Publié le 29 Sep 2019 - 10:54
MOUSSA DIAW, POLITOLOGUE

Les enjeux d’une réconciliation

 

Enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, le Pr. Moussa Diaw dissèque, avec ‘’EnQuête’’, les leçons de cette rencontre.

 

Cela dit, il faudrait surtout éviter de vendre la peau de l’ours avant de l’abattre. Le politologue Moussa Diaw, bien que se réjouissant de ce qui s’est passé hier entre Wade et Macky à Massalikoul Jinaan, préfère parler de symbole. Il ajoute : ‘’C’est un évènement heureux qui s’est déroulé en marge de cette inauguration. Cela augure un espace politique apaisé et peut-être des perspectives de participation du Parti démocratique sénégalais au dialogue politique. Ce sont des négociations qui vont certainement se poursuivre. Ce qui s’est passé est un symbole fort, qui va dans le sens de la paix et de la sérénité dans l’espace public.’’

Dès lors, tous les scénarii deviennent possibles. Et les négociations qui vont certainement se poursuivre seront l’occasion de discuter de plusieurs choses dont une loi d’amnistie. ‘’On pourrait éventuellement avoir une amnistie pour Karim et pourquoi pas pour Khalifa Sall ! Tout cela va entrer dans une logique d’apaisement du climat politique et social. C’est dans cette atmosphère qu’on peut travailler et espérer développer le pays. A  mon avis, il n’y a pas de perdant et c’est le Sénégal qui est gagnant. Les deux partis ont besoin l’un de l’autre. Il en est de même pour les leaders. La majorité a besoin d’un parti comme le Pds pour rehausser le dialogue national. Tout comme le Pds a besoin de cette décrispation pour que son leader puisse retrouver la plénitude de ses moyens’’.

Quid d’Idrissa Seck et des dissidents du Pds (Oumar Sarr et Cie) ? Le spécialiste explique : En ce qui concerne Idrissa Seck, le principal risque, c’est de voir le statut de chef de l’opposition lui échapper. D’autant plus, estime l’enseignant chercheur, que ce dernier doit normalement revenir au parti de Wade, puisque le Sénégal est une démocratie représentative. ‘’Pour moi, c’est la configuration de l’Assemblée qui doit permettre de déterminer où se trouve la majorité et le plus grand parti de l’opposition. Le Pds ayant le plus de députés doit, à mon avis, incarner le chef de cette opposition’’, souligne l’enseignant à l’Ugb.

Pour ce qui est des dissidents du Pds, il trouve prématuré de dire qu’ils seront les principaux lésés. Ces derniers étant toujours dans le Parti démocratique sénégalais. ‘’En tout cas, il y aura un changement de rapport de force aussi bien dans l’espace politique de façon générale qu’au sein du Pds. Si jamais Karim revient, la donne va changer’’.

M. Diop et M. Amar

 

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