Publié le 22 Aug 2016 - 19:54
NON-EFFECTIVITE DE L’ARRETE DU MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT

La population demande le départ de Senchim

 

Depuis juin dernier, le ministère de l’Environnement a sorti un arrêté pour demander la fermeture immédiate et définitive de l’usine Senchim. Car, à ce jour, les machines continuent à tourner. La population riveraine de cette société nichée à la Cité Famara Ibrahima Sagna (CFIS) de Thiaroye sur Mer invite l’Etat à se faire respecter.

 

Les populations de la cité Famara Ibrahima Sagna (CFIS) de Thiaroye Sur Mer ne sont pas au bout de leur peine. Depuis plus de 8 ans, elles se battent pour la délocalisation de l’usine Senchim dont les émanations toxiques ont fini de leur pourrir la vie. Pourtant, au mois de juin dernier, le ministère de l’Environnement et du développement durable a sorti un arrêté pour demander la fermeture immédiate et définitive de ladite usine. Dans ledit document dont EnQuête détient copie, il est dit que la société Senchim est tenue de procéder à la remise en l’état des lieux par ses  propres moyens. La note du ministre Abdoulaye Bibi Baldé de prévenir : ‘’Toute infraction aux dispositions du présent arrêté sera punie conformément aux dispositions du code de l’Environnement’’. Il faut croire que cette mise en garde est tombée dans l’oreille d’un sourd, car depuis lors, l’usine continue de fonctionner.

Hier, lors d’un point de presse, le Collectif des habitants de CFIS a demandé au procureur de la République de s’autosaisir pour que justice soit faite. ‘’Depuis le début de notre lutte, nous avons mené nos activités dans la paix et le calme, car étant des légalistes. Maintenant que les autorités ont décidé de la fermeture de cette usine, il faut que ses responsables sachent raison garder et s’exécuter. Nous sommes dans un pays de droit. Il faut qu’on applique cet arrêté. Il faut que les gens sachent que personne ne peut arrêter une population décidée à aller jusqu’au bout’’, avertit le SG du collectif, Tahibou Fall.

Maladies pulmonaires et fausses couches

Selon lui, après la sortie de la note, les habitants ont pris un temps d’observation de deux mois, malgré les dangers auxquels ils sont exposés tels que les maladies pulmonaires et le taux élevé de fausses couches dans la zone. ‘’On a décidé d’alerter l’opinion nationale, mais aussi le gouvernement pour qu’il recadre les dirigeants de cette usine.  La question qu’on se pose est de savoir pourquoi elle continue (l’usine) à fonctionner malgré l’arrêté’’. À son avis, l’usine doit être fermée dans les plus brefs délais au lieu de s’imposer par la force. ‘’C’est un problème national qui touche tout le département de Pikine. Nous ne voulons pas arriver à un certain stade de lutte’’, prévient M. Fall.

CHEIKH THIAM

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