Publié le 31 Jul 2015 - 03:10
MORT DU TALIBE DAME NIANE

La Raddho demande ‘’l’accélération’’ de la loi sur le statut des daara

 

La mort du talibé Dame Niane est la preuve, selon la Rencontre africaine des droits de l’Homme (Raddho), qu’il faut aller vite dans le vote de la loi sur le statut des  daara.

 

Le jeune talibé de 12 ans, Dame Niane, décédé lundi dernier à Yeumbeul, à la suite de supposés sévices corporels, allonge la liste des victimes des maîtres coraniques. C’est pourquoi la Rencontre africaine des droits de l’Homme (Raddho) lance ‘’un appel solennel’’ aux autorités gouvernementales et aux parlementaires pour accélérer ‘’l'adoption de l'avant-projet de loi portant statut des daara, en vue d'améliorer les conditions ‘’d'apprentissage dans les écoles coraniques du Sénégal’’.

Selon le constat fait par l’organisation de défense des droits de l’Homme, dans un communiqué rendu public, ‘’ce crime odieux qui vient allonger la longue liste d'enfants talibés tués au Sénégal constitue une parfaite illustration des conditions déplorables dans lesquelles vivent ces derniers dans certains daara, en dépit de l'existence de lois réprimant le châtiment corporel à l'égard des enfants’’. Pourtant, rappelle la Raddho, le Comité africain d'experts sur les droits et le bien-être de l'enfant (CAEDBE) de l'Union africaine (UA) avait, à la suite d’une plainte en date du 27 juillet 2012, invité l’Etat du Sénégal ‘’à prendre toutes les actions et mesures idoines pour mettre un terme à cette situation déplorable’’.

C’est pourquoi, l’organisation dirigée par Aboubakry Mbodj juge ‘’inacceptable l’inertie de l’Etat du Sénégal à mettre en place des normes minimales pour réglementer les daara et l’absence d'inspections de ces daara pour vérifier s'il existe des violations des droits des enfants talibés qui fréquentent ces écoles ou qui y vivent. Au-delà de la dénonciation, la Raddho ‘’condamne avec fermeté le meurtre’’ de Dame Dieng.

 Mieux, elle exige l'ouverture d'une enquête judiciaire ‘’impartiale pour situer les responsabilités des principaux auteurs et les traduire devant la justice’’. Sur sa lancée, elle demande à l'Etat du Sénégal de ‘’veiller au strict respect des droits des enfants talibés qui sont constamment violés par certains maîtres d'écoles coraniques non étatiques’’. 

FATOU SY

 

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