fête de l'Aïd El Fitr, communément appelée Korité au Sénégal. Cette année, les Palma, Woodin et Diezner constituent le trio gagnant.

 

La crise n'a pas douché l'envi de se faire beau ou belle le jour fête de l'Aïd El Fitr, ou Korité au Sénégal, marquant la fin du Ramadan. Dans les marchés et boutiques spécialisées, des tissus se vendent comme de petits pains. Ce sont les textures Palma, Wooding (lire woudine) et Diezner. Au célèbre marché HLM, dans l'après-midi, l'ambiance est indescriptible tant ça grouille de monde comme dans une fourmilière. Entre le marchandage brouillant et les réclames à vive voix ou à l'aide de microphone, difficile de s'entendre. Mais l'essentiel étant du reste de s'en tirer à bon compte.

 

Bara Gaye est un vendeur de tissus. Teint clair, petite taille, ce trentenaire fait son beurre depuis sept (7) ans qu'il s'affaire dans la vente de tissus. Très connu au marché HLM où il écoule ses produits, sa boutique met en valeur le Palma et le Woodin. L'éclat des tissus attirent une forte clientèle. Sourire aux lèvres, il confie que ''cette année, il y a un tissu qui vient juste de faire son entrée dans le marché, c'est le Palma. Il est très léger et très classe. D'ailleurs, il s'adapte à la chaleur et c'est pourquoi les clients l’achètent sans arrêt''. Mais outre le Palma, le Woodin, très prisé au Ghana et en Côte d'Ivoire notamment, fait aussi des ravages chez femmes et hommes confondus. Selon Bara, le Wouding est apparu au Sénégal depuis deux ans, mais les gens viennent de le découvrir. ''C'est un Wax pur avec des éclats perçants. C'est un tissu qui va avec tout ce qui est à la mode'', explique le vendeur.

 

De l'autre côté de l'avenue Cheikh Ahmadou Bamba (ex-rue 13) très passante, une foule immense a pris d'assaut le magasin de Fadel Thiam, vieux commerçant qui attire tant avec ses tissus de valeur, le Palma et le Diezner. ''Depuis le début du ramadan, c'est le Palma et le Diezner qui sont les plus prisés. Quand les clients arrivent, ils ne demandent que ça. Ce sont des tissus de valeurs et sont très légers. D'ailleurs, je ne vends que ces deux genres de tissus'', d'après signale Fadel qui peu placer à peine deux mots tant il est assaillit par la demande. Non loin de sa boutique, se trouve celle de Fatou Thiam, commerçante de renommée. Teint dépigmenté, la quarantaine, Fatou semble assouplie, cela se lit sur son visage. Les yeux rougis par la faim, elle range certains tissus qui n'ont pas encore trouvé acquéreur. Selon cette vendeuse, Woodin, Palma et Diezner constituent le trio gagnants de la Korité de cette année. ''Ces trois genres de tissu s'écoulent très bien, ils ont presque les même éclats et sont tous légers. Je crois que c'est ce qui explique un peu la préférence des clients. Il fait très chaud et on a besoin d'habits légers'', fait savoir Mme Thiam.

 

Même ambiance, même décor à Touba Sandaga, près du centre-ville de Dakar. L'heure du ndogou (rupture du jeûne) approche. Certains commerçants s'en préoccupent alors que d'autres n'ont d'yeux et d'oreilles que pour la clientèle à laquelle il offre du Diezner, Wooding et Palma. ''C'est la Korité des trois lions. Je veux dire que ces trois genres sont trop prisés. Tous les clients font presque les mêmes choix. Ici, ce sont ces trois tissus qui se vendent le mieux'', répète Mansour Faye.

 

Qu'importe le prix

 

Pourtant, ces tissus coûtent chers. Le Diezner s'acquiert à 8000 francs CFA le mètre, le Palma vaut 30.000 CFA les 6 mètres, alors que 4 mètres Woodin s'échangent à 25.000 FCFA. ''Franchement, le prix importe peu, parce que pour avoir un tissu de qualité, il faut dépenser. Tout est d'autant plus cher que ce sont des tissus de valeur'', justifie la dame Aïcha Kane, une cliente. Ses congénères Alima Samb et Aïta Diallo acquiescent. ''Comme on le dit : 'Qui veut des omelettes doit casser des œufs'. Ces tissus sont chers, donc il faut oser pour les acheter'', avance l'une, alors que pour l'autre, ''avec le prix des tissus, on sait automatiquement celui qui a de la qualité''.

 

Viviane DIATTA

 

 

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