Publié le 11 Aug 2017 - 13:23
NON-RESPECT DE LA BAISSE DU PRIX DU LOYER

L’UNCS tire la sonnette d’alarme 

 

Eclairer la lanterne du chef de l’Etat sur l’état d’application du décret n°2014-143 du 5 février 2014 relatif au montant du loyer des locaux à usage d’habitation, c’est l’objectif que s’est fixé l’Union nationale des consommateurs du Sénégal (Uncs). Pour y arriver, ses membres comptent élaborer un rapport destiné au président Macky Sall.

 

Le président de la République a signé un décret n°2014-143 du 5 février 2014 portant modification de l’article 7 alinéa 2 du décret n°77-527 du 23 juin 1977 relatif au montant du loyer des locaux à usage d’habitation. Selon ce document, la préoccupation de Macky Sall était ‘’non plus seulement d’encourager l’investissement locatif, mais aussi de lutter contre les tendances inflationnistes du loyer’’.

Ainsi, il importe pour lui de baisser le taux de 14 % recommandé par le décret de 1977, ‘’mais en procédant de manière modulée, en fonction de la catégorie de l’immeuble’’.

Dès lors, sont ‘’désormais établis trois types de taux applicables à la valeur réelle d’un immeuble pour en déterminer la valeur locative annuelle : 10 %, 12 % et 13,44 %’’.

Cependant, trois ans après la mise en application de ce décret, le constat est tout autre. ‘’Nous entendons saisir officiellement l’Etat. Il semblerait qu’un rapport est en train d’être produit sur l’état de satisfaction de l’application de ce décret-là. Et ce serait l’induire en erreur pour lui dire que les gens sont contents. Ce n’est pas du tout le cas, parce que nous sommes revenus au point zéro. Peut-être même que c’est pire’’, a déclaré, hier, le secrétaire national chargé de la communication de l’Union nationale des consommateurs du Sénégal (Uncs) Victor Preira, au cours d’une conférence de presse. 

Une marche pacifique pour attirer l’attention des autorités publiques

En effet, selon M. Preira, il faudrait que le président de la République le sache. ‘’Bien qu’il ait des canaux d’informations à sa portée, ce n’est pas évident qu’on lui dise tout le temps la vérité sur ce qui se passe réellement sur le terrain. Donc, au niveau de l’Uncs, nous allons produire un document avec tout le respect qu’il faut, veiller à ce qu’il parvienne au chef de l’Etat, pour dire que nous sommes saisis, au quotidien, sur plaintes, par des gens qui ne savent pas où donner de la tête’’, dit-il.

Ainsi, vu que le loyer ‘’est la denrée numéro un’’ dans un ménage, le chargé de Com’ de l’Uncs estime qu’il faut ‘’d’abord le sécuriser’’. ‘’Si rien n’est fait, nous allons peut-être demander une marche pacifique pour attirer l’attention des autorités publiques sur le fait que le décret qui a été mis en place n’a pas été respecté. C’est comme si ceux qui sont chargés d’appliquer la loi ne sont pas pressés. Parce qu’en général, ils sont eux-mêmes les bailleurs. Ce sont eux qui possèdent des villas d’où ils tirent des revenus substantiels. Et il faudrait que l’Etat soit conscient de ces problèmes’’, ajoute M. Preira.

Homologuer les prix des denrées (oignon)

Hormis cette question relative au loyer, les responsables de l’Uncs se sont également penchés sur le prix des denrées de première nécessité, notamment l’oignon. Cet aromate a enregistré une hausse remarquable, ces derniers jours, à quelques semaines de la fête de la Tabaski.

‘’J’ai visité le marché de légumes de Thiaroye Guinaw Rail et celui des Parcelles-Assainies. J’ai discuté avec des grossistes qui m’ont dit que la production locale actuelle ne peut plus couvrir les besoins nationaux. Le problème est que si, au moment où on lève le gel, l’oignon est en Hollande, cela ne va pas régler la question. Parce que, le temps que ça arrive par bateau, avec toutes les procédures administratives, la distribution, ça sera lent’’, fait remarquer le chargé de la sécurité en approvisionnement du marché en denrée alimentaire au sein de l’Uncs.

Pour Emile Sène, spécialisé dans les systèmes d’information sur le marché, même s’il n’est pas possible d’homologuer le prix de ces denrées, l’Etat peut le réguler au point qu’il n’atteigne pas un certain montant.   

MARIAMA DIEME

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