Publié le 3 Nov 2015 - 20:49
NOUVEL ALBUM YËNGËL GËSËM

Milka étale sa spiritualité

 

Dalla Mady Keita alias Milka est un rappeur sénégalais d’origine malienne. Membre fondateur du ‘’village  Takkricain’’  (ndlr : c’est un collectif)  et artiste, il a sorti son premier album de 17 titres au mois de mai dernier. Un produit qu’il est venu présenter à EnQuête.

 

Il n’est jamais facile de tisser sa toile dans le milieu du showbiz surtout quand on est rappeur. On peut rester underground plus d’une dizaine d’années et Dalla Mady Keita alias Milka en sait quelque chose. Il a attendu quinze longues années pour sortir son premier album intitulé ‘’Yëngël Gësëm’’. Il est dans les bacs depuis le 11 mai dernier. Le choix de ce jour n’est pas fortuit. Il marque la date du décès de Bob Marley. Mais ce n’est pas pour autant que Milka l’a choisi même s’il porte des dreads locks.

‘’Cette date coïncide avec la naissance du petit-fils de Cheikh Ibrahima Fall du nom de Cheikh Fall Baye Goor mon guide spirituel, et n’est pas liée à la commémoration du décès de Bob Marley. Cela n’a rien à voir’’, tient-il à préciser. D’ailleurs, l’essentiel des thèmes développés dans cette production sont ceux défendus dans l’idéologie ‘’baye fall’’. Dans cette production de 17 titres avec 2 bonus offerts aux fans, le rappeur de la banlieue aborde plusieurs sujets tels que la crise des valeurs, la spiritualité, sa vie quotidienne, la société. Il rappelle à son public l’importance du travail. D’où d’ailleurs le titre de son album ‘’yëngël Gësëm’’, (ndlr secouer). ‘’J’ai choisi ce titre pour  mon tout premier album solo,  pour retracer mon  parcours. Mais aussi pour montrer mon côté spirituel, c'est-à-dire mon esprit Baye Fall. Je veux également faire comprendre aux gens que la vie est faite de hauts et de bas et que toute personne qui veut réussir doit user de son intelligence pour s’en sortir’’, confie-t-il

‘’Légalise’’

Par ailleurs, Milka précise : ‘’Je suis un rappeur purement engagé, je cherche tout ce qui peut intéresser ou toucher la société sénégalaise. Etant un artiste compositeur et interprète, j’ai composé une chanson qui s’appelle ‘’légalise’’ dans laquelle je parle de la drogue, de  manquements notés au niveau de la justice entre autres’’, explique-t-il.  Cette chanson est celle qui a fait sortir Milka et les takkricains, collectif auquel il appartient, de l’anonymat. Et après celle-ci, sans faire dans la langue de bois, lui et sa bande ont sorti ‘’37’’. Un single qui n’est rien d’autre qu’un clash et visait les ténors du mouvement hip-hop. Pour dire que lui et ses amis ne voulaient aucune faveur venant des autres qui tiennent le mouvement et souhaitent se faire seuls.

D’ailleurs c’est ce qui explique ses featuring avec les rappeurs de la nouvelle génération. ‘’J’ai invité dans l’album le groupe X-press, Indice d’Alien Zik, Tidiane Bathily’’, indique-t-il. ‘’Je ne sens pas du tout les old school. Je préfère travailler avec les new school parce qu’on a les mêmes directions et visions. Je ne fais pas partie des rappeurs qui font des duos avec les rappeurs célèbres pour se faire de la promotion. Je ne compte en aucun cas sur eux pour faire ma promotion. Notre objectif, c’est  de pouvoir financer nos produits sans aucun apport venant d’ailleurs. Pour cet album, c’est le village Takkricain même qui l’a financé. Certes, nous ne manquons pas de producteurs mais pour garder notre identité, nous préférons compter sur nos propres moyens’’, déclare Milka. Poursuivant son réquisitoire, l’auteur de ‘’légalise’’ est d’avis  qu’au Sénégal, ‘il n’y a pas de producteurs mais des profiteurs. Ils ne font rien pour rien. Ils peuvent te faire changer ton concept, ta vision suivant ce qui les arrange’’, peste-t-il. 

AIDA KANE (STAGIAIRE)

Section: