Publié le 24 Jun 2014 - 18:28
MODIFICATION DE LA LOI N0 98-12 DU 2 MARS 1998

Des médecins peu favorables aux nouvelles dispositions

 

Les nouvelles dispositions des établissements publics de santé relatives à la création, à l'organisation et au fonctionnement, ne sont pas du goût de certains acteurs de la santé.

 

La modification de la loi n0 98- 12 du 2 mars 1998 ( voir notre édition du jeudi 19 juin 2014) portant sur les établissements publics de santé  n'est pas du goût de certains médecins.  Docteur Mohamed Lamine Ly en est un. Ce dernier  a estimé que ces nouvelles dispositions peuvent causer un risque d'effondrement du système sanitaire à cause du ''tout hospitalier''. 

Car dit-il au-delà de la louable intention de responsabiliser davantage les collectivités locales dans la gestion de la santé de leurs mandants, force est de constater qu’une fois de plus, les nouveaux textes de l’acte 3 de la décentralisation ont occulté le district sanitaire. Alors  que celui-ci est considéré comme l'unité de base de la planification et de l’allocation des ressources du ministère de la Santé. Ce projet de loi risque également d’aboutir à ''un cocktail explosif fait des faillites de la Réforme Hospitalière et des échecs du processus de décentralisation dans notre pays'', a soutenu Dr Ly.

Tout en rappelant qu’en 2010, dix centres de santé ont été érigés en établissement publics de santé de niveau I, par le décret présidentiel n°2010-774 du 15 juin 2010. Mais en l’absence de mesures d’accompagnement, la transformation de ces centres de santé de référence a contribué à désarticuler le système de santé de district.

Dans le même sillage, le Dr Ly  juge illusoire le fait  de vouloir asseoir des territoires viables, compétitifs et porteurs d’un développement durable en désorganisant le système national de santé qui est constitué par l’addition des systèmes de santé de district. ''Il faudra se garder d'introduire la logique hospitalière, telle qu’elle est conduite par la Direction des Établissements de Santé sous l'autorité du gouvernement, au niveau de tous les districts sanitaires car cela risque de conduire à l’effondrement de notre système de santé'', a-t-il plaidé dit.

De son côté, le Docteur Cheikh Seck de l’Hôpital Général de Grand Yoff a souligné qu'avant de lancer une autre reforme, il faut finir celle déjà entamée.

 A l'en croire il y a des préalables à régler telle que la signature du statut du personnel,  l'augmentation des subventions et la définition des effectifs et le personnel. ''Depuis 1998 on a fait la reforme hospitalière sur les établissements publics de santé. Mais jusqu'au présent le décret relatif à cette reforme du statut du personnel n'est pas encore signé.

Même dans le cadre de la reforme hospitalière, les projets d’établissements  ne sont pas financés'', a rappelé le Dr Seck. Aussi, selon ce dernier,   dans les régions de Sedhiou, Kedougou  et Kaffrine ; les centres de santé ont été transformés en établissements publics de santé de niveau 1. Or un problème de moyen et matériels se pose.  '' l'hôpital de Ziguinchor a été ouvert mais il reste toujours  confronté à un problème réel de personnel'', a-t-il dit. Toutes choses qui font que lui et son collègue  Mohamed Lamine Ly ne voient pas d'un bon œil les nouvelles dispositions qui régissent  les  établissements publics de santé. 

VIVIANE DIATTA

 

 

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