Publié le 7 Oct 2016 - 12:28
MUSIQUE – PRODUCTION

Nubian Mady, au-delà des ‘’barrières’’ musicales

 

Absent de la scène musicale depuis quelque temps, Nubian Mady signe son retour avec un single ‘’sama lapin’’. C’est un duo qu’il a réalisé avec Mbaye Dièye Faye.

 

Le grand public l’a connu avec ses dreads locks. Il a fait l’actualité à l’époque à cause de clips jugés un peu trop funny, trop sexy et pas très engagé. Avec Nix et Fata, ils étaient les cibles préférées à ce moment du mouvement hip-hop sénégalais. Aujourd’hui, Mady Dieng alias Nubian Mady a complètement changé. Non pas à cause des nombreuses attaques et critiques mais plutôt pour suivre le  chemin qu’il s’était tracé. C’est ainsi qu’à temps voulu, il s’est rasé. Ce qui le rend méconnaissable. Sans ses dreads locks et avec sa frenchie barbe, il est devenu un autre homme. Les changements de ce bonhomme ne s’arrêtent pas là. Il reste un musicien de dance hall mais s’éloigne de ses amis rappeurs.

 Après un featuring avec Adiouza intitulé ‘’birthday’’, Nubian Mady revient au devant de la scène avec un duo avec Mbaye Dièye Faye, baptisé ‘’sama lapin’’. Est-ce un clin d’œil au mbalax ? Il dit : ‘’Moi, je sais que je fais du dance hall et dans tout ce que je fais, ce style  y apparaît.’’

Dans ce dernier opus, on y découvre un Nubian Mady en totale new version. ‘’Ce single est le premier titre dans lequel je chante en Wolof et aussi c’est un mix de marimba et de sabar. Mbaye Dièye Faye avec qui je l’ai fait n’est plus à présenter et je le connais depuis longtemps. Je fréquente sa maison et nous échangeons sur  beaucoup de sujets’’, informe-t-il. Ses choix pour ses featurings ne sont pas fortuits. ‘’La musique que je fais n’est pas bien connue au Sénégal donc il me fallait venir chanter avec des artistes déjà connus pour avoir une certaine visibilité. Et après ces duos, le résultat était satisfaisant. D’autre part, la langue que j’utilise dans le dance hall n’est pas comprise par la majorité des Sénégalais. Un jour, ma maman m’a dit que j’avais la voix mais que personne ne comprenait ce que je dis’’, affirme-t-il.

Natif de Liberté 6, le chanteur a quitté très tôt le pays pour aller continuer ses études aux Usa. Ainsi, il a appris à chanter en anglais et s’est habitué à cette langue. Ce qui ne signifie nullement qu’il a renié le Wolof de son pays natal. Il le démontre bien dans ce nouveau single avec le batteur du Super Etoile.

Chanteur et businessman, Nubian est entre le Sénégal et les Usa où il fait des affaires.  Ce qui ne l’empêche pas d’avoir son avis sur l’évolution du rap au Sénégal. ‘’Le fait d’avoir deux groupes de musiciens avec celui des mbalaxmen d’un côté et ceux qui font les autres formes de musique d’autres part est un frein pour le développement de la culture. En réalité, un artiste ne doit pas s’imposer des limites. Il doit être universaliste. Il faut prendre exemple sur le lead vocal du Super Etoile, Youssou Ndour. Il s’adapte à la manière de faire de chaque pays.

D’ailleurs ses premiers titres qui lui ont valu du succès ne sont pas faits sur des rythmes mbalax, à l’image de ‘’Seven second’’. Je demande pourquoi maintenant si un autre change de sonorité, on le taxe de ‘’fake’’. Ils oublient que la musique, c’est l’ouverture. Donc il faut essayer de toucher diverses cultures et aussi faire de la musique une passion’’, analyse-t-il. Malgré cette situation déplorable, les rappeurs arrivent encore à tirer leur épingle du jeu, selon l’auteur de ‘’Sama Lapin’’. ‘’Le rap a évolué sincèrement, surtout avec la nouvelle génération’’, conclut-il. 

Diène Ngom (stagiaire) BIGUE BOB

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