Publié le 9 May 2017 - 16:45
NON-PAIEMENT D’UNE DETTE DE DEUX MILLIARDS

Locafrique confisque le matériel des riziculteurs

 

Ils avaient acheté à crédit des tracteurs pour un coût total de 765 millions, et 1,747 milliard francs CFA pour des moissonneuses-batteuses. Mais ces riziculteurs  tardent à payer leurs dettes. Ce qui n’a pas été du goût du créancier qui a décidé d’agir.

 

17 tracteurs avec leur offset et 19 moissonneuses-batteuses des producteurs privés de la vallée sont saisis, il y a de cela 4 jours, par Locafrique, société de crédit-bail. Ce matériel d’une valeur de plus de deux milliards est stocké dans la commune de Richard-Toll, à la suite de la saisie d’un huissier commis par Locafrique. Ces producteurs avaient acheté les tracteurs pour un coût total de 765 millions, et 1,747 milliard francs CFA pour les moissonneuses-batteuses. Mais ils tardent à payer leurs dettes. Ce qui n’a pas été du goût du créancier qui a décidé d’agir. Quant aux producteurs, ils sont impuissants face à la situation et pourtant la période des récoltes s’annonce. ‘’Nous sommes dans une inquiétude totale’’, gémit  Cheikh Diaw, porte-parole du jour accompagné du Président de l’Union des producteurs privés de la vallée. Ils faisaient face à la presse hier matin à Saint-Louis.

Indignés, ces riziculteurs rappellent que l’élan qu’ils avaient pour contribuer à l’atteinte des objectifs du Programme national d’autosuffisance en riz est en train de s’estomper. ‘’Nos rêves ne vont plus être réalisés’’, se plaint-il.

Pour ne pas se limiter au constat, l’Union a décidé d’adresser une correspondance au chef de l’Etat, avec ampliation pour le ministre de l’Agriculture, pour lui expliquer la situation et demander l’aide de l’Etat. ‘’Nous sollicitons l’élargissement de la subvention de 60% que le chef de l’Etat a accordée aux autres composantes de la production rizicole’’ a lancé Cheikh Diaw. Selon lui, cela va permettre aux producteurs privés de bénéficier de cet appui et surtout de continuer à contribuer efficacement à l’atteinte des objectifs de production de la vallée du fleuve Sénégal dont les 60% sont attendus de leurs récoltes.

Selon ces producteurs, les efforts du chef de l’Etat qui ont été consentis pour aider les agriculteurs sont certes à saluer, mais force est de reconnaître que la situation est plus que grave. ‘’Les actions du gouvernement dans le secteur de l’agriculture témoignent de la motivation du chef de l’Etat à développer le Sénégal par ledit secteur, mais des problèmes sont notés dans certains sous-secteurs comme le nôtre’’, reconnaît le président de l’Union des producteurs privés de la vallée.

Fara Sylla (Saint-Louis)

 

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