Publié le 23 Sep 2016 - 13:01
MOUVEMENT AND DOLEL KHALIFA

La roue de secours du maire de Dakar

 

A l’étroit au sein de sa propre formation politique, Khalifa Sall assume ouvertement le soutien du mouvement ‘And Dolel Khalifa’. Il va assister à son Conseil national convoqué demain.

 

En un samedi, tout peut changer. Khalifa Sall au firmament de sa popularité électorale dakaroise est démonétisé au Parti socialiste, bien qu’il ait envoyé l’Alliance pour la République aux fraises. Le maire est-il en train de poser les jalons d’un Parti socialiste bis ; de prendre les devants pour parer à toute désagréable surprise émanant de la hiérarchie des ‘‘Verts’’? Après sa sécession victorieuse pour les élections du Haut Conseil des Collectivités territoriales (Hcct), et sa réticence à modérer ses ambitions, l’épouvantail de Dakar prend les devants en assumant ouvertement le soutien du mouvement de soutien qu’il a naguère condamné. ‘‘Je n'ai ni parrainé ni financé un mouvement de soutien. 

Je suis contre ces mouvements et jamais je ne financerai une quelconque activité qui porte atteinte à la vie du Parti socialiste’’, avait-il déclaré en juillet 2015, lors d’une réunion du secrétariat exécutif de son parti. Il ne s’était pas arrêté là, puisqu’il avait réitéré sa proximité avec Ousmane Tanor Dieng.

Mais la donne a bien changé depuis. Le maire de Dakar devrait être présent au premier Conseil national de ADK, ce samedi. Au-delà de la tenue de la réunion de ce mouvement, c’est son format qui suscite légitimement les interrogations, puisque ce sont les délégués des 45 coordinations régionales ainsi que ceux de la diaspora qui sont convoqués. Ce qui ne se produit généralement qu’en cas de congrès ou de renouvellement des instances d’un parti politique. Mieux, ou pis, le communiqué du mouvement est un peu plus explicite sur les  objectifs de la rencontre de demain. ‘‘Ce sera une occasion d’évaluer les actes du mouvement, de faire le suivi de la vente des cartes de membres, d’adopter les textes du mouvement, et de mettre en place des partenariats féconds avec les électeurs’’. Tout le dispositif embryonnaire d’un parti politique qui réclame déjà pas moins de 500 participants.  

Les Moustarchidines aussi

Après sa création en 2009, c’est maintenant que le mouvement ADK décide de passer à la vitesse supérieure. Une coïncidence loin d’être fortuite, puisque le secrétaire chargé de la vie politique est à l’étroit au sein du Parti socialiste. Un mouvement puissant serait une roue de secours indispensable pour le maire de Dakar qui pourrait tenir son deuxième acte de naissance politique, en cas de difficultés chez les Verts. Après le conseil national du samedi, il sera très difficile de situer ADK sur l’échiquier politique, mais surtout de déterminer son positionnement par rapport au Parti socialiste duquel il est totalement autonome. Une précaution d’autant plus nécessaire que la sortie récente du porte-parole adjoint du Ps, Me Moussa Bocar Thiam, dans les colonnes de l’Observateur laisse présager des lendemains difficiles pour le maire de Dakar au sein de sa formation-mère.  ‘‘Khalifa Sall ne sera jamais le candidat du Ps. Parce qu’il n’a posé aucun acte qui puisse le légitimer dans le parti’’, avait-il déclaré.

Une matrice socialiste dans laquelle le proéminent secrétaire exécutif, Ousmane Tanor Dieng, est comme un plafond de verre pour les ambitions de l’édile de Dakar.  En dehors de ‘ses’ inconditionnels maires Barthélémy Dias, Bamba Fall, Idrissa Diallo, la sortie, samedi dernier, du guide moral d’un autre mouvement (religieux cette fois) Serigne Moustapha Sy, appelant à le soutenir est une nouvelle réjouissante. Heureux présage, la dernière fois que l’homme religieux l’a gratifié de son support, en 2009, c’était le premier raz-de-marée à Dakar. 

OUSMANE LAYE DIOP

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