Publié le 7 Sep 2016 - 18:21
NDEYE ASTOU SALL (MISS DAKAR 2016)

‘’Ma sérénité et mon calme ont fait la différence’’ 

 

Elue Miss Dakar samedi dernier, parmi 15 autres filles, Ndèye Astou Sall découvre un nouvel épisode de sa vie. Agée de 20 ans, la jeune bachelière inscrite en 1ère année de Commerce international à Ucao tient à ses études. De grande taille, un visage juvénile assez radieux, résultante de ses origines Haal Puular et Socé, Ndèye Astou Sall souhaite aujourd’hui porter son combat de toujours, celui de la lutte contre l’exploitation des enfants. En attendant de tenter sa chance à l’élection de Miss Sénégal, elle porte fièrement sa couronne et lève un coin du voile sur sa vie. Entretien.

 

Vous êtes la Miss Dakar 2016. Qu’est-ce qui vous a poussée à prendre part à la compétition ?

Comme je l’ai expliqué le jour de l’élection (Ndlr : samedi dernier), ma motivation a toujours été de combattre le fléau de la maltraitance des enfants, de leur exploitation. Je me suis dit que participer à cette compétition et de surcroît gagner le titre de Miss serait pour moi l’opportunité de porter mon combat.

Apparemment, pour vous, c’est plus une cause sociale qui a été à l’origine de votre représentation à ce concours de beauté…

J’ai toujours adoré la mode depuis toute petite. A l’école primaire comme secondaire, on me choisissait toujours pour représenter ma classe dans les élections de Miss. Je suis mannequin, j’ai eu à défiler et franchement, je me suis dit que c’est peut-être une voie pour moi de bien porter mon combat. Car, si jamais je gagne la couronne de Miss Sénégal, je pense que beaucoup de personnes vont me tendre la main et ce sera une belle opportunité pour moi de faire passer mes messages face à ce phénomène.

Vous dites être mannequin. Depuis quand avez-vous commencé à défiler et pour qui ?

J’ai commencé à défiler depuis juste un an. Ça ne fait pas longtemps. J’ai participé à la Simode (Semaine internationale de la mode) d’Oumou Sy, Dakar Fashion week d’Adama Paris et Dund évents de Khadija Sy entre autres.

Est-ce votre première participation

à un concours de beauté ?

Je crois que c’est ma toute première

participation à un concours de beauté.

Vous avez représenté Pikine à l’élection de Miss Dakar, comment ça s’est passé ?

Je me suis directement rendue au second casting. Durant le premier casting, j’avais un empêchement. J’ai été choisie et il y avait deux autres candidates de Pikine dans le concours.

Vous dites que c’est votre première participation à un concours de beauté. Comment ça s’est passé pour vous ?

Ça n’a pas été facile car elles (Ndlr : les candidates) étaient toutes belles, ravissantes et intelligentes. Elles pouvaient toutes remporter ce concours car elles répondaient aux critères de Miss Dakar. Nous étions 15, choisies parmi tant d’autres et elles pouvaient toutes gagner ce concours. Peut-être que j’ai été la plus chanceuse.

A votre avis, qu’est-ce qui vous a fait gagner ?

A mon humble avis, c’est à cause de mon charme et peut-être aussi que j’ai marqué une petite différence par rapport aux autres. Je ne veux pas manquer de modestie mais je suppose aussi que c’est à cause de ma sérénité et de mon calme. Ce qui est normal car je suis naturellement comme ça.

Comment avez-vous vécu le lendemain de votre élection ?

J’étais joyeuse, émue car il y avait toute ma famille venue me féliciter à la maison. Ce fut très plaisant. Et puis j’ai reçu beaucoup d’appels téléphoniques, des messages d’encouragement et mes amis qui postaient mes photos sur facebook.

Aviez-vous pensé un instant que vous seriez la reine de beauté de la région de Dakar ?

Non, pas sérieusement. Je me disais que je pouvais être élue comme je pouvais ne pas l’être car les filles qui concourraient avaient elles aussi toutes leurs chances de gagner. Encore une fois, je vous rappelle que ce n’était pas évident.

La prochaine étape, c’est Miss Sénégal. Est-ce que cette sérénité et ce calme que vous vous attribuez comme naturels pourraient vous permettre de remporter le concours.

