Publié le 25 Apr 2019 - 22:23
MODERNISATION DES ADMINISTRATIONS DOUANIERES

Aller vers un environnement ‘’douanier sans papier’’

 

Les administrations douanières doivent développer des outils informatiques ‘’modernes et innovants’’ pour sécuriser leurs recettes et contribuer ‘’efficacement’’ à la facilitation des échanges et à la compétitivité de leur économie nationale. C’est ce qu’a soutenu, hier, le directeur du Bureau régional de renforcement des capacités (Brrc) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Tafili Ebenezer, lors de l’ouverture de la 5e réunion du Groupe de travail régional, à Dakar.

 

L’informatisation est, aujourd’hui, ‘’indispensable’’ pour l’administration des Douanes dans leur quête de performance pour l’accomplissement de leurs missions. Qu’il s’agisse de la perception ‘’juste et équitable’’ des recettes, de la facilitation des échanges ou de la protection de la société contre la criminalité transfrontalière et le terrorisme. Dans cette optique, le directeur du Bureau régional de renforcement des capacités (Brrc) pour l’Afrique occidentale et centrale de l’Organisation mondiale des douanes (Omd), encourage ses membres à s’engager progressivement et résolument sur la voie de la dématérialisation des procédures. Ceci implique, selon le directeur du Brrc, Tafili Ebenezer, que chaque administration douanière élabore et mette en œuvre, compte tenu de ses réalités et contraintes, une stratégie holistique de développement informatique. Afin d’aller vers un environnement ‘’douanier sans papier’’.

‘’Le Brrc, à travers son plan stratégique régional 2018-2022, recommande aux administrations douanières de développer des outils informatiques modernes et innovants pour sécuriser les recettes douanières et contribuer efficacement à la facilitation des échanges, à la compétitivité de leur économie nationale et à la protection de la société’’, indique M. Ebenezer.

Intervenant hier, lors de la cérémonie d’ouverture, à Dakar, de la 5e réunion du Groupe de travail régional (Gtr) sur le développement informatique, le directeur du Brrc a expliqué que les experts informatiques des douanes de la région constituent un ‘’maillon indispensable’’ dans la chaine d’efforts qui doit hisser les administrations au podium de la performance. Mais aussi pour permettre à leurs pays de tirer ‘’le meilleur profit’’ de la mondialisation et de l’essor du commerce international. ‘’Partenaires stratégiques de la hiérarchie de leur administration, vous avez la lourde responsabilité de créer des conditions propices à leur développement et à leur efficience. A ce titre, vous êtes appelés à identifier les besoins de la région en matière informatique et de proposer des solutions idoines’’, souligne le directeur du Bureau régional de renforcement des capacités.

Pour sa part, le président du Gtr, Beugré Gilles Thierry, par ailleurs Directeur des systèmes informatiques douaniers de la Côte d’Ivoire, précise que les travaux du Gtr informatique visent à ‘’garantir de façon permanente’’ la performance des administrations douanières dans la région, à travers l’usage des Tic. ‘’Lors des dernières assises, nous avons débattu de la maitrise de la prise en charge des marchandises. Pour ces présentes assises, nous nous intéresserons aux formalités anticipées. Il s’agit, par le biais des Tic, de maitriser tous les éléments et documents qui permettent d’évaluer correctement les marchandises et de gérer aussi les risques. Ceci pour sécuriser les recettes et apporter plus de célérité dans les procédures’’, renchérit  M. Thierry.

Il convient de noter que la Côte d’Ivoire est le pays leader dans le Gtr en matière d’informatisation de système douanier. Cependant, au Sénégal, le directeur général des Douanes, Oumar Diallo, a relevé que le système informatique douanier est ‘’performant et efficace’’. ‘’Néanmoins, pour le parfaire, nous travaillons sur un projet pour la généralisation du système informatique et une interconnexion de toutes les unités douanières. Nous l’avons entamé, parce que c’est une nécessité. Car cela facilitera l’interconnexion entre nos services et ceux des pays frontaliers’’, annonce-t-il.

En réalité, d’après l’Inspecteur général d’Etat Oumar Diallo, l’essentiel des politiques informatiques de la région entre en droite ligne avec les recommandations de l’Omd. L’Organisation mondiale des douanes a balisé le chemin, en plaçant l’année 2019 sous le signe ‘’des frontières ‘smart’ pour des échanges commerciaux fluides et le mouvement sans entrave des personnes et des marchandises’’. Il s’agit, en effet, de réfléchir sur l’amélioration qualitative de l’ensemble des outils et des instruments informatiques, en vue de faciliter et de sécuriser les flux commerciaux. ‘’Dans ce sillage, nos administrations sont interpellées sur des problématiques essentielles portant, notamment, sur l’analyse du risque dans le contrôle anticipé, les enjeux d’une sécurisation au sein des systèmes d’information, l’appropriation des applications douanières, la traçabilité et l’intégrité des données informatiques’’, dit le Dg des Douanes sénégalaises.

Car il signale que des questions leur sont généralement posées par les décideurs et les opérateurs économiques. Et elles tournent essentiellement sur ‘’comment harmoniser et optimiser le système de collecte électronique des documents exigibles, lors de l’établissement de la déclaration en détail’’, ‘’quelles sont les pratiques informatiques à promouvoir pour asseoir un dispositif d’analyse de risque dans le contrôle anticipé’’. Mais aussi ‘’les normes et les repères qu’il conviendrait d’établir pour s’assurer que les données et les systèmes informatiques que nous gérons sont à l’abri des risques’’.

Même si les systèmes des pays de la région diffèrent, les administrations douanières ont réussi à mettre en place des protocoles d’échanges de données pour le suivi des transits de produits. Une stratégie qu’elles ont l’ambition, selon le lieutenant-colonel Moussa Camara, Directeur du Système informatique douanier de la Guinée, d’étendre au-delà de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), en allant vers les pays d’Afrique centrale.

Ainsi, cette rencontre de Dakar, qui dure 3 jours, va permettre aux 23 administrations douanières de l’Afrique de l’Ouest et du Centre d’élaborer, d’affiner et de consolider un système de veille technologique. Qui sera apte à sécuriser leurs applications douanières devenues ‘’incontournables’’ pour l’accomplissement de leurs missions respectives.  

MARIAMA DIEME

 

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