Publié le 9 Jun 2019 - 01:20
NON PARTICIPATION AU DIALOGUE NATIONAL

La Fédération de personnes vivant avec un handicap dénonce un dysfonctionnement

 

Les associations de personnes vivant avec un handicap dénoncent leur non convocation au dialogue national. Elles invitent le ministre de l'Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, à corriger le tir.

 

La Fédération des associations de personnes vivant avec un handicap a tenu une conférence de presse, hier, pour dénoncer leur non présence au dialogue national. Ils se disent inquiets et demandent au ministre de l'Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, de corriger ce ‘’dysfonctionnement’’.

Le président Yatma Fall rappelle qu'ils représentent 15 % de la population. Donc, il trouve anormal qu'ils soient écartés de ce processus. Puisque, à ses yeux, il n'est pas envisageable de parvenir à l'émergence en mettant entre parenthèses 15 % de la population. Selon lui, le dialogue national ne doit laisser personne en rade, surtout pas les personnes vivant avec un handicap, sachant que toutes les forces vives de la nation ont été conviées.

‘’Nous avons été omis dans la convocation à participer au lancement du dialogue. Nous avons compris que le dialogue s'intéresse à trois ou quatre secteurs importants de la vie de la nation. C'est d'abord le secteur politique, le processus électoral, le secteur de l’économie et une commission pour discuter de toutes les questions sociales et de gouvernance’’.

Le handicap, qui est transversal, multisectoriel, ajoute-t-il, est intéressé par tous ces différents secteurs. ‘’Nous avons un système électoral qui n'est pas toujours inclusif du handicap. Nous avons utilisé une démarche scientifique, fait de l'observation avec des spécialités, produit des rapports, fait des propositions qui doivent aboutir à la modification de certaines dispositions pour rendre le système électoral beaucoup plus inclusif’’, suggère-t-il. 

M. Fall estime que les personnes vivant avec un handicap trouvent leur place dans ce dialogue, sachant que les discussions démarrent la semaine prochaine. 

‘’Des entraves ont été notées’’

Ainsi, il précise que la fédération est en train de dérouler un ensemble d'activités et que les associations regorgent de personnes ayant l'expertise de faire des propositions dans les politiques d'inclusion sociale, le processus électoral, entre autres. Leur participation à ce dialogue peut permettre de soulever toutes ces questions. D’ailleurs, dit-il, une mission d'observation a été diligentée, lors des dernières élections. Des manquements ont été notés dans l’accessibilité et des propositions ont été faites. ‘’Le rapport a fait part d'entraves. En dehors de cela, nous avons noté qu'après avoir ratifié la Convention internationale des droits des personnes vivant avec un handicap, le Sénégal a adopté la loi d'orientation sociale qui consacre les droits des personnes vivant avec un handicap dans les différents domaines de développement. Dix ans après, nous attendons certains décrets d'application qui doivent être pris en compte, pour faire de ce droit une réalité’’, regrette Yatma Fall.

Par ailleurs, il rappelle que, lors du diagnostic de la situation des personnes vivant avec un handicap, quatre problèmes prioritaires ont été soulignés. Il s’agit de l’accès à la santé, à l’appareillage et aux services de réadaptation, à l'éducation et à la formation, à l'emploi et à l'insertion. Le président d’ajouter que la loi d'orientation prévoit un quota de 15 % aux personnes vivant avec un handicap, à chaque recrutement dans la Fonction publique.

Enfin, il y a des difficultés liées à l'accessibilité et au cadre de vie générale.

Constatant que le Sénégal est en train de se doter d'infrastructures mises à la disposition de la population, il tient à rappeler que la dimension handicap doit être considérée.

AIDA DIENE

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