Publié le 7 May 2018 - 17:47
NDEYE SIBY, DIRECTRICE DE L’EDUCATION SURVEILLEE ET DE LA PROTECTION SOCIALE

‘’Un enfant en détresse n’attend pas’’

 

La directrice de l’Education surveillée et de la Protection sociale, Ndèye Abibatou Youm Siby, a annoncé, hier à Thiès, l’érection très prochaine d’un centre de premier accueil dans ladite région, en vue de mieux prendre en charge cette question. Cette infrastructure va coûter à l’État 100 millions de francs Cfa. 

 

La région de Thiès ne dispose pas encore d’un centre de premier accueil pour pouvoir faire de l’éducation surveillée et de la protection de l’enfance une réalité. Sur le plan infrastructurel, des choses restent à parfaire. Hier, lors de sa visite dans la capitale du Rail, notamment au tribunal de grande instance de Thiès où est logé le service de l’Action éducative en milieu ouvert (Aemo) et au centre de sauvegarde de ladite région, la directrice en charge de cette question a dû faire face aux nombreuses doléances de ses collaborateurs régionaux. Même si elle reconnaît qu’il y a un manque criard d’infrastructures dans la région, Ndèye Abibatou Youm Siby estime qu’avec la volonté de l’État, ‘’tout peut se réaliser’’. Celui-ci, ajoute-t-elle, entend décaisser 100 millions de francs Cfa pour la réalisation dudit centre, au grand bonheur des jeunes.

‘’En termes d’éducation surveillée et de protection sociale, les infrastructures ne sont pas suffisantes. A Thiès, le service de l’Action éducative en milieu ouvert est souvent obligé d’aller jusqu’à Dakar pour prendre en charge, des fois, un seul enfant. Un enfant en détresse n’attend pas. Dans toute la région, il n’y a pas un centre de premier accueil. Or, ce centre de premier accueil reste la première réponse à fournir pour soulager l’enfant. Il n’existe pas. Donc, les agents de l’Aemo sont obligés d’aller jusqu’à Dakar. L’idéal, c’est de mettre sur pied un centre de premier accueil pour pouvoir adapter la réponse de l’éducation surveillée et de la protection sociale aux nouveaux défis’’, a poursuivi Ndèye Abibatou Youm Siby. Selon qui l’idéal, encore une fois, c’est de permettre à la région de disposer d’infrastructures adaptées à la cible.

L’implication des autres ministères souhaitée

Pour apporter des solutions ‘’efficaces’’, Mme Siby estime, qu’outre le ministère de la Justice, beaucoup de départements ministériels doivent être des parties prenantes dans le processus d’élaboration d’une bonne politique. Il s’agit, entre autres, du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, et celui de la Santé et de l’Action sociale. ‘’La directrice du centre de sauvegarde de Thiès m’a dit qu’une partie de son personnel a été obligée de conduire, avant-hier, un jeune drépanocytaire à l’hôpital dont les parents avaient caché la maladie. Ce sont des personnes d’une extrême fragilité. Il a fait du sport, puis il s’est senti mal. Au niveau du centre, il n’y a absolument rien pour prendre en charge ces types de difficultés. Dans les salles de classe, c’est le même constat. Le matériel est obsolète. Pour dire tout simplement qu’il y a énormément de problèmes au niveau de l’éducation surveillée et de la protection sociale’’, a reconnu Ndèye Abibatou Youm Siby. Avant d’ajouter qu’il faut s’adapter aux réalités d’un monde en perpétuelle mutation.

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

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