Publié le 21 Oct 2013 - 15:00
NÉCROLOGIE - ARRIVÉE DE LA DÉPOUILLE DE BRUNO METSU

Émotion et tristesse à l'aéroport LSS

 

C'était encore une nouvelle soirée de consternation à l'aéroport Léopold Sédar Senghor (LSS) de Dakar, hier. Près de 18 mois après avoir accueilli la dépouille mortelle de feu Jules François Bocandé dans la tristesse, les Sénégalais se sont encore massés dans ce lieu pour attendre le corps d'un des hommes qui ont marqué l'histoire du pays. Décédé en France dans la nuit de lundi à mardi, le corps de Bruno Metsu est arrivé vers 20 heures. Forcément, l'émotion se lisait sur les visages de la nombreuse foule, où on pouvait remarquer la présence des acteurs du football sénégalais. Ses anciens joueurs lors de la fameuse épopée des Lions en 2002 étaient aussi là. L'ex-capitaine Aliou Cissé et ses coéquipiers de l'époque, El Hadji Diouf, Khalilou Fadiga, Amara Traoré entre autres, ont ensuite porté le cercueil de ancien sélectionneur du Sénégal. Parmi la foule affligée se trouvaient également son adjoint en 2002, Abdoulaye Sarr, le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor, Cheikh Seck, le président de Dakar Sacré-cœur, Mathieu Chupin, et le chargé de mission du président de la FSF, Souhaïbou Guèye. Ils ont tous été très émus. ''C'est un moment très douloureux mais il faut rendre grâce à Dieu. Bruno (Metsu) est un homme qui nous a beaucoup marqués et qui a tant fait pour le Sénégal. Tous les Sénégalais doivent être là demain (aujourd'hui) pour l'accompagner jusque dans sa dernière demeure'', a lâché l'ancien portier des Lions. ''C'est difficile en ce moment si solennel, impossible de dire un mot. Continuons à être forts et à prier pour lui. Vraiment, on n'a pas perdu un collaborateur mais un ami'', a dit Abdoulaye Sarr. À travers leurs témoignages, ils ont rappelé l’œuvre de cet illustre disparu qui sera enterré ce lundi au cimetière musulman de Yoff. Le président de la République assistera à la levée du corps de Abdou Karim Metsu (le nom du défunt depuis qu'il s'est converti en l'Islam) à l'hôpital principal. 

AUGUSTIN SENGHOR, PRÉSIDENT FSF

''J'ai été frappé par sa simplicité''

''Malheureusement, je n'ai pas été contemporain de Bruno Metsu en tant que président de la FSF. Je l'ai côtoyé une fois au moment où il fallait choisir un entraîneur il y a de cela un an et demi. Nous avions eu à échanger longuement. J'ai été frappé par sa simplicité, son ouverture. C'est dommage que notre choix ne s'était pas porté sur lui. Mais il n'en demeure pas moins que c'est un homme à qui le Sénégal doit rendre un vibrant hommage pour les résultats qu'il a obtenus avec notre équipe nationale, surtout pour son attachement pour le pays qui vient de se matérialiser par le choix qu'il a fait d'être enterré ici au Sénégal. L'équipe nationale lui rendra hommage au match prochain (contre la Côte d'Ivoire, le 16 novembre prochain). Comme pour Jules François Bocandé, nous travaillerons en collaboration avec les autorités, sa famille, pour immortaliser Bruno Metsu dans la conscience des Sénégalais. Il y a beaucoup de possibilités comme l'événementiel à travers des matchs de football ou baptiser certains édifices dédiés au football du nom de Bruno Metsu.''

MATHIEU CHUPIN, PRÉSIDENT DAKAR SACRÉ-CŒUR

''Il était quelqu'un de formidable''

''C'est un citoyen de ce monde. Il était quelqu'un de formidable, de passionné. Il aimait le football. Il a beaucoup apporté au pays (Sénégal). Si on parle du Sénégal à travers le monde, c'est grâce à 2002,  et c'est en partie grâce à lui (Bruno Metsu). Ça montre l'apport de cette personne exceptionnelle qui a choisi d'être enterrée ici au Sénégal. Il n'y a rien de plus beau en terme d'attachement à ce pays.''

SOUHAÏBOU GUÈYE, CHARGÉ DE MISSION DU PRÉSIDENT DE LA FSF

''Les gens ne vont jamais l'oublier''

''C'est très émouvant. Cela ce traduit par la présence de tout ce monde. Le monde du football est là, les anciens joueurs, les anciens ministres. Cela justifie que Bruno Metsu était un grand monsieur qui a beaucoup fait pour ce pays. Les gens ne vont jamais l'oublier. Cette mobilisation va continuer demain (aujourd'hui) au moment de la levée du corps et de l'enterrement. Il était très ferme, très sérieux dans ce qu'il faisait, avec beaucoup d'autorité. Il était aussi très ouvert en dehors du terrain. C'était un père de famille.''

HOMMAGE À METU

Giresse annonce une minute de silence et un brassard noir contre la Côte d’Ivoire

Le sélectionneur national Alain Giresse a annoncé une minute de silence et le port de brassard noir lors du prochain match Sénégal-Côte d’Ivoire comptant pour le match retour des barrages de la coupe du monde. ''Ce ne serait pas illogique une minute de silence et le port du brassard noir pour ce match'', a indiqué le sélectionneur national interrogé par la Radio Sénégal. Le Sénégal battu (1-3) au match aller, jouera contre la Côte d’Ivoire le 16 novembre prochain à Casablnca (Maroc) pour la manche retour. La dépouille de Bruno Metsu arrive dimanche soir à Dakar et l’enterrement est prévu lundi matin au cimetière musulman de Yoff. L’ancien sélectionneur national qui luttait contre le cancer est décédé en France dans la nuit de lundi à mardi. Sous son magistère de 2000 à 2002, les Lions ont réussi leurs meilleures performances avec une place de finaliste de la CAN et du Mondial de la même année en 2002.

 

"Ils se sont moqués de mon brassard"

Cheikhou Kouyaté porte chance. Son premier match comme capitaine, Anderlecht l’a gagné. "Cela faisait plaisir de porter le brassard ; c’était un véritable honneur, assurait le Sénégalais. Mais Guillaume Gillet reste le vrai capitaine de cette équipe".

 

Quand avez-vous appris que vous étiez capitaine ?

"Le coach l’a dit au groupe ce vendredi. Honnêtement, j’étais surpris de recevoir le brassard. N’Sakala, Cyriac et les autres se sont tous moqués de moi. Kljestan a même dit, en rigolant : ‘Kouyaté est capitaine ? Alors, je ne joue pas’. (Rires)"

 

Qu’avez-vous dit au groupe ?

"J’ai fait comme Gillet : avant le premier coup de sifflet, j’ai donné confiance à tout le monde. À Nuytinck, j’ai dit qu’on n’allait pas se prendre de but. À Tielemans, j’ai dit qu’il devait se faire plaisir. À Suarez, j’ai dit qu’il allait être décisif. Mais ce qui est plus important que le capitanat, c’est d’avoir gagné."

 

Anderlecht n’a pas convaincu.

"C’est vrai, mais cette victoire peut nous rendre la confiance. On se cherche, c’est clair. Espérons que ces trois points nous relanceront en vue du match au sommet contre le PSG (3e journée Ligue des champions, ce mercredi)."

 

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