C’est vrai que cette sérénité dont j’ai fait montre a beaucoup joué mais, Miss Sénégal, c’est autre chose. Il va me falloir d’autres nouvelles astuces pour m’imposer car j’ai vu les autres Miss des autres régions et elles sont toutes très belles et très intelligentes. Rien ne sera facile à l’élection de Miss Sénégal.

Pensez-vous avoir les épaules assez solides pour être Miss Sénégal ?

Oui, j’ai les épaules solides pour l’être. Ce n’est pas facile mais je pourrais y arriver. Il ne suffit pas d’être belle pour être Miss. La beauté est éphémère et elle ne constitue pas 50% à l’élection. L’intelligence prône sur tout. Parce qu’on a besoin de personnes qui puissent aussi porter des messages, défendre des causes. On s’y prépare, il nous faut de la culture générale et on s’y est mis.

Quels sont vos projets ?

Mes projets, c’est de continuer mes études et de continuer à lutter contre ce fléau des enfants qui traînent, qui sont exploités, entre autres. Je ne veux pas m’arrêter aux mendiants mais à la condition des enfants de manière générale. Il y en a d’autres qui travaillent dans les maisons, qui sont des cireurs, qui vendent à la sauvette, etc. Je tiens à me battre contre tout ça et c’est mon grand projet en tant que Miss Dakar déjà et si jamais je gagne, ce serait encore mieux. Je pourrais davantage me battre.

Pourquoi cette détermination, qu’est-ce qui a été le déclic d’un tel engagement ?

Bon, rien de particulier. Je perçois peut-être de façon différente cette question de l’exploitation des enfants. Quand je vois tous ces enfants traîner dans la rue, travaillant ou non, ça me heurte. Car, quand je quitte ma maison, je laisse un frère qui dort bien, qui mange bien, qui va à l’école. Dehors, je vois des enfants du même âge qui sont dans des conditions déplorables. Alors, j’ai  toujours prié que Dieu me donne l’opportunité un jour de venir en aide à ces enfants, d’une manière ou d’une autre.

Qu’est-ce qui a changé dans votre vie depuis samedi dernier, date de votre élection comme Miss Dakar ?

Pas grand-chose car je suis comme je suis, toujours amusante. Je suis toujours souriante, ouverte…

Mais vous n’êtes plus une personne anonyme

Oui, effectivement. Hier, lorsque je raccompagnais ma cousine, j’ai vu des gens me pointer du doigt, disant que  ‘’ c’est elle la Miss Dakar’’. Bon, je crois que c’est tout ce qui a changé et ce que j’en dis, c’est que je n’ai plus droit à l’erreur.

Comment comptez-vous allier études et votre titre de Miss Dakar ?

Je pense que les deux sont compatibles. Puisque nous sommes pour le moment en vacances, je peux me consacrer tranquillement à mon titre de Miss. Maintenant, on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve mais, tout ce que je peux dire, c’est que je tiens à mes études. Ensuite, je suis comme je suis, avec les mêmes amis, toujours ouverte. Même si j’étais Miss Univers, je tiendrais tout autant à mes études et à mes amis.

Quelles sont vos ambitions dans la vie ?

Je voudrais pouvoir terminer mes études et faire des affaires, réussir.

Avez-vous déjà ciblé une profession particulière ?

J’ai toujours voulu être hôtesse de l’air. C’est ma profession de rêve.

Alors pourquoi avoir choisi les études en Commerce International ?

Parce que je me dis que la profession d’hôtesse de l’air ne peut être pratiquée que pour une durée déterminée. Et moi, je voudrais faire quelque chose de ma vie, la gagner dignement. J’y tiens, d’où mon attachement aux études. Pour le moment, je n’ai pas encore commencé les cours. Je viens d’obtenir mon Bac et je suis juste inscrite en 1ère année à l’Ucao. En même temps, j’ai un oncle qui m’aide à faire les démarches nécessaires afin que je puisse faire la formation d’hôtesse de l’air.

Avez-vous quelqu’un dans votre vie ?

(Rires). C’est une question que je préfère ne pas aborder. Mais je sais que même les fillettes ont quelqu’un dans leur vie. Je préfère tout de même en rester là.

PAR AISSATOU THIOYE

 

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