Publié le 28 Aug 2018 - 12:29
NOMINATION AMBASSADEUR LIBYE A DAKAR

Les inquiétudes persistent contre Salah Mahzoum

 

A la suite des appréhensions de l’ambassade libyenne de Dakar, c’est au tour de l’Observatoire libyen de défense des droits de l’Homme de se signaler contre la venue de ce nouveau plénipotentiaire dans la capitale sénégalaise.

 

A l’ambassade libyenne de Dakar, on ne baisse toujours pas garde concernant la venue imminente de Muhammed Salah Mahzoum comme nouvel ambassadeur. ‘‘Sa nomination continue de susciter des réactions de désapprobation dans les différents milieux libyens, du fait de ses liens avec les frères musulmans et avec le terrorisme en particulier et du fait des exactions commises sur les habitants de la ville de Bani Walid’’, nous souffle-t-on dans les couloirs de la représentation. D’ailleurs, en réaction à cette nomination, l’Observatoire libyen de défense des droits de l’Homme et des libertés a publié, le 7 août dernier, un communiqué pour s’en étonner. L’organisme pense que les autorités devraient plutôt ‘‘l’arrêter et le conduire devant le Bureau des investigations pour l’interroger. L’Observatoire flétrit avec vigueur le choix porté sur M. Salah pour ce poste d’une grande importance diplomatique, considère cette décision contraire à la loi, aux droits, à la dignité de l’Homme et contraire à l’article 5 de la Loi n°15 de l’an 2017 adopté par le Conseil des députés sur la nomination aux fonctions civiles et civiques’’, lit-on dans le communiqué.

Actuellement, c’est un chargé des affaires, Muhammad Ali Aqil, qui est à la tête de la mission libyenne au Sénégal. Son remplaçant devrait arriver incessamment sur Dakar. Muhammad Salah Mahzoum est un responsable du Congrès général national (CGN), (ou encore Parlement de Tripoli) non reconnu par la Communauté internationale, qui a une assemblée de 200 membres élus le 7 juillet 2012 par les Libyens, lors de la première élection organisée après la mort de Mouammar Kadhafi. Depuis la fin de la révolte qui a renversé ce dernier en 2011, le pays est morcelé et sous la coupe de milices rivales.

Deux autorités s’y disputent le pouvoir : le gouvernement et le Parlement reconnus internationalement (Tobrouk) et le gouvernement et le Parlement parallèles installés à Tripoli par Fajr Libya, qui contrôle une grande partie de l’ouest libyen. ‘‘L’Observatoire exige du Conseil présidentiel de l’Etat de Libye de suspendre immédiatement la décision de nommer M. Salah en qualité d’ambassadeur au Sénégal et l’oblige à présenter des excuses aux habitants de Bani Walid et qu’il soit présenté devant le Parquet général. En cas de refus, l’Observatoire s’adressera aux autorités judiciaires libyennes pour s’y opposer en solidarité avec les populations concernées’’, affirme l’organisme libyen.

OUSMANE LAYE DIOP

 

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