Publié le 20 Mar 2012 - 18:37
NAUFRAGE DU JOOLA - ENQÛETE

Au nom des victimes

 

Kantène fait partie avec Kabadio (Casamance), Bassore (Gambie) et Mbao, près de Dakar, des quatre cimetières des victimes du Joola dont le naufrage, le 26 septembre 2002 au large de la Gambie, a officiellement fait 1 863 morts dont 22 Français. Les familles des victimes parlent de plus de 2 000 morts. La Casamance est la région sénégalaise qui a payé le plus lourd tribut à ce naufrage avec « 1 340 victimes », affirme Boubacar Bâ, porte-parole de l’Association nationale des familles des victimes. « On devrait tisser les enseignements du Joola au lieu de l’étouffer. Que tous ceux qui sont responsables dans ce dossier soient sanctionnés », affirme M. Diatta qui a perdu dans le drame son « grand frère qui convoyait 26 enfants d’une école de football », tous morts. La justice sénégalaise a classé le dossier en 2003 après avoir conclu à la seule responsabilité du commandant de bord, disparu dans le naufrage. Mais la justice française a ouvert en avril de la même année une enquête dans le cadre d’une information judiciaire pour homicides involontaires et défaut d’assistance à personnes en danger. En juin 2009, une première requête en nullité, déposée par un collectif d’avocats mandatés par Dakar, avait été rejetée. En janvier 2010, la justice française avait en revanche définitivement annulé, pour immunité liée à leurs fonctions au moment des faits, deux mandats d’arrêt délivrés par un juge d’instruction d’Évry visant l’ex-Premier ministre sénégalais, Mame Madior Boye, et l’ex-ministre des forces armées, Youba Sambou. Fin septembre, les avocats de sept responsables sénégalais, civils et militaires, toujours poursuivis en France, ont déposé une requête en nullité examinée par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris.

 

Un de ses responsables, arrêté en octobre 2010 à Paris, a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Dans la cour de sa maison de Ziguinchor, Marie Hélène Mendy, veuve d’une victime du Joola qui lui a laissé deux enfants, dit attendre « la vérité » au procès qui s’est ouvert hier à Paris.

 

Dna.fr

 

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