Publié le 9 Oct 2012 - 20:00
MODOU DIAGNE FADA (PRÉSIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE DÉMOCRATES ET LIBÉRAUX) (1ère partie)

«Macky Sall est pris en otage, il ne fera rien»

 

Pour le dernier ministre de la Santé de Me Wade, les dés de la gouvernance Macky Sall sont d'ores et déjà pipés. Il n'en sortira donc aucun résultat positif pour les Sénégalais.

 

Vous venez de tenir votre premier séminaire de réflexion et de partage. Peut-on parler d’un nouvel élan ?

 

C’est une initiative de la Fédération nationale des cadres libéraux que la direction du parti a tenu à soutenir. C’est un moment de réflexion, de discussions et d’échanges sur le devenir du Parti démocratique sénégalais. C’est un parti qui a été créé en 1974, qui a adopté son programme en 1976, conduit par un homme de dimension exceptionnelle, un panafricaniste résolu et un démocrate. C’est cet homme, à la suite de beaucoup de sacrifices, qui a permis au Pds d’accéder au pouvoir. Après avoir fait 12 ans au pouvoir, fait beaucoup de réalisations, entamé de nombreux chantiers, approfondi la démocratie en votant des lois révolutionnaires - par exemple la parité - nous avons perdu le pouvoir. Pour autant, le Pds n’est pas en fin de mission. Il doit continuer sa mission qui est de renforcer la démocratie, de consolider les acquis, pourquoi pas, de reconquérir le pouvoir d’ici 2017.

 

 

Avec quels moyens ?

 

Le Pds est en train de faire sa mutation et réfléchit sur le contexte nouveau qui s’est créé. Nous voulons reconquérir le pouvoir, il nous faudra revisiter le programme fondamental du parti qui est un peu notre offre politique, mais revisiter aussi les textes et règlements du parti. Ce sont des textes qui existent depuis 1974, 1976. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Nous avons besoin d’un toilettage des textes. Il nous fallait aussi réfléchir sur le financement du parti. Le secrétaire général national et les responsables ont beaucoup contribué. Nous avons parlé de financement public car, les partis politiques doivent être financés par l’Etat. Nous avons réfléchi sur un mode de financement qui proviendrait d’activités lucratives et d'une meilleure gestion de biens mobiliers du Pds, en plus des cotisations des députés et d'autres responsables.

 

Comment appréhendez le Pds après Wade ?

 

Me Abdoulaye Wade a été un homme multidimensionnel comme je l’ai dit tantôt. Mais quel que soit son devenir, le Pds va rester une force politique qui va continuer à s’inspirer de la vision de son fondateur. C’est une constante. Il ne sera plus le secrétaire général du Pds, mais il pourra en rester le président d’honneur. A ce titre, il sera consulté pour la bonne marche du parti.

 

Comment comptez-vous organiser votre congrès ? Y aura-t-il appel à candidatures pour le poste de secrétaire général national ?

 

Nous n’en sommes pas encore là. On envisage en 2013 de vendre les cartes, de renouveler les secteurs, les sous-sections, les sections, les fédérations, les conventions départementales, les conventions régionales, et aller en congrès pour désigner un secrétaire général. A cette occasion, soit il y a un consensus autour de tous les candidats. A ce moment, le candidat consensuel pourra facilement passer. Soit il n’y a pas de consensus, et tous les candidats, qui prétendent diriger le parti, se mettront devant les militants pour être départagés.

 

Peut-on s’attendre à des primaires ?

 

Nous n’avons pas encore retenu de formule. Cela peut se faire par des primaires, par le vote au bulletin secret, à travers des motions. Mais l’idéal, c’est le consensus. Si on y parvient, tant mieux. Sinon, les militants choisiront.

 

Seriez-vous candidat ?

 

Il ne faudra pas que les responsables du parti se lancent dans ces débats-là. Le moment venu, ce sont les structures du parti qui vont en décider. Je lance un appel à l’ensemble des frères et sœurs, qui sont intéressés par la direction du parti, d’attendre d’abord que le débat soit mûr et posé au niveau des instances pour éventuellement déclarer leur candidature.

 

La question des courants de pensée est revenue au cours du séminaire. Certains responsables rejettent l’idée, d’autres pensent que le débat doit être posé.

 

Personnellement, je n’ai aucun problème avec l’existence de courants au sein du Pds. Je suis pour des courants d’idée ; et la modernité ne l’exclut pas. Par contre, je suis, à l’heure actuelle, contre la création de courants.

 

Pourquoi ?

 

Nous sommes dans une phase de reconstruction du parti, de remobilisation, de réflexion. Nous sommes en train de voir comment regrouper l’opposition, les syndicats pour faire face au pouvoir de Macky Sall. A ce moment précis, parler de courant me semble un sujet de diversion. Mieux, il n’y aucun article du règlement intérieur du parti qui organise les courants. Tout le monde sait que les courants sont organisés. Qui va les porter ? Cela exige une motion sur la base du nombre de signatures enregistrées par le porteur du courant, etc. Si au cours du congrès, le parti organise son mode de fonctionnement, tout un chacun sera libre de créer son courant. Pour le moment, il faut rappeler tout le monde à l’ordre et se mettre au travail pour l’intérêt du parti. Sinon, le Pds risque d’être miné par des tendances et il ne pourra pas les gérer. Arrêtons ce débat-là et mettons-nous au travail !

 

PAR DAOUDA GBAYA

 

A suivre ....

 

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