Publié le 8 Jul 2016 - 12:39
MUSIQUE RELIGIEUSE

Sur les traces  de ‘’Firqatou Tawfiiq’’

 

‘’Firqatou Tawfiiq’’ est l’un des premiers groupes sénégalais à s’illustrer dans la musique spirituelle. Crée en 1978, il continue à ce jour à marquer les esprits à travers des compositions assez singulières. Actuellement, toutes leurs activités culturelles sont assurées par la troisième génération d’artistes de cette formation musicale.

 

A Tivaouane, ils assurent l’animation religieuse de tous les gamous. A Dakar,  ils ont fini de mettre le feu dans toutes les grandes salles de la capitale. Ou presque. Et cela depuis plus de 30 ans.  En dépoussiérant l’album souvenirs du groupe ‘’Firqatou Tawfiiq’’, on découvre  ‘’Taysir’’. Une chanson aux sonorités arabes qui a maintes fois été reprise dans les stations radios et dans les télévisions. Et souvent comme générique de certaines émissions religieuses. Quand le Président Kadhafi était venu voir l’ex-Président Abdoulaye Wade, ils ont  participé à l’animation de la cérémonie. ‘’Nous avons été les premiers dans le registre de la musique spirituelle, à nous produire à Sorano. C’était en 1987. Nous avons aussi organisé un festival dénommé ‘’Fraternité Khadriya’’ en 1998. Hormis nos tournées au niveau national, à Dakar on s’est produit au cercle Messe des officiers à plusieurs reprises, à la salle de l’unité africaine du Cices et au moins 4 fois au stade Iba Mar Diop ainsi qu’à la Maison de la Culture Douta Seck etc’’, explique le chef de l’orchestre Khalifa Ababacar Thiam au cours d’un entretien avec EnQuête.

Composé d’une vingtaine de musiciens, ‘’Firqatou Tawfiiq ‘’est un groupe de musiciens qui évolue dans la variété. Ils touchent presque à toutes les confréries et consultent tous les écrits des érudits de l’islam qu’ils reprennent en y ajoutant diverses touches mélodieuses. Un cocktail fait de sons de claviers, de basse, de violon, de contre-basse, de flûte, de percussions  et d’autres instruments arabes comme le luth. En outre, au tout début de leur carrière musicale, ils s’inspiraient de la musique orientale. Mais dès leur adhésion à la Dahira ‘’’moustarchidini wal moustarchidati’’, ils se sont tournés vers les écrits des érudits de l’islam du Sénégal.  ‘’La plupart de nos textes étaient de musiciens arabes notamment avec des reprises de titres de la chanteuse Oumou Kalsoum. Plus tard Serigne Moustapha Sy nous a suggéré de travailler sur les écrits des guides religieux de ce pays. C’est ainsi que l’on a commencé à gagner un autre niveau avec un fond musical différent’’, dit Alioune Thiam chargé du management du groupe depuis 2001. C’est  après que leurs activités ont commencé à dépasser le cadre restreint du ‘’dahira’’ où ils évoluaient pour atteindre des proportions plus importantes.

Selon le  chef d’orchestre, ce groupe en est la troisième génération active. ‘’L’orchestre est né dans un établissement scolaire franco-arabe. Il est fondé par le propriétaire de cette école, Ouztaz Sahel Thiam, et on y enseignait la culture islamique. Mais c’est Serigne Mousatapha Sy lui-même qui a fait de l’orchestre ce qu’il est devenu aujourd’hui. Il a apporté beaucoup de choses sur le plan des textes et a assuré toute la logistique’’, explique-il. 

Leur premier opus sorti en 2001, ils sont actuellement à 7 produits sur le marché, dont un maxi sorti en 2015. Mais la prochaine étape, c’est le Grand théâtre de Dakar pour célébrer 30 ans de collaboration entre la dahira et l’orchestre, à une date proche. Sinon, ces ténors de la musique religieuse envisagent de participer au festival de musique religieuse dans la méditerranée pour ensuite en initier un en Afrique…

En attendant, ils appellent à l’amélioration de la visibilité de ce genre musical qui, dit-on, cherche toujours une meilleure place dans la culture sénégalaise…

AMINATA FAYE

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