Les résultats du programme Jangandoo (apprendre ensemble) de la région de Dakar, à la suite de l’évaluation des apprentissages des enfants de 6 à 18 ans, sont alarmants pour ne pas dire catastrophiques. En effet, lors de la journée de restitution tenue lundi au niveau de Pikine, les résultats ont montré que 78% des 1023 élèves enquêtés dans la région de Dakar ont un niveau faible‘’, et n'ont donc pas réussi les tests d’évaluation.

Les tests portaient sur des épreuves de lecture, calcul et de culture générale. «Les 13% de ce nombre sont issus du département de Pikine’’, a déclaré Coumba Loum, coordinatrice du programme Jangandoo à la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP).

Selon la chargée de la thématique «scolarisation des filles» à Cosydep, ces mauvais résultats sont dus à plusieurs raisons : la formation des maîtres, l’environnement de l’élève, le problème des manuels scolaires, la situation économique des ménages, le niveau d’instruction des parents.

L’enquête a également révélé que les filles sont plus performantes que les garçons, que l’école privée fait plus de bons résultats que le public, que plus l’enfant dure à l’école, plus il a la possibilité d’acquérir davantage de connaissances.

A en croire Mme Loum, les enquêtes ont montré que le niveau de satisfaction sur la qualité des élèves pourrait être grandement amélioré si les enseignements étaient dispensés en langues nationales. Pour sa part, l’inspecteur d’académie de Pikine, Abdoulaye Sall, a souligné que ces résultats vont permettre aux autorités de mesurer la qualité de l’enseignement et du niveau des élèves, afin de préparer les réponses idoines à y apporter.

Le programme Jangandoo intitulé «baromètre de la qualité des apprentissages des enfants au Sénégal» a déjà effectué des enquêtes sur 5 000 élèves au niveau national. Il a pour principal objectif de susciter, d’une part, la prise de conscience de la qualité de l’apprentissage des enfants au Sénégal grâce à l'évaluation régulière des acquisitions, et d’autre part, de mener des actions en faveur de la potentialisation des qualités.

CHEIKH THIAM (Correspondant en banlieue)