Publié le 22 Oct 2013 - 05:35
MUSIQUE - FATA CRITIQUE

 ‘’Iqra’’ au milieu de la polémique

 

 

Deux semaines à peine après sa sortie, voilà ‘’iqra’’ le dernier album de Fata qui cristallise une grosse boule de polémiques entre puristes soucieux de préserver l'intégrité structurale du hip-hop face au mbalax, et tenants de l'ouverture et de l'innovation en toutes circonstances.

 

On s’y attendait et ça n’a pas tardé. Les critiques contre le nouvel album du rappeur Fata sorti le 7 octobre passé commencent à pleuvoir. ‘’Iqra’’, c’est le titre de cet opus, est le sujet principal de débat dans le milieu du show-biz. Pour cause, Fata a osé essayer un nouveau style musical qu’il a baptisé «afro-rap», dans un entretien accordé à EnQuête. C’est une musique hip-hop très colorée mbalakh, comprend-on. Or, tous ceux qui connaissent la vision que les rappeurs ont du mbalax n'ignoraient pas que ce cocktail musical se présentait explosif et inacceptable pour une bonne frange du hip-hop.

Par conséquent pour des «puristes» comme l’animateur de l’émission Real One diffusée sur la RFM, Kalz, il est clair maintenant que l’ex-membre de CBV n'est plus membre du mouvement hip-hop. Iqra «signe la sortie officielle de Fata du mouvement hip hop», a-t-il décrété sur le portail Seneweb. Dessinant de fait les premiers pas de son auteur dans le mbalax. Le duettiste de Oli-B appelle Fata à «assumer ses responsabilités car il n'a plus besoin de ce mouvement (ndlr : hip-hop). Il l'a confirmé avec cet album qui est presque à 100% mbalax».

Fata ne peut donc espérer bénéficier d'une promotion radio avec de telles considérations. Et sans promo, il ne peut espérer vulgariser sa musique à moins que Boub’s et compagnie ne viennent à son secours en passant ses chansons. En outre, ce que Kalz a osé dire tout haut, beaucoup de membres des cultures urbaines le pensent tout bas mais refusent de tomber dans la polémique.

 

«Faire du rap comme les Américains, ça n'en vaut pas la peine»

Par ailleurs, si certains tirent à boulets rouges contre l’auteur de «nguenté», notamment des membres du mouvement hip-hop, d’autres soutiennent la nouvelle tendance musicale du Saint-Louisien. Parmi ses souteneurs se trouve l’homme aux «doigts magiques», Cheikh Tidiane Tall en l'occurrence. Invité à un plateau à la 2 Stv, l’un des guitaristes hors pair de l’ex-Xalam est d’avis que «ceux qui critiquent Fata ont des carences. Ils n’ont pas les capacités de faire comme lui». Continuant sur cette lancée, il a ajouté ceci : «Si on doit faire du rap comme les Américains, ça ne vaut pas la peine», ajoute-t-il, oubliant que chaque musique à ses règles de base. Il est bien de s’ouvrir mais en respectant les mesures. Le manager de Omar Pène, Ousmane Faye va plus loin et pense que Fata fera des émules : «Beaucoup d’autres musiciens vont le suivre sur ce chemin», pronostique-t-il.

Soutenu ou vilipendé, Fata souligne savoir bien se défendre d’autant plus qu’il s’attendait à cette pluie de critiques. Dans l’entretien accordé à EnQuête avant la sortie de l’album, il disait : «Cet album, c’est pour dire qu’on a du retard. Le débat ne doit plus consister à passer du temps à critiquer Fata ou un autre...»

 

 

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