Publié le 18 Sep 2012 - 20:18
NOMINATIONS

Un casse-tête chinois pour Macky Sall

Si certains leaders de Benno Bokk Yaakaar ont reçu leur part du gâteau pour leur soutien apporté à Macky Sall, d’autres par contre attendent le leur.

 

Amath Dansokho, ministre d’Etat

 

 

Figure emblématique de la politique sénégalaise, Amath Dansokho est l’un des rares leaders à siéger dans le gouvernement d’Abdoul Mbaye contre toute attente. Car, le président d’honneur des cocos de Khar yalla a une santé si fragile que l’on s’interroge sur la pertinence du choix porté sur sa personne. Mais comme Dansokho jouit d’une grande sympathie auprès des Sénégalais au point qu’ils le surnomment le «Mandela» national, mieux vaut l’avoir à ses côtés plutôt que contre soi.

 

Abdoulaye Bathily, ministre d’Etat.

 

Nommé ministre d’Etat auprès du président de la République il y a juste quelques semaines, le Pr. Bathily semble se muer en sage dans le pouvoir. «Il n’y avait aucun gâteau à partager, confie-t-il au site Bakelinfo.com. Je vois l’action politique comme un engagement militant au service de la population. Pilier de l’opposition d’alors, le Pr. Bathily avait pourtant déclaré n’être «pas demandeur d’un poste ministériel dans le gouvernement».

 

Abdou Latif Coulibaly, ministre conseiller.

 

 

Si la nomination de Abdou Latif Coulibaly comme ministre conseiller chargé de la bonne gouvernance est perçu comme le fruit d’un long combat contre la corruption et la concussion, elle n’en suscite pas moins des interrogations. Nombreux sont ceux qui pensent que cette nomination était la meilleure manière de «neutraliser» l’auteur de «Contes et mécomptes de l’Anoci».

 

Pr. Amsatou Sow Sidibé, ministre conseiller.

 

Candidate malheureuse à la dernière élection présidentielle, le Pr. Amsatou Sow Sidibé (12e sur 14 candidats) aura obtenu son lot de consolation. Le leader de CAR /LENEN semble avoir réussi ses multiples sorties médiatique contre le régime de Macky Sall à qui il demandait «de respecter ses engagement vis-à-vis des Assises nationales, de la démocratie et des droits élémentaires» des Sénégalais.

 

Youssou Ndour, ministre de la Culture et du Tourisme.

 

Il fut peut-être la grande révélation de la crise électorale sénégalaise. L'artiste-chanteur interplanétaire a fini par récolter les fruits d'un engagement total contre l'ancien régime. Beaucoup d'observateurs auraient souhaité le voir rester un vigile sur la scène démocratique, mais l'envie de découvrir l'Etat de l'intérieur grâce à la politique a été plus forte.

 

Diouma Dieng Diakhaté, ambassadeur itinérant.

 

 

Diouma Dieng Diakhaté, l’autre candidate malheureuse (dernière de la course), n’a pas jugé utile de décocher des flèches sur Macky Sall pour avoir son maroquin. La styliste a été nommée ambassadeur itinérant «avec tous les avantages dus à son rang», à la suite de son audience avec le président de la République. Une sinécure au terme de laquelle elle pourrait grignoter sur sa caution perdue de 65 millions de francs Cfa.

 

Bamba Dièye, ministre de l’Aménagement du territoire.

 

L’homme n’espérait sans doute point recevoir plus que le ministère de l’Aménagement du territoire et des collectivités locales. Ses affrontements avec la police avant la présidentielle mais aussi et surtout son enchaînement sur les grilles du portail de l'Assemblée nationale le 22 juin 2011 ont pu constituer des tournants clefs dans sa jeune carrière ministérielle.

 

Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale.

 

 

Il fait un peu office de patriarche aux côtés d'Amadou Makhtar Mbow. Presque contraint, selon une certaine terminologie officielle, à être député, Niasse finit au Perchoir de l'Assemblée nationale et se positionne comme le dauphin constitutionnel du Président Macky Sall. Le destin, sait-on jamais...

