Publié le 9 Jan 2019 - 19:19
NOEL HABIB MENDY ET JULES ALAIN (GROUPE DEF’I NICE)

‘’Comment est née notre collaboration avec Mbarodi’’

 

Ils s’appellent Noël Habib Mendy et Jules Alain. Leurs noms ne vous disent rien. Def’I Nice vous parlera plus. Ils sont les auteurs du single ‘’Sori Nga’’ qui rythme les moments romantiques de la très prisée série ‘’Pod et Marichou’’. Noël Habib est un technicien audiovisuel, titulaire d’un Bac+2. Jules Alain dit ‘’Linch’’, ex-membre des crew J’nb et Ataraxie de Guédiawaye, compte, lui, 20 ans de carrière. Après 5 singles sortis, le duo projette de mettre sur le marché son premier album. Entretien.

 

Comment vous êtes-vous connus ?

Noël Habib Mendy : J’étais dans la même école qu’Alain. On habite le même quartier. Je le regardais chanter et j’aimais son flow. C’est lui qui m’a poussé à faire de la musique. Il était dans un groupe qu’on appelait Ataraxie composé de trois membres. Je les connaissais très bien. En 2011, nous avons fait un single intitulé ‘’Name Namalen’’. C’était à l’occasion d’une fête du mouvement Cœurs vaillants, âmes vaillantes du Sénégal (Cvav) de la paroisse Saint-Abraham. On a fait ce morceau et les gens nous disaient pourquoi ne pas monter un groupe, puisque qu’on formait un super duo. Au début, j’ai refusé. Pourquoi ? Parce que je ne voulais pas que les membres d’Ataraxie aient l’impression que je leur arrachais leur lead vocal. Au fur et à mesure, les gens insistaient. On a finalement créé le groupe qu’on a appelé Def’l Nice.

Alain est une personne qui sait se mettre au niveau de ses partenaires. C’est un accompagnateur, comme moi, dans le mouvement du Ceab. On encadre des enfants de 6 à 18 ans. Il aime chanter. C’est lui d’ailleurs qui m’a transmis le virus de la chanson. Je ne crois pas et je ne sais pas s’il déteste quelque chose. Parce que lui, il aime faire plaisir à tout le monde. Il adore mettre de la joie, de l’ambiance partout où il est. Il n’est pas difficile à vivre. Des fois, il m’énerve, mais ça va (rires). Je gère en tant que petit frère.

Jules Alain : Notre rencontre s’est faite naturellement, comme il l’a dit. Même le nom du groupe est venu de manière naturelle. Les gens nous disaient : ‘’Li ngen di deff daffa nice’’ (vous faites de belles choses, Ndlr). Habib est mon petit frère, mais quand même très mature, il faut le reconnaître. Son oncle et le mien sont des amis depuis leur plus jeune âge. Habib est un réaliste et un ambitieux. Il a un esprit serein et fertile. Il a une forte envie de réussite. Dès qu’il se focalise sur quelque chose, il se concentre et fonce. Quand je l’entends chanter, il m’étonne. Il fait des choses extraordinaires. Il me dit souvent : ‘’Tu ne peux pas satisfaire tout le monde.’’ C’est un gars ponctuel et réaliste.

Comment ‘’Sori Nga’’ est devenue l’une des compositions qui passent dans ‘’Pod et Marichou’’?

Noël Habib Mendy : Marodi a signé un contrat avec notre label Negou Rap. Nous composons toutes les musiques qui passent dans la présente saison. Ils nous envoient les scénarios et nous demandent d’écrire sur un thème. Ils nous donnent leur instrumental et on y pose nos mots. On leur propose après un prêt à diffuser et  c’est à eux de le valider. La collaboration a commencé avec la diffusion de la série ‘’Nafi’’.

Jules Alain : C’est venu naturellement. Nous sommes des artistes du label Musique Group. Après la collaboration sur la série ‘’Nafi’’, ils ont aimé ce qu’on leur a proposé et ont décidé de continuer avec nous.

La chanson ‘’Sori Nga’’ est très adulée par les mélomanes et par les téléspectateurs de la série. Est-ce que vous vous attendiez à autant de succès ?

Noël Habib Mendy : Normalement, ce n’était pas cette chanson qu’on devait présenter. Il s’est trouvé qu’avec l’autre, il y a eu un problème de droit d’auteur. On a alors laissé tomber. Le jour J, le beat maker nous a proposé un instrumental et nous avons écrit dessus. Il y avait plusieurs thèmes. Nous nous sommes attelés à écrire le texte et l’avons enregistré. Et cela a fait un tabac.

Jules Alain : ‘’Sori Nga’’ est venu comme ça. Vu que Momo devait se retrouver avec Kiné, nous nous sommes basés sur ça. Ils voulaient, eux, quelque chose de triste et ayant un rapport avec l’amour. On a écrit vite fait, et les producteurs ont aimé. Ça a eu un succès fou.  

Vous sortez bientôt votre premier album. Y aurait-il des featuring ?

Jules Alain : On envisage de faire un featuring avec Deep. Comme il enregistre actuellement son album, on attend qu’il termine.

Noël Habib Mendy : Pour ce dernier, il s’agit d’une chanson aux rythmes traditionnels. Ce n’est pas du rap. Peut-être que Deep va poser dessus avec du rap. Mais à la base, c’est une chanson traditionnelle mandjack. Je pense que les gens vont aimer, Inch Allah.

Quels sont les objectifs du groupe ?

Alain : C’est de sortir notre album et de faire des concerts un peu partout au Sénégal et dans le monde.

Noël Habib Mendy : L’objectif principal, c’est de sortir l’album, enfin. Et faire des tournées nationales et internationales.

Avez-vous une idole dans la musique ?

Jules Alain : Je n’ai pas d’idole, mais j’écoute tout le monde.

Noël Habib Mendy : Moi, j’adore Alain, à part lui, bien sûr, j’adore Faada Freddy. Je  l’adore tellement que je rêve de partager avec lui une même scène. Vu son parcours musical, j’ai ce même objectif d’arriver au même niveau. Pourquoi pas le dépasser.

Pendant vos temps de création, y a-t-il un qui écrit et l’autre qui compose ?

Noël Habib Mendy : On écrit tous les deux. Quand on décide d’écrire sur un thème, on se donne deux à trois jours pour le faire. Après, on se rencontre pour voir ce qu’on a. On fait des couplets, on change, on échange jusqu’à trouver ce dont on a besoin.

Des élections se profilent à l’horizon. Que conseillez-vous aux jeunes ?

Noël Habib Mendy : Je suis apolitique. La politique ne me parle pas. Je conseille aux citoyens d’aller retirer leur carte d’électeur, parce que leur voix compte. Même si c’est pour voter bulletin nul, allez-y. Allez voter, c’est votre droit.

Jules Alain : Le peuple est écœuré par la corruption et le comportement irresponsable de certaines autorités. Chez les jeunes, le désespoir est devenu monnaie courante et l’émigration clandestine est devenue une alternative. Allons-y en paix. Votre carte, c’est votre force. Ecoutez les différents candidats, s’il y a un dont le programme vous satisfait, votez pour lui dans la paix et rentrez tranquillement chez vous.

KHADY NDOYE

 

Section: