Publié le 2 Jul 2014 - 14:40
NOTE DE LECTURE - POESIE

« Miroir des Îles », de Yama Yamis Ndiaye

 

Recueil poids plume d’une vingtaine de poèmes, « Miroir des Îles » n’est pas un des ces livres qu’on achète pour immédiatement l’oublier dans un tiroir. Au contraire, le verbe qu’il renferme, signé d’une plume virevoltante, prend telle une rengaine hypnotique racine dans l’esprit du lecteur et lui fait voir le monde d’un œil nouveau.

 

Yama Yamis Ndiaye signe, avec « Miroir des Îles », un ouvrage de haute (bien que brève) poésie. Long de 19 poèmes, soit 46 pages, ce recueil poids plume n’a été publié qu’en 2013 par les Éditions Maguilen. Cela alors (fait étonnant) que la préface nous apprend qu’il a été achevé par l’auteur en 1975.

À travers les pages, la poésie de l’auteur se révèle pareille au battement d’ailes d’un oiseau ou encore au sursaut d’un cœur à la vue de l’être aimé, c’est-à-dire toujours plein d’espoir, de générosité et d’intension altruiste.

L’hommage, en tant que tel et par le verbe, est un des thèmes récurrents de cette œuvre, à travers laquelle il se retrouve souvent adressé à un être cher ou admiré, souvent irrémédiablement hors de portée (dans « Hommage à Boubacar Camara », par exemple)…

Les espaces et le temps ne sont, eux non plus, pas oubliés puisque parfois directement adressés dans les strophes, comme dans le sublime ‘’ Foundiougne’’, ville qui a ‘’ bercé les jeux d’enfant’’ de l’auteur et à qui elle rend un hommage miroitant de beauté et de nostalgie.

Autre thème central de cet opus, la famille et les liens familiaux, au sujet desquels la poétesse fait quelques-uns de ces plus beaux vers en date : ‘’Écoute l’appel plaintif du vent maternel, toi qui est si loin de moi ! As-tu oublié la chaleur matinale de mes mains de velours ?’’, déclame Yama Ndiaye dans le poème ‘’ À mon fils ‘’, par exemple.

Pour réussir à accoucher de ce recueil, certes après une longue gestation, Yama Ndiaye s’est abreuvée à la source de l’environnement mythique, philosophique et surtout poétique du Sine Saloum profond…

Lisant ces lignes éparses, on croirait presque entendre bruire le vent qui glisse sur le bac et le long des estuaires de sable fin de Foundiougne, entendre le flux et reflux des marigots, des méandres du fleuve, entendre les murmures des génies immortels qui peuplent ces contrées…

Qui a dit que la poésie sénégalaise était morte avec le Président poète, Léopold Sédar Senghor ?

Sophiane Bengeloun

 
 
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