Publié le 6 May 2015 - 12:27
MODERNISATION DE L’ADMINISTRATION SÉNÉGALAISE

Macky Sall décrète la fin de la ‘’logique de commandement’’

 

Le chef de l’Etat a invite hier l’administration sénégalaise à se départir de sa ‘’logique de commandement’’ et à intégrer une ‘’nouvelle dynamique de développement’’. Le président de la République qui s’exprimait hier, à l’ouverture du forum international sur le financement des projets de type partenariat public-privé ouvert à Dakar,  appelle donc les administrateurs à changer de méthode s’ils veulent aider le Sénégal à emprunter le chemin de l’émergence.

 

Le président de la République veut une modernisation de l’administration sénégalaise. Cette modernisation, pour Macky Sall, doit impérativement passer par un changement dans la démarche et dans la relation entre administrés et administrateurs. Le chef de l’Etat reproche à ces derniers ‘’leur logique de commandement’’. D’après lui, le Sénégal a ‘’hérité d’une administration de commandement’’. Et le corollaire de ce legs est que ‘’l’agent qui représente l’Etat, la puissance publique, considère l’usager comme un administré’’ alors qu’à son avis, ‘’il devait le considérer comme un partenaire’’. Ce qui ne participe pas, d’après le président Sall, à bâtir une administration au service des usagers. Ainsi appelle-t-il les agents qui représentent le pouvoir central à considérer les usagers comme des partenaires. ‘’Il faut que nous changions de méthode. On n’est pas là pour commander’’, recommande-t-il.

Par ailleurs, le président de la République qui s’exprimait hier, à l’ouverture du forum international sur le financement des projets de type partenariat public-privé ouvert à Dakar, reconnaît que la formation de nos élites depuis les indépendances a toujours fonctionné sur cette logique. Une logique selon laquelle ‘’il faut s’asseoir sur le fauteuil le plus haut et les autres en bas’’. ‘’Ça, c’est le commandement’’, dénonce le président Macky Sall qui veut aujourd’hui une nouvelle forme d’administration basée sur une dynamique de ‘’partenariat entre l’usager et l’administrateur’’.

Pour réussir cette modernisation, l’administration doit, dit-il, passer impérativement ‘’d’une logique de commandement à une dynamique de développement’’. ‘’Si chacun a cette perception, je pense que nous n’aurons pas des  dossiers qui dorment dans les tiroirs pour attendre je ne sais quoi. J’invite l’administration sénégalaise à intégrer cette nouvelle dynamique de développement pour aider le pays dans sa marche vers l’émergence’’, appelle le chef de l’Etat.

Sur un autre registre, le président de la République loue les opportunités qu’offrent les partenariats public-privé (PPP). Dans notre développement économique, il y a, souligne-t-il, de la place pour les PPP. Ses opportunités, ajoute-t-il, sont ‘’presque infinies’’. Cependant, pour les réussir, il appelle à une forte régulation dans tous les secteurs, même si cette régulation ne doit pas handicaper sa bonne mise en œuvre. Même si ce modèle de partenariat se heurte à certains handicaps, notamment ‘’le caractère restrictif du champ d’application’’, les ‘’difficultés de donner du fil conducteur aux offres spontanées’’, cite Macky Sall.

 L’adoption en février 2014 d’une loi sur les PPP a permis de lever ces obstacles. Toutefois, des dispositions contenues dans la loi votée, il y a plus d’un an à l’Assemblée nationale, favorisent, d’après le chef de l’Etat, ‘’la participation accrue des entreprises de droit communautaire aux projets de contrats de partenariat’’ mais aussi obligent les ‘’partis de redonner à l’actionnariat local au moins 20% du capital de la société devant réaliser le projet’’. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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