 

«SUR LISTE D’ATTENTE» (?)

 

Ousmane Tanor Dieng, Parti socialiste.

 

 

Son nom était avancé pour diriger le Sénat, mais lui et ses proches ont toujours soutenu le contraire. Théoricien du «gagner ensemble et gouverner ensemble», le leader du Parti socialiste, ne laissant jamais rien paraître de ses ambitions au-delà du Ps, se verrait bien à la tête de grandes missions diplomatiques au service du Sénégal, comme il le fait présentement pour l'Internationale socialiste.

 

Idrissa Seck, Rewmi.

 

 

Les résultats présidentiels de 2012 semblent avoir ramené Idrissa Seck sur …terre. Arrivé 5e au premier tour (2e en 2007), le candidat de la coalition Idy4Président est aujourd’hui en phase d’humilité. Au regard de ses ambitions, on le voit mal travailler sous la direction du Président de la République alors que, pour 2017, il pourrait être un redoutable candidat à la magistrature suprême.

 

Cheikh Tidiane Gadio, MPC/L.

 

 

S’il y a un membre de Benno Bokk Yaakaar vraiment déçu après la chute de Wade, c'est bien Gadio. Pourtant, l’ancien ministre des Affaires étrangères était bien partant pour être du gouvernement d’Abdoul Mbaye, n’eussent été des «divergences de vue» autour du grand ministère de l’Education qu'il voulait obtenir, comme l’avait révélé EnQuête. Une déception d'autant plus grande qu'aucun de ses proches n'aurait été promus à quelque poste de responsabilité dans le nouveau pouvoir.

 

Jean-Paul Dias, BCG.

 

Le bouillant patron du Bloc des centristes gaïndé est un sérieux candidat pour diriger le Conseil économique, social et environnemental. Soutien franc et massif de Macky Sall, Dias pourrait néanmoins être confronté, pour ce poste, à l'hostilité de l'Apr qui vient de mettre une croix sur le Sénat.

 

Oumar Khassimou Dia, Niax jariniou.

 

Il n’a pas encore quitté Benno Bokk Yaakaar, mais il n’en serait pas loin. Colère. «Des candidats qui ont fait des scores moins bons que nous ont été récompensé», a-t-il lâché.

 

Mor Dieng, leader de Yaakaar.

 

Il semble désabusé, au bout de ses frustrations malgré le soutien apporté à Macky Sall. «En politique, il faut de l’éthique, il faut de la morale. Quand on prend un engagement, il faut le respecter», dit-il, allusif.

 

Djibril Ngom, Grand mouvement

 

 

On l’a presque perdu de vue. Djibril Ngom fait partie de ces grands oubliés de Benno Bokk Yaakaar.

 

Bara Tall, Yamalé.

 

Pour un chef d'entreprise, l'enjeu est d'abord l'outil de travail. Et dans le cas de l'entrepreneur patron de Jean Lefèbvre Sénégal (JLS), le maroquin attendu est la réparation globale des torts imputés à l'ancien régime.

 

«ILS N'ATTENDENT RIEN»

 

Ibrahima Fall, leader de taxaw tem.

 

 

«Nous allons reprendre notre liberté». Cette déclaration du leader de Taxaw Tem cache mal sa déception vis-à-vis de Benno Bokk Yaakaar dont il était membre. Même s’il promet de «soutenir toutes les initiatives du pouvoir qui iront dans le sens souhaité par le peuple», le diplomate onusien pourrait se radicaliser très vite dans une posture d’«opposant proche du pouvoir».

 

 

Doudou Ndoye, coalition Jammo

 

En voilà un qui ne se bouscule pas au portillon des maroquins, du moins pas en public. «A mon âge, j’ai choisi de rester à l’écart et laisser les jeunes, forts énergiques, faire les choses. Et si mes conseils sont utiles, je suis prêt à partager avec eux mon expérience». Ce qui a le mérite d’être clair.

 

 

DAOUDA GBAYA

 

 

 

 

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