Publié le 28 Jan 2017 - 02:39
MOMATH CISSE, VICE-PRESIDENT DE L’ASCOSEN

‘’La manière dont les dames utilisent les bouillons est vraiment ahurissante‘’

 

Les associations de défense des consommateurs du Sénégal souhaitent avoir plus d’accès aux données des entreprises de fabrique de bouillons à travers le pays pour des études. C’est le plaidoyer qu’a fait le vice-président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), Momath Cissé, lors d’un entretien avec EnQuête, en marge d’une visite à l’usine Nestlé.

 

Au sortir de cette visite d’une usine de fabrique de bouillons, en tant que défenseur des consommateurs, quel constat avez-vous fait ?

La manière dont les dames utilisent les bouillons est vraiment ahurissante. Or, c’est la dose qui fait le venin. La première recommandation à retenir, c’est au niveau de la sensibilisation, de l’information, à savoir : une tablette équivaut à combien de personnes. La communication doit être prise en charge par les industriels eux-mêmes. Parce que c’est eux qui ont les moyens. Ou bien, ils peuvent accompagner les associations de consommateurs pour une sensibilisation de grande masse. La deuxième chose, c’est que les données soient disponibles pour les chercheurs. Parce que l’industriel a toujours tendance à dire que pour des problèmes de concurrence, on ne donne pas toutes les données. Sans la connaissance de toutes les données, il est difficile de se faire une religion. C’est pourquoi j’invite tous ceux qui travaillent dans ce domaine à ouvrir leurs portes. Quand le comité scientifique passe, qu’on leur donne toutes les données.

Il y a beaucoup de produits sur le marché. Parfois, on a du mal à identifier clairement leurs origines. Est-il possible de faire le suivi de tout cela ?

Il y a beaucoup de bouillons dans le marché. Il y en a même qui sont enrichis. C’est pourquoi, dans le cadre du Comité sénégalais des aliments fortifiés, nous demandons que ces industriels viennent nous voir. Qu’elles soient transparentes. Qu’on sache à quel taux les bouillons sont enrichis ? Quel est son impact ?

Beaucoup de personnes soutiennent que les bouillons sont fabriqués avec les restes de poissons pourris. Est-ce que vous le confirmez après cette visite ?

La rumeur est là. C’est pourquoi le fait d’ouvrir ses portes permet parfois de réaliser les faits. Maintenant, il faut visiter les autres usines. On leur a demandé, en tant que consommateurs, d’ouvrir leurs portes. Le ministre a dit que la semaine prochaine, on va visiter d’autres usines. Bravo ! Parce qu’on l’a demandé. Après la visite de toutes les usines, on pourra se faire une religion et confirmer que nous mangeons des bouillons de qualité. Le contraire peut se produire. Mais, au moins, on agit en tout état de cause.

Sera-t-il facile de dissiper les rumeurs sur les composantes et la qualité de certains bouillons au Sénégal ?

Au niveau de l’Assemblée, la question a été agitée. Une fois que les députés auront achevé la visite de toutes les usines, ils pourront communiquer. Nous, en tant que défenseurs des consommateurs, allons veiller à ce que les gens communiquent surtout sur la manière d’utiliser ces bouillons. L’industriel doit aussi communiquer, surtout à travers les médias. La recommandation, c’est le contrôle, la communication et la générosité dans les données.

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