Publié le 19 Jun 2018 - 00:37
MONDIAL 2018 - LAMINE MBOUP SUR LE MAUVAIS DEPART DES EQUIPES AFRICAINES

‘’Elles ont manqué de concentration et de lucidité’’

 

La Coupe du monde est mal partie pour les équipes africaines, avec les défaites de l’Egypte, du Maroc et du Nigeria. Selon l’ancien international sénégalais, Lamine Mboup, les représentants du continent ne savent pas gérer les situations de jeu.

 

Comment expliquez-vous le mauvais début de Mondial de l’Egypte, du Maroc et du Nigeria ?

Dans le football, il y a des situations qui arrivent et qui sont mal gérées par ces équipes africaines. A un moment donné, elles ont manqué de concentration et de lucidité. C’est ce qui a amené les balles arrêtées sur des fautes à ne pas commettre, surtout quand le joueur a le dos tourné au but. Maintenant, il suffit de toucher la personne pour que les arbitres sifflent une faute. Ce manque d’expérience doit servir de leçon aux autres équipes qui vont arriver. Le Maroc a dominé l’Iran de bout en bout mais les Iraniens sont venus avec une arme défensive et ont procédé par des contres. Aujourd’hui (hier), le Mexique a joué pareillement contre l’Allemagne. Il y a le fait d’attaquer tout le temps et de ne pas gérer le temps de jeu. Quand on rencontre une équipe qui met en place un mur défensif, il y a lieu de voir quelle autre solution il faut adopter. Mais les équipes africaines ne font qu’attaquer.

Contre la Croatie, on n’a pas vu une équipe nigériane convaincante…

Le Nigeria a bien joué. Quand on rencontre des joueurs qui ont une capacité technique extraordinaire, on a un problème. Le football, c’est une rivalité entre des joueurs. Si vous faites face à des adversaires qui ont une stratégie beaucoup plus fluide que la vôtre, plus promptes à jouer à une touche de balle, vous ne faites que courir après le ballon. C’est ce qui a fait qu’on pense que le Nigeria n’a pas bien joué. Les Nigérians ont essayé de faire un regroupement défensif. Quand on a en face Modric, Rakitic… on a du pain sur la planche.

Il va falloir que les équipes sachent se contenir dans ces genres de situations. L’Allemagne a été battue par rapport à un bon système défensif et une percussion vers l’avant. Ces sélections africaines doivent tirer les leçons de leurs défaites et rectifier lors de leurs prochains matches car une autre défaite les mettra hors de course. Chaque situation de jeu doit être mûrement réfléchie pour être mise en place lors d’un match. Le Nigeria devra faire face à l’Argentine. Qu’est-ce qu’il faudrait faire pour contrer cette équipe et essayer de la battre ? Dans un terrain de football, il y a trois ou quatre joueurs qui font la différence, le reste, c’est de la complémentarité. Si on arrive à bloquer ces  derniers, on annihile les occasions de l’équipe adverse. L’Afrique a une chance, le Nigeria peut battre l’Islande tout comme l’Argentine.

Vous avez parlé d’individualité. Est-ce que ce n’est pas ce qui a manqué à l’Egypte avec l’absence de Mohamed Salah ?

L’Egypte a attaqué. Le problème, c’est qu’il lui a manqué un joueur. C’est celui qui sait dribler et faire la différence. Il s’agit de Mohamed Salah. Regardez le but de Coutinho (1-1 Brésil - Suisse, hier), c’est carrément de l’individualité. Salah aurait pu faire ça et marquer un but pour l’Egypte. C’est pour cela qu’on a besoin de ce genre de joueurs qui font la différence quand c’est bloqué. Si Salah était là, je suis sûr que l’Egypte n’aurait pas perdu. Il allait apporter quelque chose qui  aurait changé la façon de jouer de l’équipe égyptienne. Prenez le cas de l’Uruguay avec le duo Cavani-Suarez. Les autres leur apportent le ballon et la différence est faite.

La Tunisie entre en lice ce lundi. Elle a fait un bon marquage contre l’Espagne, avec une inexistence dans la surface de réparation adverse, en match amical. Les Tunisiens étaient venus pour ne pas perdre. Mais en Coupe du monde, il faut impérativement gagner pour se qualifier. Donc la Tunisie devra sortir et être forte défensivement. Dans la stratégie utilisée par le Mexique, les gens disent que l’Allemagne a dominé mais c’est en conservation de balle. Cependant, les Mexicains ont eu plus d’occasions nettes. Il y a une façon de jouer au football et le Mexique l’a compris. Il faut savoir bien défendre, distiller les ballons et marquer. J’espère que le Sénégal prendra exemple sur tout cela, surtout des balles arrêtées parce que les Africains en ont vraiment marre de prendre des buts sur ces situations de jeu.

LOUIS GEORGES DIATTA

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