Publié le 7 Oct 2014 - 21:20
MOSQUEE LIBERTE 6 EXTENSION

Les «dix commandements» de l’imam Ly

 

Comment remonter la pente de la «décadence» avec des maux comme division, faiblesse, ambitions mal placées, etc. ? L’imam de la mosquée de Liberté 6 Extension y a apporté un début de réponse lors de la prière de dimanche.

 

La prière de l’Aïd-el-kébir 2014 a été célébrée dimanche à la grande mosquée de Liberté 6 Extension sous la direction de l’imam Muhammad Habib Ly. Le sujet global du sermon, «l’unité des musulmans», a permis d’aborder en parallèle plusieurs sous-thèmes d’actualité liés à la situation des musulmans au Sénégal et dans le monde.

Divisés en confréries et associations au sein desquelles les ambitions individuelles ne sont pas absentes, les musulmans d’ici et d’ailleurs se retrouvent aujourd’hui sans influence notable dans les questions importantes. Ce, en dépit d’une population imposante qui tend vers le 1,7 milliard de personnes sur les cinq continents. Pour imam Ly, cette situation est la rançon de l’infidélité au message du Coran et aux enseignements de la Sunna.

«Intérêt général»

A la suite, et après un rappel succinct sur le sens du sacrifice de l’Aïd, il a enchaîné sur une série de dix «commandements» pour que l’islam et les musulmans retrouvent leur place dans la marche du pays et du monde. D’abord, faire vivre l’unicité de Dieu (Tawhid) et s’accrocher à l’exemple du Prophète (PSL). Ce qui suppose, selon lui, «une parfaite compréhension de ce qu’est l’islam». Ensuite, se revendiquer «musulman» car, a noté imam Ly, «il n’y a pas de meilleur statut pour qui appartient à la Umma», au détriment de toutes autres références qui, souvent, aboutissent à la division des fidèles.

Le troisième commandement invoqué par l’imam Habib Ly est «le respect et la défense de l’intérêt général», un principe qui va à l’encontre de systèmes hiérarchiques classifiant les musulmans en catégories suivant leurs appartenances confrériques ou associatives. Pour le quatrième commandement, il appelle à une prise en compte des divergences et des différences entre musulmans par la nécessité de recourir à l’arbitrage du Coran et de la Sunna. Cela ouvrirait la porte à une autre étape, celui de la mise en œuvre des discussions autour de sujets majeurs de friction. Mais pour cela, imam Ly a demandé l’implication souhaitable et sincère du pouvoir politique et des chefs religieux.

«Tolérance»

Les autres commandements énumérés par l’imam de Liberté 6 Extension sont : «l’amour et la bienfaisance» entre musulmans, «sans tromperie ni ruse», la pratique de la tolérance «sur des détails» liés à l’accomplissement du rituel musulman, l’application du principe de «confiance» à l’endroit de chaque coreligionnaire, l’importance du devoir de vérité et de franchise.

Le dernier conseil a trait la nécessité pour les musulmans de se réformer eux-mêmes avant d’être en mesure de lutter contre la perversion et les autres dérives qui ramènent vers le bas une société qui se doit d’être exemplaire, a souligné imam Habib Ly. A ce propos, et avant de prier pour le président de la République, le gouvernement et les chefs religieux, il a fustigé le côté laxiste de la démocratie et rappelé l’exigence d’un pouvoir fort pour contrer certaines tendances destructrices qui menacent le pays.

MOMAR DIENG

 

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