Publié le 31 Jul 2014 - 10:16
NECROLOGIE

Malick Ndiaye Fara thial thial enterré à Louga

 

Les Sénégalais ont souvent ri de ses prestations sur le petit écran. Malick Ndiaye Fara thial thial ne les fera plus rigoler. Il a joué sa dernière partition lundi soir et a été enterré mardi matin à Louga.

 

La mort a encore frappé le monde du théâtre sénégalais. Et cette fois ci, c’est Malick Ndiaye Fara Thial Thial qui a tiré sa révérence. Décédé lundi soir, au moment où la communauté musulmane sénégalaise s’apprêtait à fêter l’Aïd-el-fitr, Il a été enterré mardi, jour de la Korité, à Louga, sa région natale. Couturier de formation, Malick Ndiaye a commencé ce métier dans la capitale du Ndiambour dans les années 1970. ‘’C’est lui qui cousait nos habits en ces temps là’’, a rapporté son collègue et ami Lamine Ndiaye joint par EnQuête.

L’actuel président de l’association des artistes comédiens du théâtre sénégalais (ARCOTS) faisait de la musique en ces temps là. C’est vers le début des années 1980 que Fara Thial thial a décidé d’embrasser la carrière de comédien. Il est accueilli par son ami Lamine Ndiaye dans la troupe ‘’diamono tey’’. Ce dernier en était le directeur artistique. Le défunt y cheminera avec de grands noms du théâtre sénégalais à l’image d’Abdoulaye Seck et de feu Abou Camara. Il sort de l’anonymat grâce au téléfilm ‘’Coumba am ndey ak Coumba amoul ndey’’. Il y joue le rôle d’un chef de famille. Et c’est à partir de cette pièce que lui est donné le surnom ‘’Fara thial thial’’.

Sa carrière ira crescendo et il montera vers la fin des années 1980 avec Lamine Ndiaye, Néné Thiam et Mamadou Diack la troupe ‘’Libidor’’. Ce mot étant une déformation de ‘’louis d’or’’ non pas les pièces de monnaie mais des bijoux que portaient les Sénégalaises et qui étaient bien en vogue au moment de la création de la troupe. ‘’Très passionné par ce qu’il fait’’, tel que le rapporte notre interlocuteur, Malick Ndiaye n’a jamais voulu tourner le dos à la formation qu’il a montée. Tous les membres fondateurs de la troupe quitteront, sauf lui.

‘’Il croyait en son art et en ce qu’il faisait. Il dirigeait avec rigueur sa troupe’’, a témoigné Lamine Ndiaye. Ce dernier regrette que ‘’celui qui a tout donné au théâtre soit aujourd’hui parti sans la reconnaissance de l’Etat’’. En effet, Malick Ndiaye n’a jamais eu de médaille ou une quelconque distinction saluant son travail. Cet ami de l’ancien ministre Ousmane Ngom qui a d’ailleurs pris part à la levée du corps du comédien mardi matin, à la mosquée de la cité Comico de Guédiawaye, a eu ‘’pour seul satisfaction le rire des amoureux de son art’’.

Pour éviter le même sort aux autres comédiens de son rang, Lamine Ndiaye demande aux autorités de réagir. ‘’On ne demande que la reconnaissance et le soutien de l’Etat’’, a-t-il plaidé.

En tant que président national de l’ARCOTS Lamine Ndiaye compte organiser une nuit dédiée à Malick Ndiaye Fara thial thial. C’est le moins que le monde du théâtre puisse faire pour le défunt comédien.

Un été chaud pour les comédiens

En moins de deux mois, le monde du théâtre sénégalais a perdu beaucoup de ses figures de proue. Le dimanche 15 juin, les adeptes du 4ème art se sont réveillés dans la douleur avec l’annonce du décès du metteur en scène et comédien Macodou Mbengue. Deux semaines après, jour pour jour, soit le 30 juin, est rappelé à Dieu l’un des patriarches du monde des planches, Serigne Fall de la troupe ‘’bara yeggo’’ de Saint-Louis. Et comme si cela ne suffisait pas déjà pour les comédiens, la faucheuse arrache à leur affection Sidy Niang. Ce dernier était un talentueux comédien qui a participé à différents sketches et films. Et  le décès de Malick Ndiaye vient s’ajouter à la liste déjà longue des comédiens rappelés à Dieu entre juin et juillet 2014. 

BIGUE BOB

 

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