Publié le 23 Jul 2014 - 20:46
NON-REPRESENTATION D’UN ENFANT

 L’épouse d’un avocat trainée en justice

 

Accusée de s’être opposée au droit de visite de son ex-mari, l’épouse d’un avocat a été traduite hier devant le tribunal départemental de Dakar statuant en matière correctionnelle.

 

‘’Tout ce que notre client demande, c’est la joie d’étreindre son enfant’’. Tel a été le cri du cœur lancé hier par Me Etienne Ndione à la barre du tribunal départemental de Dakar statuant en matière correctionnelle. Parce que, selon son confrère Me Henry Gomis, leur client Moïse Tendeng vit depuis 9 ans ‘’une véritable galère’’. Son ex-épouse Mariama Sané Barry, mariée aujourd’hui avec un avocat, s’oppose formellement à ce qu’il exerce son droit de garde sur leur fille de 16 ans.

‘’Lorsque nous avons divorcé en 2005, elle a obtenu la garde de l’enfant’’, a renseigné le plaignant. A l’en croire, son ex-épouse l’a empêché de voir leur enfant, en changeant de domicile et de numéro de téléphone. ‘’Je faisais du porte à porte. Lorsque je l’ai retrouvée en 2008, j’ai fait réviser la garde, ce qui me permettait d’obtenir le droit de garde, tous les 15 jours et lors des fêtes chrétiennes’’, a ajouté le plaignant, tout en précisant que la dame s’est toujours opposée à ce qu’il exerce ce droit en manipulant l’enfant. La preuve, argue-t-il, ‘’lorsque je me suis présentée chez elle en décembre, l’enfant a refusé de me suivre et elle m’a fait comprendre que c’était peine perdue, puisque son mari est avocat’’.

‘’Je ne lui ai jamais interdit de visites, car je n’ai aucun intérêt à interdire à ma fille de voir son père’’, s’est défendue Mme Barry. La dame soutient au contraire que son ex-époux ne s’est jamais occupé de leur fille. ‘’Lorsque le divorce a été prononcé, j’ai gardé l’enfant pendant 5 ans et c’est en 2009 qu’il est venu pour me réclamer les 500 000 francs CFA représentant les dommages et intérêts’’. Sur sa lancée, Mme Barry a laissé entendre que si la fille refuse de partir avec son père, la faute incombe à celui-ci qui n’a rien fait pour un rapprochement.

Me Ndione a qualifié l’attitude de la prévenue ‘’d’injuste’’. Même l’époux de la dame en a pris pour son grade. ‘’Il voit ses enfants et interdit à un autre père de voir les siens’’, a-t-il fustigé. Qualifiant cette affaire de ‘’douloureuse’’, le délégué du procureur a estimé qu’une opposition passive ne peut pas être considérée comme un refus.

Par conséquent, le substitut Mor Ndiaye a requis la relaxe. La même demande a été formulée par la défense. Me Serigne Diongue de laisser entendre que M. Tendeng s’est intéressé davantage à l’argent qu’à sa fille. Avocat et époux de la prévenue, Me Malal Barry considère que l’ex de son épouse doit s’en prendre à lui-même. ‘’S’il aimait son enfant, il se serait intéressé à elle. Le seul cadeau qu’il lui a offert, c’est un jeu d’ordinateur pour les enfants de deux ans, or la fille possède depuis un vrai ordinateur’’, a lâché Me Barry. Délibéré le 19 septembre. 

FATOU SY

 

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